Test HCFR : Sony KD-65A8, TV OLED

Test HCFR : Sony KD-65A8, TV OLED

Compte-rendu de François_Fafa :

 

Tout d’abord je tiens à remercier vivement David_555 pour son accueil afin de tester cette toute nouvelle Sony 65A8, ainsi bien sur que Sony France, qui a prêté ce magnifique téléviseur à l’Association des Membres HCFR.

La référence de ce téléviseur est assez étrange. Nous sommes habitués à 2 lettres suivis d’un chiffre :

  • la 1ère lettre indique le type de technologies d’affichage (A pour les OLED, Z pour les LCD),
  • la 2nde lettre indique le millésime (F pour 2018, G pour 2019 et logiquement H pour 2020),
  • enfin, le ou les chiffres indiquent le niveau dans la gamme, 9 étant le sommet,

Avec une référence en A8, on se doute que l’on a à faire un affichage OLED, pratiquement au sommet de la gamme, juste en dessous de l’AG9… mais pourquoi avoir supprimé la 2nde lettre ? Mystère… 😉

 

A première vue

Lorsque l’on entre dans le salon de David, le téléviseur ne peut se cacher. Il s’agit d’une très belle dalle posée sur deux pieds discrets. Ils peuvent être montés de deux façons différentes, pour ajuster la hauteur de la dalle:

  • en position « haute », on peut insérer sous l’écran une petite barre de son (dont l’utilité s’avèrera limitée compte tenu des bonnes performances sonores de ce téléviseur…).
  • en position « basse », on bénéficie d’une esthétique sobre qui me plait beaucoup.

La télécommande est en plastique ce qui tranche un peu avec le prix affiché du téléviseur. On serait en droit de demander une télécommande en aluminium. Cela dit, elle arbore un aspect alu brossé pour tenter de tromper l’utilisateur. Ce n’est pas désagréable en soi. A l’usage, elle s’avère pratique et réactive.

A l’allumage, on se retrouve avec l’interface Android 9. Elle ne déroutera pas ceux qui connaissent la version 8 et reste très agréable à utiliser. Sa réactivité est sans failles et les suggestions des divers services de VOD sont bien implémentés et faciles d’accès.

Le Menu de paramétrage de la télévision a également évolué. Il est plus discret mais toujours aussi bien organisé. Les différents paramètres sont agrémentés d’une explication claire ainsi que d’une illustration ayant valeur d’exemple. Idéal pour s’y retrouver facilement ou simplement pour permettre à un néophyte de comprendre l’intérêt de tous ces réglages.

On dispose toujours du menu de raccourcis, paramétrable en fonction de ses besoins. Très bonne idée de la part de Sony.

 

A l’écoute :

Le Sony A8 est le 3ème téléviseur OLED Sony que je teste. Et si l’OLED se démarque par sa qualité d’image… chez Sony, cela implique aussi de se démarquer par la qualité du son. C’est le procédé Acoustic Surface qui est toujours à l’œuvre. Il consiste à faire vibrer la dalle qui devient alors elle-même une large enceinte émissive.

Sur l’A8, comme précédemment sur l’AG9, la dalle incorpore deux transducteurs.  Même s’ils sont certes deux fois moins puissants et même s’il est dommage de ne pas en avoir 3 comme sur le précédent AF9, le résultat est néanmoins très convaincant. Le son et l’image sont en parfaite cohérence. S’y ajoutent 2 petits caissons de basse intégrés dans le coffrage arrière du téléviseur.

A l’écoute, le son est puissant, y compris dans les basses, et ne s’essouffle pas vraiment par un tassement de dynamique trop appuyé en montant le volume. Il est alors vraiment dommage que ce système ne permette pas, à l’inverse de ses grands frères, la connexion à un ampli Home Cinema afin de se servir de la télévision en tant qu’enceinte centrale.

Si ce système sonore ne concurrence pas une véritable installation HC, il peut néanmoins concurrencer aisément une barre de son. Ce qui rend donc assez inutile la possibilité de surélever la position de la dalle.

Une petite calibration du système peut se faire très rapidement au moyen de son smartphone, alors utilisé en tant que micro-connecté.

 

A l’image

Ce téléviseur référencé A8 ne fait pas partie de la gamme Master Series de Sony. Pourtant sur le papier, les caractéristiques techniques semblent identiques ; à commencer par l’utilisation du processeur de traitement vidéo (le X1 Ultimate) déjà présent dans le précédent modèle AG9.

Je suis venu avec ma batterie de films de test habituels.

En premier lieu, The Revenant, avec la fameuse bataille des indiens au début du film. Cette scène est assez exigeante du point de vue du HDR et de la compensation de mouvement.

J’ai enchaîné avec l’intro à Cuba de Fast and Furious 8, en Dolby Vision. Cette scène permet vraiment de mettre en valeur la dynamique colorimétrique du téléviseur.

Et enfin, nous avons terminé par Joker, afin d’admirer la crasse verdâtre et jaunâtre qui émane de ce film.

Premier test effectué, le soleil couchant au tout début de The Revenant. Cette scène a tendance à facilement solariser (dégradé de couleurs très visible). Sony propose depuis très longtemps un artifice chargé de limiter cela : le Super Bit Mapping (ou dégradé lissé en français). Force est de constater que c’est bien efficace. Ca n’élimine pas totalement le défaut, mais il est vraiment atténué et la différence avec la source directe est flagrante.

Il se dit que cet artifice peut engendrer une petite baisse de netteté. Cela me surprend, car il n’est censé agir que sur les dégradés de couleurs. Et d’ailleurs, pour ma part, je n’ai jamais constaté cela.

La suite du film nous amène à cette fameuse attaque des indiens, formidable scène d’action rapide et prenante.  Le HDR est bien mis en avant avec les teintes chaudes des feux de camp ou l’éblouissement du soleil, sans pour autant venir altérer les zones sombres, qui gardent une bonne colorimétrie, riche et dense. L’ensemble est à la fois naturel et contrasté, avec une bonne dynamique d’image.

Peut-être suis-je trop habitué à la puissance lumineuse de mon téléviseur actuel, mais je note cependant une luminosité en retrait. J’aspirerais à ce que l’image soit plus pêchue.

On poursuit l’aventure avec l’intro cubaine de Fast and Furious 8. Si le naturel a disparu pour une photographie plus saturée, le contraste est toujours bien présent laissant apparaitre de beaux effets de brillance métallique. On profite également d’une excellente netteté sur la ville de La Havane, avec une belle impression de profondeur.

En revanche, je déplore encore un léger manque de luminosité, notamment sur les couleurs des carrosseries de voitures. Là où j’attends un festival de couleurs cubaines, le rendu gagnerait à être plus relevé.

Le test a été effectué en Dolby Vision Lumineux. Aussi, nous décidons donc de tester le mode « Intense » pour gagner en luminosité. Ce mode ne fait pas partie au départ du cahier des charges de Dolby Vision. Il a été ajouté pour satisfaire une demande des clients amateurs d’images plus dynamiques, plus en rapport avec leurs attentes en matière de HDR.… Et c’est mon cas.

Sur mon téléviseur actuel, j’utilise donc ce mode pour un résultat très satisfaisant. Cela rehausse bien la luminosité en proposant des « pics HDR » puissants tout en ayant une très belle colorimétrie. Le fonctionnement de ce mode doit malgré tout tenir compte de la luminosité maximale du téléviseur.

Aussi, sur la Sony A8, la luminosité n’étant pas assez élevée, ce mode a tendance à accentuer la couleur bleue. De plus, cela s’accompagne d’une surexposition, avec donc une perte de détails dans les zones claires.

Exemple : les nuages lointains en arrière-plan, visible en « Lumineux », surexposée en « Intense ».

Tout ceci amène finalement à l’effet inverse de celui recherché : la dynamique de l’image est inférieure. Aussi, je déconseille d’utiliser ce mode sur cette TV. Le mode « Dolby Vision Lumineux » est plus appréciable, évitant la surexposition tout en préservant la colorimétrie et une dynamique d’image correcte.

On profite du test de la Sony pour effectuer un petit comparatif de lecteurs, entre ma platine Panasonic UB9000 et la platine dématérialisée Chinoppo de mon hôte. La Panasonic propose une image moins bruitée et surtout une impression de relief bien plus palpable, qui se ressent nettement sur le détachement des différents plans. Cela est réellement très bon sur les plans aériens de La Havane ou les gros plans.

Bravo à Sony de permettre une telle transparence sur la source à partir d’un critère assez délicat à gérer. Le rendu est vraiment très bon.

Ce plan aérien de La Havane nous permet également de jouer avec le paramètre « Création de Réalité ». C’est un paramètre que j’apprécie beaucoup, anciennement appelé HD Reality Creation. Je l’ai découvert pour la première fois dans le lecteur Sony BDP-S5000 ES. Il parvient à rehausser la netteté de manière très fine sans créer de double contour. Paramètre réglé à 50, le résultat est vraiment très bon, proposant à la fois une image douce, mais détaillée et précise, et surtout avec du relief. Une vraie réussite.

On poursuit nos tests avec Joker et ses couleurs répugnantes. La bonne colorimétrie de ce téléviseur permet vraiment de développer l’ambiance glauque et puante qui émane de ce film. Les teintes verdâtres et jaunâtres sont bien retranscrites.

Et bien sûr, dans ce film très sombre, on profite nettement des qualités intrinsèques de l’OLED avec une densité des noirs très profondes. Un vrai plaisir de revoir la performance de Joaquin Phoenix dans ces décors oppressants.

Et la fluidité alors ?

Comme déjà longuement indiqué par ailleurs, pour moi la fluidité est un critère décisif pour l’achat d’un téléviseur. J’aspire à avoir la fluidité la plus fluide possible.  Ecrit ainsi, cela paraît être un pléonasme, mais ça ne l’est pas.

Car parler de la meilleure fluidité possible n’a pas tellement de sens. En fonction des points de vue de chacun, la meilleure fluidité possible n’implique pas le même résultat. Pour ma part, la meilleure fluidité est celle de mon APN filmant en 60hz, alors que pour d’autres c’est celle du cinéma diffusé en 24hz, sans compter ceux qui apprécient un « entre-deux ».

Je vais donc détailler au mieux les différents paliers proposés par le menu « Mouvement ». Il propose deux paramètres :

  • fluidité
  • clarté.

Le paramètre « fluidité » permet de régler le « Motion Flow » (la compensation de mouvement « made in Sony ») sur 3 niveaux.

En OFF, fort logiquement, la compensation de mouvement est inactive. Sur une dalle OLED où on ne peut absolument pas compter sur de la rémanence pour cacher les saccades, le résultat est vraiment très désagréable. Chaque travelling est extrêmement haché, donnant l’impression d’un dédoublement des détails. C’est difficilement regardable, tant l’impression de saccades est présente, supérieure à celle d’un cinéma.

Aspirant à une fluidité maximum, je pousse donc le curseur sur « Max ». Je pense que Sony a modifié quelque peu l’algorithme de son compensateur car je lui trouve un aspect « caméscope » qui n’est pas pour me déplaire. Sur les précédents modèles que j’ai pu tester, je n’ai pas eu l’impression que cet aspect était si présent. Cependant, cette fluidité s’accompagne de nombreux artefacts et également de soubresauts qui le rendent finalement peu exploitable.

C’est vraiment dommage que ce défaut n’ait pas été corrigé. Il était déjà présent sur les précédents modèles.

Aussi, précédemment, j’avais bien apprécié les qualités de ce paramètre en position 2. Certes, ce n’était pas aussi fluide qu’un caméscope et donc, à titre personnel, ça ne me plaisait pas beaucoup. Mais cela proposait une fluidité satisfaisante sans aucun artefact. En position 1, on retrouvait une fluidité type « cinéma » très appréciée de ceux qui souhaitent un respect de l’œuvre originale sur ce point. Et bien sûr, aucun artefact également.

Sur ce nouveau téléviseur, Sony A8, la position 2 ne correspond plus à celle des précédents. Je trouve ce réglage étrange, oscillant entre une fluidité « caméscope » et des saccades, le tout s’accompagnant des mêmes artefacts qu’en position « Max ». Je déconseille donc l’utilisation de ce mode 2.

En position 1, on retrouve les mêmes qualités que sur les précédents téléviseurs Sony réglés au même niveau. La fluidité est légèrement améliorée afin d’éviter les saccades 24hz parfaitement indigestes sur une dalle OLED, pour se rapprocher du rendu en salle de cinéma. Et aucun artefact ou défaut n’est à signaler. C’est ce mode 1 que je conseille, surtout associé au paramètre « clarté ».

Le paramètre « clarté » correspond au fameux « BFI » (Black Frame Insertion). C’est un paramètre que je n’utilise pas sur les OLED d’avant 2020. Leur absence de rémanence fait que l’insertion des trames noires engendre un effet de scintillement très désagréable.

Nouveauté de ce téléviseur A8 : ce paramètre est maintenant réglable sur 3 positions.

En position « max », pas de surprise, il agit comme décrit au dessus. C’est donc inexploitable.

En revanche, en position 1 ou 2, le scintillement est totalement absent. Certes, on peut noter une légère perte de luminosité, mais elle reste faible. Et je trouve que l’apport du « BFI » en position 1 ou 2 est intéressante au regard de la fluidité réglée en position 1. Cela améliore la perception de la fluidité. Et je parle bien de perception car je ne pense pas du tout que ça modifie l’algorithme de la compensation de mouvement.

A la suite de mes tests, David me montre différentes mires issues du disque UHD Spears & Munsil. Ce disque est vraiment complet et très intéressant. Il dispose également de quelques vidéos de démonstration qui flattent la rétine.

Cependant, l’affichage statique des mires est également un test en soi pour les dalles OLED. Nous avons constaté quelques problèmes de marquage à la suite de l’affichage de mires durant quelques minutes. Fort heureusement, ce marquage n’est que temporaire. Cependant, il incite tout de même à la prudence.

Afin de limiter ce phénomène, Sony propose, comme d’autres marques, la possibilité d’activer le « Pixel Shifting ». Cela consiste à déplacer régulièrement l’image de quelques pixels. Cela se fait de manière pratiquement imperceptible (certains peuvent y être sensible, ce n’est pas mon cas). Au cas où, il est possible de le désactiver.

 

Conclusion :

Sony est un acteur fort du marché des téléviseurs. Cette Sony A8 ne trahit pas ses origines et dispose de qualités indéniables. Au niveau de l’interface, on bénéficie toujours d’Androïd, maintenant bien connu du public. Comme précédemment, Sony propose également une qualité sonore qui fait plaisir à entendre.

A l’image, même si la compensation de mouvement me paraît un peu en retrait, on bénéficie toujours du savoir-faire de Sony en matière de traitements vidéo. Ceux qui l’apprécient ne seront pas dépaysés. Et nouveauté, on a enfin un BFI exploitable.

Je note cependant une légère baisse de luminosité de la dalle OLED par rapport au précédent modèle AG9 que j’ai pu tester. C’est un peu dommage, surtout pour les vidéos HDR.

En revanche, pour les amateurs d’images typées « cinema », ce téléviseur propose de réelles qualités.

 

François_Fafa
HCFR – Juillet 2020

 

 

– lien vers le sujet HCFR dédié aux TV OLED Sony ..A8 : https://www.homecinema-fr.com/forum/ecrans-uhd-4k/2020-sony-oled-a8-55-65-a9-48-test-hcfr-post-1-t30101916.html

 

 

 

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