Philippe Muller a écrit:nitri a écrit:
Pour revenir au sujet initial? il y a quelque chose qui m'échappe dans la formulation. Pourquoi serai-ce au cable de l'auditeur de reconstituer les infos perdues dans le cable du studio? C'est un problème de résolution du système complet, pas uniquement du cable
Il s'agit d'une boutade Comment un câble pourrait-il régénérer ce qui n'est pas ou n'est plus? Le cerveau d'un câble est, m'a-t-on dit, assez limité.
Au départ il ne s'agissait pas d'une boutade mais d'un paradoxe apparent tiré d'une remarque de P.muller, que j'avais reprise, puis Malher à son tour. Comment le câblophile s'explique-t-il que son câble, meilleur que celui du studio (sans quoi il prendrait celui du studio !) restitue parfaitement le disque qui n'est que le produit du son du studio et de ses câbles médiocres. Autrement dit comment faire mieux que le disque ?
En premier lieu il faut bien admettre que le câblophile juge le câble audiophile supérieur au câble pro, sans quoi les installations audiophiles seraient cablées comme les studios.
Pio a affirmé que le paradoxe de l'audiophile n'est qu'apparent : le câble audiophile évite de toute façon de dégrader le son issu du disque, peu important que le disque supporte déjà les limitations du câble de studio. Dans cette approche, le câble audiophile limite la casse .
L'observation de Pio ne me convainct pas mais n'est pas aisée à réfuter
Elle conduit à postuler que la dégradation est plus ou moins linéaire. Si le cable pro ne reproduit que 90 % de la "pureté" du signal (un ordre de grandeur plus concevable que les 5% de l'exemple de Pio) , alors en coller un chez soi, ce sera descendre à 81 % de pureté (90% de 90 %).
Cette idée de dillution linéaire de la pureté du signal me semble inexacte. Comme on ne sait toujours pas ce que le câble pro dégraderait dans le signal (c'est, inversé, l'objet de ce fil), on ne peut pas, à mon avis, raisonner comme Pio.
Pourquoi ne pas admettre aussi - puisqu'on se passe de toute considération technique - que la dégradation est proportionelle à la longeur. 1 mètre de câble = 90 % de pureté. 2 m = 81 %. 3m = 73 %. 4 m = 65 %. 5 m = 59 % etc... un autre postulat invérifié qui donne un résultat absurde, surtout quand on regarde la longueur des câbles dans un studio.
Pour être concret, si d'aventure un câble pro ne passait pas au dessus de 16.000 hz, un autre câble pro, chainés au premier, ne dégraderait pas plus le signal, tandis qu'un câble audiophile passant 20.000 hz n'aurait rien à se mettre dans le cuivre. Le câble audiophile ne servirait à rien dans ce cas d'expèce.
Je doute enfin que le câblophile voit les choses ainsi. Il pense plus prosaïquement que le câble audiophile conserve un ensemble de micro informations qui bénéficient à la musicalité et qui se situent dans le disque. Toute la littérature sur les câbles audiophiles tourne autour de cette affirmation.
D'un même mouvement il paraît pourtant estimer implicitement que le câble pro ne satisfait pas à cette mission puisqu'il se refuse à l'employer. Je dis "implicitement" car le câblophile ne répond pour ainsi dire jamais à l'objection du Studio. Il l'esquive car elle contredit son schéma de pensée. La logique absurde du cablophile le conduit en effet à estimer que le disque ne contient plus l'information que le câble audiophile est capable d'extraire.
Pour moi, le paradoxe câblophile survit en conséquence à l'observation de Pio. Même si la dégradation est stoppée par le câble audiophile, aucune restitution des informations perdues n'est toutefois possible.