tancraide a écrit:De toute manière,de 20 à 20K, et notre cerveau aussi d'ailleurs. Aucun chef d'orchestre ne peut comprendre la totalité d'une pièce instrumentale lors de la première écoute. Il doit l'écouter plusieurs fois et focusser à chaque fois sur un instrument en particulier.Spoiler : cliquer pour lire
Il me semble qu'il y a là une sérieuse confusion entre "entendre physiologiquement" et "capacité mentale à se concentrer sur tel ou tel type de message sonore", ce n'est pas du tout la même chose.
Pour ce qui concerne l'ouïe, cela a été déjà souvent écrit dans ce forum, l'oreille humaine peut théoriquement entendre les fréquences de 20 à 20 khz environ, avec une forte atténuation dans les fréquences graves et aiguës et une légère amplification dans le haut médium, de 1khz à 4khz environ. Ceci en théorie, et pour une oreille "parfaite", typiquement pour un bébé sans défaut en très bas âge. Avec l'âge, sous l'effet conjugué de la diminution naturelle progressive de l'acuité des cellules de l'oreille interne et des traumas sonores divers (de plus en plus importants dans notre civilisation très bruyante), ça se dégrade vite, en particulier dans l'aigu et le haut médium, même si certaines personnes préservent une meilleure ouïe que d'autres et si, comme toujours, il y a d'importantes variations individuelles.
Mais l'exemple du chef d'orchestre (dont on peut espérer par ailleurs qu'il ait quand même une bonne ouïe ) n'a rien à voir avec ça : quand on écoute un message sonore complexe, ce qui est typiquement le cas de messages sonores diffusés par un grand orchestre, l'oreille entend tout (sous les réserves indiquées dans mon paragraphe précédent) mais le cerveau ne en revanche peut se concentrer sur tout à la fois. C'est pourquoi le chef d'orchestre ne peut se concentrer sur tout à la fois et doit y revenir plusieurs fois (dans son cas, la question est d'autant plus prégnante qu'il a une obligation -et une passion- professionnelle à ne pas faire d'erreurs dans son appréciation). Avec un enjeu bien moindre, c'est le même phénomène pour le mélomane ou l'audiophile qui écoute attentivement une œuvre pour la première fois : impossible de se concentrer sur les subtilités de l'interprétation et des sons en une seule fois.