» 07 Déc 2006 14:24
Deux choses à ne jamais oublier à propos de Kubrick:
- C'était un formidable joueur d'échec. La légende veut que c'est grâce à des partis payantes qu'il a acheté sa première caméra ( je dirais plutôt cofinancé par ses parents).
- C'était un grand photographe. A 15 ans, il vend une photo qui est entrée dans l'histoire, le vieil homme qui pleure à la mort de Roosevelt, qui fera la une de Life si ma mémoire est bonne.
Cela conditionne pas mal des aspects de sa vision du cinéma. Le cadrage et la lumière sont primordiaux, la narration ne n'est pas du travelling ( à part quelques plans dans Shining dont le fabuleux couloir il n'y a que peu de travelling chez Kubrick et beaucoup de plans fixes) mais du cadrage et de la succession de "tableaux". De toutes façons il fonctionne comme Hitchcock ou Kurosawa, il écrit scrupuleusement ses storyboards (Polanski fait la même chose, de vrais bandes dessinées). C'est donc un cinéma très "écrit". C'est un perfectionniste, il calcule tout.
Le joueur d'échec reprend également le dessus en terme de direction d'acteur, sur Shinning il s'accorde avec Nicholson pour "terroriser" tout le monde et surtout l'actrice principale du film... Il n'y a pas d'affect, juste l'envie permanente de réussir son oeuvre à tout prix. Parfois il tombe sur des résistances, mais les acteurs adorent certains rapports masochistes qu'ils entretiennent avec le Maitre. C'est jubilatoire de voir le couple Cruise/ Kidman sortir ravi d'un viol de leurs constructions intimes ( ce sont quasiment leurs propes mots) par le Maitre. De qui auraient ils accepté cela?
Le film que tu évoques est, je crois, a life in Picture.