


Après nous avoir régalé d'un premier volet tellement léché de sa patte si personnelle, James Gunn, le trublion de l'écurie Marvel remet ça avec un film encore meilleur que le premier ! Comme si c'était encore possible !!???!!!...
Plus de combats spatiaux (la poursuite qui succède à la scène d'introduction est un véritable Grand Huit acoustique et visuel), plus d'humour (la scène avec Tazer Face est une mise en abyme tant le rire monte en résonnance avec l'équipage du vaisseau), plus de développement des personnages secondaires (le raton laveur occupe enfin une vraie place), plus d'émotions lacrymales... etc... Plus de tout en fait !!
Si le premier film proposait de voir comment se construit l'équipe, aka la famille, le deuxième volet nous montre comment la famille vit ensuite, comment elle s'oppose, se déchire, se réconcilie, comment elle commet des erreurs d'appréciation et comment les malentendus forgent parfois des éloignements irréparables.
Avec ce nouvel épisode James Gunn donne du sens aux évènements du premier et un nouvel éclairage sur des scènes qui manquaient de contenu, (l'enlèvement de Peter Quill par exemple), au lieu d'introduire de nouveaux personnages il développe ceux qui sont déjà existants, en somme tout à fait à contre courant de ce que les suites proposent (le dernier Avengers confinent à l'indigestion tant le nombre de personnage empilés les uns sur les autres aboutit à l'assemblage grossier façon "Jenga"), une vraie rupture de construction par rapport à ce qu'on voit aussi bien dans les films actuels que dans les séries qui ne cessent d'avoir recours à ce fil pour mieux alimenter les "binge-watchers" qui se saoulent de diffusions télés !
Les Gardiens de la Galaxie était déjà un OVNI dans le cinéma d'action formaté, la scène qui ouvrait le film faisait immédiatement s'interroger sur ce qu'on allait voir ensuite, cet épisode ne trahit pas l'original en allant plus loin et en reprenant la même qualité d'écriture mise au service de quelque chose bien supérieure au simple divertissement dont se contente les blockbusters actuels du moment que ça pète dans tous les sens et en Atmos de préférence...
Le vrai miracle de ce film c'est déjà de proposer un produit qui nage au dessus de l'océan de bêtise des épisodes issus de l'univers Marvel avec des types en costumes qui se courent après juste pour on ne sait pas trop quoi à vrai dire... James Gunn a véritablement "auteurisé" le film d'action et porté les codes Marvel vers autre chose que ce qu'on voit dans tous les films qui partent de cet univers (il faut revenir loin en arrière avec le tout premier Xmen et son prologue dans les camps de concentration pour retrouver un tel mélange de niveaux de réalités).
Aujourd'hui on prend n'importe quel Marvel, on remplace le costume, le bonhomme dedans (d'ailleurs ça fait juste 3 fois que Batman est refait... 3 fois que Spiderman est refait... et tout le monde mange la daube qu'on leur sert

Le Bluray propose d'ouvrir le film sur une annonce du réalisateur, semble-t-il filmée avec les outils du long métrage vu la qualité qui est parfaitement intégrée (finit les rajouts sur les dvd qui piquaient les yeux), un discours explicatif pas lénifiant ni descendant, introduction premier pallier avant de descendre dans le film et qui décrit bien mieux avec ses mots d'expert ce que mon maigre commentaire pourrait vous donner envie de vous jeter sur ce film pour autre chose que son HDR, son 4K ou ses bandes sons Atmos...
J'ai plus ressenti d'émotions, plus vibré (au sens propre mais surtout figuré), plus ressenti de vraies choses en découvrant ce film que j'attendais tant de voir depuis 3 ans que j'ai donné les premiers coups de pioche dans mon sous-sol pour faire naitre ce qui est aujourd'hui mon écrin à découvrir des films, plus que tout au long de ces 3 années à subir les purges qui sont diffusées en série télé.
Les gardiens de la Galaxie Volume 2 ce n'est pas seulement deux fois mieux que le premier opus, c'est les Gardiens de la Galaxie au carré.
Merci James Gunn.

Image :
Dans mes conditions de projection l'image est sublime, et on s'en serait douté tant un produit comme celui-là est calibré pour sortir des chaines de production sans aucuns défauts.
L'image est extraordinaire, les maelström de couleurs de certaines scènes vendues pour la démo sont très justement rendus (sur "La" planète et lors du feu d'artifice final). Oui, les écarts de contraste avec des pics de luminosité dans l'arrière plans sont aussi possibles et visibles sur une configuration SDR sans aligner l'arsenal des gadgets numériques actuels, on sent d'ailleurs qu'ils ont été placé là pour flatter la rétine et font exploser à la tronche le ciel.
Après quand on a un peu de temps à occuper on peut discuter de la virgule du sonomètre ou de la sonde colorimétrique, mais difficile de nier que ça en met plein la vue de bout en bout. Gros plan sur le visage de Zoé Soldana, j'ai compté les pores de la peau.
Top Démo : Une flèche d'un rouge incandescent illumine les coursives d'un vaisseau plongé dans le noir passant d'un extrême à l'autre de mon écran de 3m50 de base et révélant les détails au fil de sa lumière.
Le son :
Il faut être sourd pour ne pas entendre l'apport de la bande son en VO. C'est absolument titanesque et sans répit pour le corps. Les surrounds crépitent et phénomène acoustique amusant, j'ai l'impression que le son parcourt les 3 surrounds disposées en ligne (alors qu'elles sont bien reliées sur la même canal).
Le caisson, les caissons sont rudoyés, malmenés, ils sont tabassés avec le poing tout au long du film, décollages de vaisseaux et autres explosions ont fait vibrer la dalle béton de mon auditorium. J'ai tantôt eu l'impression qu'une vache du pré voisin était tombée sur le toit de la maison.
Top démo : L'arrivée du vaisseau en perdition sur une planète bordée d'arbres qui sont percutés les uns après les autres à la vitesse de son entrée dans l'atmosphère, concert de mitraillettes des deux caissons placés sous l'écran, la rapidité d'action et de détonation des deux Velodyne DD15 à amplification numérique est saisissante !
"What we love and what we need is often right beside us all along. We should be grateful for what we have in life".
Qu'un film issu de l'univers Marvel arrive à proposer un tel niveau de lecture quand on voit la bouffonerie marketing des Avengers destinée à faire consommer des jouets au gamin, c'est un miracle en 2018.
J'ai tant hâte que mes enfants grandissent et qu'ils dépassent l'âge un peu concon où ils apprécieront le moule des productions Marvel qui inondent nos écrans, et qu'ils puissent accéder à la complexité de lecture de ce film pour qu'on puisse le découvrir ensemble, ce qu'il raconte est puissant, intemporel, et inter-générationnel.
Disney a eu raison de casser le contrat de James Gunn, c'est beaucoup trop subversif et sincère pour du cinéma moderne.