kifs a écrit:(...)
Gérard et Eric possèdent une connaissance technique et auditive fort intéressante mais ils possèdent la connaissance de quelque chose d’encore plus important que l’audio : les Audiophiles ! Quand ils passent chez quelqu’un, ils ne font pas qu’écouter une chaîne, ils ne font pas qu’écouter le « client », ils essaient de lire dans le discours de celui-ci mais aussi dans son comportement, dans ses gestes, dans son regard, etc… ce qu’il cherche, où veut-il aller . Tout le monde sait qu’il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où aller. En général Gérard et Eric essaient de déterminer où leur client voudrait aller et une fois arrivés, il ne leur reste plus qu’à mettre en place une méthode et proposer un produit. Parfois pas cher du tout, parfois coûteux.
Gérard et Eric sont de vrais professionnels et ils connaissent leur métier, ils jouent parallèlement le rôle de sorciers ambulants, apportent des solutions qui, ma foi, peuvent s’avérer très intéressantes pour certains audiophiles. Intelligents ils sont. Quand il n’y a rien à proposer, ils ne proposent rien. Leur premier déplacement reste gratuit. Ils ne roulent pas sur l’or et essaient de gagner honnêtement leur vie.
Personnellement, j’ai beaucoup de sympathie pour cette équipe même si à ce jour je n’ai pas eu besoin de leurs services.
Demain, peut-être ?
Un petit contrepoint à ta vision du duo, avec des points d'accord et des points de nuance. C'est ça l'intérêt du contrepoint.
Le point d'accord est sérieux : une prestation de service, dans quelque domaine qu'elle soit, est de qualité si elle sait prendre en compte les desiderata du client. Et comme en audiophilie la difficulté principale est que beaucoup d'amateurs ne savent pas au fond ce qu'ils veulent, il faut un certain talent pour le faire "accoucher", notamment en confrontant des propositions d'améliorations au ressenti exprimé par la personne qui vit chez lui et demande un appui.
Cela est vrai pour un consultant en entreprise, un coiffeur, un architecte, etc.
Par contre, là où je ne te suis pas, c'est sur deux point bien précis.
Le premier est la référence à Marcel Mauss (que je vénère) et Claude Levi Strauss. Non pas que je pense que dans nos sociétés dites modernes ce qu'ils ont découvert dans des sociétés dites "primitives" ne soit pas présent tous les jours, dont évidement la question des guides, des shamans, des leaders spirituels (= la version moderne du mot).
C'est un immense débat, mais que je n'introduirais qu'avec réticence ici, tant la tentation a été grande de faire passer une prestation de service précise (celle d'un professionnel qui s'appelle Gérard Mezzadourian) pour une intervention "magique". Et tu sais parfaitement que déjà il y a 5 ans, alors qu'il ne carburait en rien au bizarre, il se faisait déjà traiter de gourou, de charlatan, j'en passe et des meilleures. Simplement alors parce qu'il déplaisait fortement à certains qui avaient disons fort pignon sur rue. Et parce qu'il faisait de l'intervention à domicile et des modifications d'appareils en ne "respectant" pas les créateurs des dits appareils, ce qui était "honteux". Cela fait rigoler aujourd'hui, quand les mêmes détracteurs proposent sur le net des modifications d'appareils dûment tarfiées... Rien de grave, c'est plutôt cocasse finalement.
M'enfin, on peut avoir un peu de mémoire, car... la calomnie laisse toujours des traces. Donc je serais prudent en ressortant pour la millième fois ce vocabulaire, qui sorti de son contexte et de ses références précises (M. Mauss par exemple, que je suppose peu de forumeurs sur HCFR ont lu, enfin je présume), laisse juste le mot : "sorcier" !....
Mon second point de divergence est plus technique. Comme Marc 75 l'explique très bien dans cette filière, GM comme tout le monde "entend" d'une certaine manière et va dans une certaine direction. Finalement exactement comme un architecte qui propose des plans d'une maison nouvelle. Il faut savoir discuter avec lui (i.e. savoir ce que l'on veut), mais on n'imagine pas un architecte compétent qui n'aurait pas ses idées, son analyse de l'espace, du lieu d'implantation, etc. C'est là que la technique et l'expérience interviennent. Et pour l'avoir vu faire quelque fois, GM a une capacité d'analyse de la manière dont un système sonne dans une pièce assez... étonnante je trouve. Et il sait aussi relier une modification (sur un placement, un positionnement, une modification d'appareil) à une évolution de ce rendu dans une direction donnée.
C'est là que se trouve le coeur de sa compétence. Finalement, il sait faire "sonner" un système dans une pièce donnée, en fonction de sa manière à lui d'entendre la musique (notamment dans sa recherche du côté "vivant" de l'interprétation). Il peut aussi le faire sonner de la manière dont l'entend son client, si celui-ci sait bien le guider. Exactement comme un architecte, finalement.
Maintenant, aussi, cela dépend des pièces, des systèmes et du profil psychologique du client. Il n'y a donc pas de recettes absolues, ni de réussite "absolue", à tous les coups, etc. Il n'y a aucune magie là dedans qui vaille, ni "sorcier" ni "gourou" : toutes les situations sont différentes et c'est une prestation de service.
Par exemple, dans le cadre d'une installation plutôt HdeG, on verra bien vers le 15 mars - si j'ai bien compris l'initiateur de la filière - ce que son proprio en pense.
Enfin, un codicille de divergence pour terminer : ses premières interventions sont parfois assez "parlantes", voire quelquefois spectaculaires, tant la plupart des systèmes souffrent de défauts assez "énormes" on va dire. Ou parce qu'il connait sur le bout des doigts tel ou tel matériel (par exemple les enceintes Spendor) et qu'il sait parfaitement comment intervenir desssus. Et cela pour une raison simple : beaucoup de systèmes littéralement ne "marchent pas", au sens où ils sont peu crédibles musicalement, même s'ils ont certaines qualités de son (un grave "tendu comme un string" etc.).
Sur ce point là je diffère donc un peu avec toi : à mes oreilles à moi, la plupart des sytèmes que j'ai écouté chez des audiophiles chevronnés souffrent d'énormes défauts qui couvrent souvent leurs qualités. Cela est au-delà de mes préférences particulières : j'ai même a contrario entendu des Martin Logan plutôt bien sonner chez quelqu'un, c'est dire...
D'où ma conviction sur l'incompétence de nos revendeurs - je parle au moins pour les parisiens que je connais le mieux - en ce qui concerne la mise en oeuvre à domicile . Bref, on peut aimer habiter une belle maison, qui sera la "sienne" : mais ne pas être très fort pour savoir soi-même la construire, ni faire confiance aux vendeurs de pièces en magasin que l'on devrait assembler chez soi pour faire sa maison.
Mais ce talent d'architecte ne marche évidemment pas à tous les coups. La preuve chez toi par exemple. Où vu la complexité actuelle de ton système dans ta pièce (pas plus de 256 cables pour relier les différents appareils entre eux, ceci juste pour donner une idée à ceux qui ne connaissent pas), je ne pense pas que son intervention soit très utile (AMHA).
De plus, nous ne sommes pas sensibles tous aux mêmes choses.
De ce point de vue, autant j'ai trouvé l'intervention de TMS un peu lourdingue sur le plan publicitaire dans ce fil, limite déplacée (je ne suis visiblement pas le seul, et les intervenants ont eu raison de lui faire remarquer que c'est à lui de faire preuve de tact et de discrétion, et non pas de se comporter de manière lourdingue jusqu'à temps que des flics interviennent : on est sur un forum, pas sur une autoroute), autant j'ai noté en positif un de ses "aveux", venant de quelqu'un ayant certainement une bonne expérience : il dit être très sensible aux questions de phase, mais "être très tolérant" sur les timbres.
Et bien cela je l'entend très bien. Je connais des gens qui n'entendent pas les questions d'image (en gros, ils s'en foutent), mais qui sont par contre hyper chatouilleux sur les questions de timbres (Marc 75 en est une illustration assez exemplaire).
Accessoirement, cela renforce ma vision sur "l'arbre" de la hifi. Je comprends très bien que quelqu'un de finalement peu sensible aux timbres puisse ne pas entendre les "petits soucis" que j'entends moi lorsque l'on passe par une correction numérique.
Personne n'a tort, les priorités sont différentes.
JB