Lord Hades a écrit:../.. j’ai pu à loisir depuis que je le possède, « m’enivrer » de ton (ex) Accuphase E-212 OAD dont je peux maintenant faire des comparaisons précises avec mon ancien Marantz PM-11S1, intégré de même gamme de prix branché sur les mêmes sources.
Tout d’abord, j’ai été surpris par le poids de l’Accuphase, plus léger de près de 9 kg par rapport au Marantz. Secundo, après déballage et branchement, deux choses m’on tout de suite déçu sur l’Accuphase.
Malgré son superbe look bien supérieur à l’hideux « hublot » des Marantz, l’Accuphase se fait battre à plat de couture au niveau de la finition de certaines pièces. En effet, en premier, c’est la télécommande qui est le plus visible. Je quittais une solide télécommande luxueuse multifonctions en aluminium brossé avec boutons en acier sur le Marantz et je me retrouve avec une crotte en plastoc dont la peinture dorée s’en va et ne possédant que le contrôle de volume et le sélecteur d’entrée chez Accuphase, chose indigne d’une telle marque et d’un produit de ce prix. Ensuite, c’est sur l’appareil même que ça se passe. Là encore superbe finition en façade pour l’E-212, on retrouve le look « old school » de l’Accuphase qui fait une des réputations (hors du son) de la marque. Par contre, quand j’ai retourné la façade arrière, un gros mauvais détail m’a sauté aux yeux. Sur le Marantz, j’avais une façade arrière entièrement cuivrée avec des prises XLR Neutrik et surtout de superbes borniers haut-parleurs plaqués or WBT blindés transparents acceptant tout sorte de branchements comme les fourches et les prises bananes en plus du câble nu. Sur l’Accuphase, je me suis retrouvé avec des XLR noires « no name » et surtout des borniers bas de gamme non plaqués et recouverts de plastiques noir et rouge non compatibles bananes qu’on trouverait sur des intégrés bas de gamme Pioneer d’il y a dix ans ! Là encore indigne d’une marque comme Accuphase surtout quand on sait que même sur leurs amplis à 9000€ on trouve à peu près ce même type de borniers. Ceci, je le savais mais j’aurais pensé qu’André (Devillers) serait « grimpé aux rideaux » en voyant ça et les aurait remplacés par des borniers dignes de ce nom mais il n’en n’a étonnement rien fait. Je me suis donc retrouvé bien embêté avec mes prises bananes AirLock qui sont « rivées » (non détachables) sur mes câbles HP Hi-Fi Câbles Maxitrans dont j’ai dû trouver une magouille pour pouvoir les brancher (j’ai dû directement « serrer » les embouts bananes dans le trou de serrage, ce qui les abime mais je n’ai pas le choix pour l’instant).
Voilà pour les défauts qui sont en fait essentiellement physiques.
Pour le son, je suis en un premier temps parti du mauvais pied. En effet le premier soir d’écoute après branchement, je me suis retrouvé avec un son froid, des aigües exacerbés et dont une partie de grave avait disparu. En effet, les graves dans la zone des 70 à 100 Hz étaient diminués ce qui a pour incident de « tuer » les graves (guitares basses) des vieux enregistrements notamment ceux des années 70 dont j’ai beaucoup d’albums. Le tout, (mes sources et l’Accuphase) étant pourtant branché en Supra LoRad, prises Shuko et tout le tintouin directement sur le secteur tout neuf aux normes dans l’appart (enfin, le studio
). Du coup, je me suis dit qu’il fallait le rôder ou plutôt « l’habituer » avec les sources (mon drive Sony et mon DAC 3D Lab., détails dans mon profil). J’ai donc sorti mon disque de rodage et je l’ai laissé tourner non stop (en mode « repeat all ») environ une semaine. Au bout de cette « rééducation », le son avait déjà évolué dans le bon sens, l’aigüe légèrement apaisé et une partie de ce grave perdu refaisait surface. Bien mais pas suffisant, car l’ampli ne pouvait être froid d’après ce que tu m’avais dit sur le sens des modifications apportées par André à ta demande. Là, une idée survint. Sachant que le rodage n’irait pas beaucoup plus loin avec le temps, j’ai pensé à la phase secteur. J’ai donc sorti ma barrette secteur Banbridge tweakée et recâblée Supra (LoRad) et décidé de faire des essais de recherche de phase. Et là, ce fut le choc. En effet, après moult inversions entre les prises des deux sources et celle de l’ampli, je me suis rendu compte que l’E-212 était très sensible à cette phase secteur. Et enfin après avoir trouvé les bonnes positions, j’ai pu aller beaucoup plus loin dans la « récupération » du son. Les graves étaient devenus plus tendus et j’avais récupéré une bonne partie des 70 – 100 Hz perdus. De plus les aigües étaient devenus plus fins, largement moins agressifs, plus « coulants ». Je pouvais enfin commencer à apprécier cet intégré.
Après ces « réglages » et le fait que mes sources et ampli se rôdaient un peu plus entre eux, j’ai enfin pu entendre cet intégré plein de surprises.
En comparaison avec le Marantz PM-11S1, l’Accuphase E-212 OAD s’en sort plus que bien dans l’ensemble.
L’E-212 va plus loin que le PM-11S1 dans beaucoup de domaines. Le grave décent plus bas et l’aigüe file plus haut. Même si le Marantz peut paraître plus séduisant au premier abord en enjolivant un peu le son avec un aigüe (trop) doux et un embonpoint dans les 70 – 100 Hz au détriment de « l’infra grave », on remarque qu’il manque cruellement de « patate » dans pas mal de d’enregistrements ce qui lui donne un côté lassant à la longue. Ce côté enjoliveur a quand même un avantage, surtout sur les vieux enregistrements trop médiums aigus comme ceux des années 70 et début 80 qui leur donne un aspect très écoutable pour ne pas dire presque mieux enregistrés. L’Accuphase, lui, offre une bande passante plus large, aussi une stéréo (séparation des canaux) plus écartée ce qui donne une largesse plus importante pour le « positionnement » des instruments et donc un gain de définition. Ajouté à ça la grande dynamique de l’ampli, l’Accuphase m’a comme fait sortir d’une certaine « léthargie sonore » (soit agréable) dans laquelle j’étais plongé avec le Marantz. Quelque soit le type de musqiue (Orchestral OST ou classique, Rock Progressif, Rock 70’s, Métal, Acid Jazz 70’s, etc.), les morceaux se sont tous « réveillés ». Ce côté lui donne aussi une restitution sans concession car l’E-212 OAD reflète en brut ce qu’il y a sur la galette (ou les fichiers numériques). Un morceau mal enregistré et/ou masterisé sera restitué avec ses défauts car c’est comme ça qu’il est. Par contre les morceaux de qualité (enregistrement/mastering) sont transcendés par rapport au Marantz car les qualités sonores y sont tout de suite extrêmement bien reproduites.
En somme, un ampli que j’apprécie à chaque fois un peu plus au fil du temps vu que lui et ma source (essentiellement le DAC 3D Lab.) « s’entendent » de plus en plus à merveille, la qualité s’accroît encore un peu au fur et à mesure que les électroniques « s’habituent » (électriquement), à croire qu’un Accuphase n’est jamais complètement rôdé.
Dernier point. La sortie casque est d’enfer, André a fait un travail de maître et mon casque Beyerdynamic s’en régale.
Voilà, comme je l’ai dit au début, son seul réel défaut réside dans la finition laborieuse de certaines pièces qui le constituent pour un appareil de ce prix.
Enfin, j’espère que ça n’a pas été trop long à lire.