haskil a écrit:Ce n'est pas pareil du tout ! Car un musicien joue avec ses oreilles. Donc, il compense le niveau différent selon les registres de son instrument en direct et en continu dans la salle dans laquelle il joue : il adapte en niveau les différents registres et il adapte aussi avec le tempo : dans une salle sèche, on joue plus vite quand dans une salle réverbérée.
Exception faite de l'orgue qui est adapté acoustiquement à la salle dans laquelle il est installé en jouant sur le niveau sonore produit par chaque tuyau. Car on ne peut pas jouer plus ou moins fort en appuyant plus ou moins fort sur chaque touche.
Un chef d'orchestre fait la même chose en dirigeant. Dans une salle ou le grave sonne beaucoup, il fait jouer moins fort les instruments graves que dans une salle ou le grave est faible. Idem des cuivres : dans une salle brillante, il les fait jouer moins fort, etc.
On ne peut pas comparer du tout la musique reproduite par des enceintes et celle produite par un instrument.
Si c'est comparable, le musicien compose effectivement avec les "macro" caractéristiques de la salle mais il est totalement incapable de corriger ce qu'un spectateur capte à 10m sur la gauche ou un autre à 50m au fond, les noeuds acoustiques d'une pièce ou salle existent toujours plus ou moins et on ne peut pas "faire plaisir" à tout le monde, en pratique cela se passe bien parceque le discours musical est plein d'harmoniques, en moyenne l'oreille ne va pas perdre 15dB sur une note alors qu'à la mesure on va perdre 15dB sur une fréquence donnée.
D'ailleurs on pourrait même lancer le débat sur ce que pense donner le musicien et ce que reçoit effectivement le spectateur. Le violoniste a l'instrument quasiment directement dans l'oreille, le pianiste se retrouve avec un certain rendu avec le nez dans la table d'harmonie, mais en pratique à 15m dans une salle moyenne ce rendu est encore différent.
On pourrait donc se demander "fidélité à quoi" quand on fait la course à l'armement sur nos "chers" systèmes.