Bonjour,
Pour qu'on soit bien d'accord, il faut distinguer les différentes écoutes : l'écoute en aveugle et l'écoute ordinaire.
Qu'on entende une différence dans une écoute ordinaire ne signifie pas qu'on l'entendra aussi dans une écoute en aveugle, et le fait qu'on entende pas de différence dans une écoute en aveugle ne signifie pas qu'on n'en entende pas dans une écoute ordinaire.
Il faut dépasser le débat primaire qui consiste à dire "y a pas de différences en aveugle
-Oui mais y en a normalement
-Oui mais y en a pas en aveugle
-Oui mais y en a normalement...
On pourrait faire une étude entre deux éléments de la façon suivante :
Test 1 : écoute ordinaire des deux éléments.
Cas 1.1, pas de différence quelles que soient les conditions d'écoute. -> Affaire classée.
Cas 1.2, il existe des conditions d'écoute dans lesquelles une différence est perceptible.
Test 2 : Ecoute ABX dans les conditions 1.2
Cas 2.1, le test échoue. -> On recherche les conditions qui diffèrent entre le cas 1.2 (différences perçues), et le cas 2.1 (différences non perçues) afin d'expliquer la perception ou non des différences.
Cas 2.2, le test réussit. -> On recherche les paramètres mesurables qui ont permis aux auditeurs d'identifier la bonne source. On les simule avec le programme de jlo, par exemple, pour voir si l'ABX est possible aussi, ce qui confirmerait que la différence vient bien de ce paramètre. On recherche alors la cause technique de cette différence mesurable, ce qui permet de déterminer un critère technique à l'origine de la différence audible, et de pouvoir ensuite prédire par la mesure seulement, si d'autres appareils présenteront (au moins) les mêmes différences.
Même si on ne peut pas aller jusqu'au bout de la démarche, il est très facile avec un test ABX de faire plus que prouver qu'une différence donnée vient d'un appareil. On peut aussi prouver qu'une différence donnée ne vient pas d'un appareil. C'est le cas où l'auditeur est sûr d'avoir reconnu la bonne source alors qu'il se trompe : il a donc entendu une fausse différence.
Cela peut arriver souvent. Même quand on est entraîné.
Cela conduit au cas 2.1.
L'intérêt est que dans la mesure où il y a deux types d'écoute (aveugle et classique), il n'y a pas de raison de séléctionner par comparaison les meilleurs éléments pour sa chaîne, sans s'intéresser aussi aux méthodes d'écoutes. Si le son de la chaîne est différent selon qu'on écoute en aveugle ou qu'on écoute de façon ordinaire, qu'est-ce qui nous dit qu'on ne peut pas encore améliorer le résultat en changeant notre façon d'écouter ?
En effet, pas besoin de changer nos habitudes pour changer notre façon d'écouter. Il arrive que lorsqu'on fasse une erreur dans un test ABX, cela soit dû à un automatisme que l'on a acquis en écoutant de la hifi. A un moment donné, on a pu attribuer mentalement par erreur un certain type de son à un certain type d'appareil. Si le cas se produit et conduit à une erreur dans un test ABX, on est placé devant nos propres contradictions : on entend le son A, et on voit bien que B est en train de jouer.
Ce cas de figure améliore notre façon d'écouter de façon très efficace. En recomparant immédiatement A, B, et X, ce que l'on attribuait à tort au son d'un appareil se retrouve entendu comme tel : un simple détail musical présent dans l'enregistrement.
Ainsi, si l'on arrive, avec un test ABX, dans les cas de figure 2.1 ou 2.2, on peut apprendre beaucoup de choses : identifier ce qui donne tel ou tel son à un appareil, et savoir mettre en relation mesures et écoute (l'ABX joue ici le rôle d'un indicateur oui/non); ou améliorer sa capacité d'écoute en réattribuant les différences audibles à leur source réelle.
SanFrancisco, la compilation la plus complète de tests ABX dont on dispose est celle de Chaud7, MrBear et BoraBora (désolé si j'en oublie) sur le forum Chaud7 :
http://chaud7.forumactif.fr/tests-abx-f ... abx-t5.htm
En fait, plusieurs items de cet annuaire sont eux-même des compilations de résultats de test.
Il me semble avoir résumé en 2007 les résultats dont on dispose, mais je ne sais plus où.