haskil a écrit:PCHEVALIER a écrit:
1/ Les Mystérologues : par ex. ils achètent un câble à 500 ou 1000 euros pour lequel on entend la différence une fois sur 4, on sait pas pourquoi, on sait pas même décrire ou reproduire la situation. On refuse de comparer. Le mystère est dedans le matériel. C'est tout juste si le matériel ne se voit prêté quelqu'humaine qualité. On communique avec le câble, avec la lampe, avec l'analogique plein de matière quasi humaine, parce qu'indiscible. Malheur aux "objectivistes" qui ne savent pas "écouter" le câble (probablement parcequ'ils ne connaissent pas le langage dudit câble !) et voudraient le rabaisser au rang de matière !
2/ Les pragmatiques, rationalistes. Ils préfèrent mettre leur temps et leur argent sur ce qui est CLAIR d'abord (par exemple filtrer les pics de fréquence qui écrasent 1/4 du spectre) et s'attaquer au mystère s'ils ont le temps. Ils préfèrent réserver le mystère et la subjectivité à la création, l'interprétation, la perception de cette musique avec toutes les illusions et erreurs possibles, humaines... l'art en résumé. S'ils voient mystère c'est dans l'humain pas dans l'artefact. Ils savent bien que le matos est important. Il faut traiter la question efficacement pour parvenir à la musique.
3/ Les girouettes qui sont perdus et qui prétendent qu'on ne peut rien dire que tout dépend, qu'il faut pas être trop affirmatif, qu'il faut faire attention mais pas trop... qu'ils voient claire mais aiment le Mystère et ont peur de se transformer en machine etc.
J'espère n'avoir blessé personne, mais j'arrive pas à mélanger matériel et humain. Peut-être est-ce parce que j'ai travaillé l'histoire des technologies ou que j'ai appris tout petit que le matériel a été créé par des humains, que si A) il est le produit de la Société pas du hasard ni de Dieu il n'a pas pour autant, B) la personnalité de la main ou du cerveau qui l'a créé.
Glisser de A à B ça peut mener à s'agenouiller devant n'importe quoi.
Remarquable contribution.
Alain
A voir....
Je dois reconnaitre que mes interventions sont bien moins documentées, étayées, "classifiées" que celle-ci (mon jeune âge sans doute....). Y'a du gros calibre dans le coin (j'apprécie, j'apprends...) et d'avance désolé pour les possibles approximations que vous pourrez probablement noter dans les quelques lignes qui vont suivre.
Je me demande tout de meme jusqu'a quel point des avis peuvent etre si tranches, si leur analyse peut etre si carricaturale. De fait, reconnaitre que certains des paramètres influent sur le rendu final d'un composant ne sont pas mesurables et pourtant perceptibles par l'auditeur, certes peut prêter a sourire (la fameuse psycho acoustique) en particulier a des techniciens / ingénieurs pour qui seule l'explication rationnelle ou plutôt devrais-je dire le mesurable, le quantifiable fait figure d'autorité. La sacro-sainte culture technique, le culte du contrôle par le savoir, la connaissance, guide souvent une démarche que l'on qualifie volontiers de scientifique. Terme souvent oppose avec véhémence au ressenti, a l'irrationnel.
Très très Français. (je vois d'ici les levers de boucliers, vous inqueitez pas je suis Froggy aussi….).
Ne qualifie-t-on pas de Lumières les Philosophes du XVIIIe siècle, de par leur remise en question de ce qu'ils estimaient comme irrationnel car non-explicable? On passe sous silence les positions disons ambigües de ces mêmes lumières sur l'esclavage par exemple, alors même que la recherche du rationnel aurait du justement les libérer de cette forme d'obscurantisme….
Je m'éloigne peut-être. Oui et non, car de cette quête absolue de rationalité, de "démonstration claire" et irréfutable (puisque c'est la science qui le dit, pensez-donc!) sont né beaucoup d'erreurs, d'approximations.
On avait quantifie, démontré, donc on savait. Du moins jusqu'à ce qu'une autre théorie émerge ébranlant par la-même non seulement la précédente mais aussi les bases de démonstration de beaucoup d'autres. Et que le ressenti, le "n'importe quoi", ce devant quoi "s'agenouillaient" les générations précédentes soit dépoussiéré d'un seul coup d'un seul…
En fait, on était persuadé de savoir, mais que savait-on de plus de mieux? Ou alors on savait mais on n'avait malheureusement pas pris en compte l'ensemble des paramètres, tout simplement parce qu'on n'en connaissait qu'une partie infime…
Mais pire (je reboucle), on pouvait se permettre le péremptoire, car enfin on savait! Libéré du carcan religieux, qu'est-ce qui empêchait de justifier une infamie aussi dégradante que l'esclavage : "Mais Monsieur, non seulement je fais autorité de par mon savoir, mais de par ma liberté. Je me suis libéré et de fait, reste libre d'affirmer, de soutenir ce que je veux. Opinion dissidente, mais voyons, comment osez-vous? Qui etes-vous? Avez-vous prouvé? Pouvez-vous démontrer? Moi oui, je peux d
Et de remplacer une autorité obscure par une qui est persuadée de ne pas l'être et de fait l'est peut-être d'autant plus…
Je pose une question : est-ce etre girouette que de reconnaitre que la verite se trouve peut-etre justement dans un
équilibre entre cette raison si defendue et cette part de mystere que beaucoup raillent?
"L’économie de la nature c’est, essentiellement, une conception de l’interaction finalisée des corps naturels, en vertu de laquelle un équilibre intangible se maintient au cours des âges.Selon cette conception la nature est un tout structuré et hiérarchisé unique : l’univers entier obéit à une même économie, à une même disposition de la sagesse divine; tout y dépend de tout, les phénomènes s’y impliquent nécessairement les uns les autres."
Linné croyant, cité par Darwin qui l'était pourtant beaucoup moins....