Ce qui revient, de facto, au même.Pio2001 a écrit:Fafa a écrit:La dématérialisation n'a qu'à pas exister et le problème est réglé.
Le public ne la demande pas spécialement, ce sont les industriels qui veulent nous l'imposer...
Je n'en suis pas sûr.
D'abord distingons bien deux types de dématérialisation.
La dématérialisation avec les données sur des serveurs distants. Elle est représentée par Deezer, Youtube, Daylimotion, Picasa etc. Ces services, gratuits, de dématérialisation totale, ont un très gros succès. Mais pour l'instant, la qualité est médiocre. Ils ne remplacent pas l'équivalent matériel, tout au moins en image (photos ou vidéos), je ne connais pas Deezer.
Et lorsqu'il faudra payer (par exemple pour avoir la qualité), on peut se demander si les gens franchiront le pas. Moi pas. Mais je ne suis pas un bon exemple. Je suis le seul dans mon entourage à sauvegarder correctement mes données.
Je connais une personne dans mon entourage plus ou moins proche qui paye pour pirater ! Les gens s'abonnent à un certain site de téléchargement où se trouvent principalement des fichiers illégaux.
Cela montre que la gratuité n'est pas nécessaire, pourvu que le prix à payer soit dérisoire.
Un prix dérisoire est proche de la gratuité.
Ayant des connaissances dans le milieu de l'ingénierie informatique, je sais qu'ils ont tous leur abonnement à des newsgroup.
Je vois pas trop où tu veux en venir en fait.Et l'autre type de dématérialisation, c'est simplement l'utilisation de support de stockage de masse. On a toujours le lecteur et le support chez soi, en toute autonomie pourvu qu'il y ait du courant électrique pour les faire fonctionner. Le support est simplement un disque dur rempli de fichiers vidéo, et le lecteur est un ordinateur. Ce type de dématérialisation a aussi du succès. J'ai vu des jeunes s'échanger une centaine de films d'un seul coup de cette façon, en une heure ou deux de transfert USB. Il est très difficile de lutter contre cette forme de piratage, car les gens ne voient pas ce qu'ils font de mal.
En fait, ce partage part même de l'idée inverse : rendre service, faire plaisir... Pour le meilleur ou pour le pire, je crois qu'il n'y a rien à faire contre ce rouleau compresseur.
Pour le moment, la qualité est du côté du support matériel. Le rip de Blu-ray existe, mais est encore trop contraignant pour gagner du terrain en raison de la taille énorme des fichiers. Mais il ne s'agit que d'une simple contingence. L'audio, du simple fait de la quantité de données moindre, a dépassé cette contingence, et les fichiers flac sans pertes peuvent transiter d'un support à l'autre par centaines. Ce n'est qu'une question de temps pour que la vidéo fasse de même. Les graveurs de Blu-ray existent.
Quand on parle de démat, au sens de l'industrie, il s'agit bien pour elle de nous vendre du transfert de fichiers... Et à terme, on est plusieurs à craindre que cela entraine la fin du support physique.
Fafa a écrit:La seule chose dont je suis sûr, c'est que le piratage existera toujours, et cela a pour corolaire que la lutte contre le piratage existera toujours également.
Seul souci : cette dernière devient de plus en plus handicapante pour l'acheteur honnête.
Tout le fond du problème est que l'ordinateur a été inventé. Avec un magnétophone, le piratage était infiniment plus lent, et de qualité moindre, si bien qu'il a pu être légalisé en taxant les supports vierges et en autorisant les copies privées. Le propriétaire d'une cassette n'était jamais bien loin de celui qui possédait l'original.
Aujourd'hui, les disques durs sont taxés, la copie privée est toujours autorisée, mais l'échelle n'est plus la même. D'ailleurs, si les disques durs étaient taxés à hauteur du nombre de mp3 128 kbps qu'ils peuvent contenir, je n'ose imaginer le prix de vente.
L'ordinateur est un appareil permettant de traiter les données binaires. Une très grande quantité de données, et extrêment vite. Cette seule fonction démolit entièrement la simple notion de "disque".
Le livre ? Il n'est pas touché parce que l'interface visuelle de l'ordinateur, l'écran, est loin derrière celle du papier : lourd, de résolution limité, et électrique. En audio et vidéo, en revanche, ses interfaces (sorties ligne et sorties vidéo) n'ont que des avantages par rapport aux interfaces qui existaient auparavant.
Je ne crois pas qu'il existe de solution pour vendre de l'audio ou de la vidéo aujourd'hui (et pourtant, je ne pirate jamais). Les données que l'ordinateur peut traiter sont devenues de fait immatérielles.
Si on fait le rapprochement, il existe un autre domaine où des professionnels produisent des données immatérielles : la recherche scientifique.
Cela voudrait dire, pour fonctionner de façon similaire, qu'il y faudrait que l'état consacre un budget à la création musicale et cinématographique. Les musiciens et professionnels seraient salariés de l'état et travailleraient au CSCA, le Centre National de Création Artistique, et leur carrière seraient déterminée par le volume de diffusion de leurs oeuvres, par exemple. L'accès à ces oeuvres serait gratuite, outre les frais de diffusion (sous forme d'un abonnement à une médiathèque où les créations seraient copiables en lossless), et les fichiers copiables à volonté, comme le théorème de pythagore...
L'audiovisuel est largement subventionné par l'Etat.