un_casque_ou_rien a écrit:Agnostic1er n'est pas dans le tord quand il doute des decouvertes de saint graal a partir de technologie qui n'a pas evolue depuis les annees 70. Tous les orthos ont leur probleme dans les moyennes / haute frequence, c'est physiquement incontournable et facilement mesurable.
C'est effectivement très connu et c'est même ce qui explique que j'avais un a priori négatif avant de l'écouter (celui-là même qui s'est confirmé quand j'ai entendu les LCD et Hifiman, par exemple). Et (je le redis), j'ai bien entendu un petite matité dans le haut médium: mais justement, c'est une "petite" matité, dans les deux sens de l'intensité de l'effet et de son lieu d'application. Ça ne concerne pas tout le registre médium-aigu, comme avec pas mal d'ortho que j'ai pu entendre et ça reste assez restreint.
Tous les ortho ont leurs problèmes — et tous les casques ont leur problème, on peut même les énumérer: ils ont du mal à imager, s'ils sont ouverts ils ont du mal à sortir du grave, s'ils sont fermés ils ont du mal à ne pas injecter le son au lieu de le diffuser — pour ne rien dire des problèmes quasi incontournables de mise en avant de tel ou tel registre de fréquences, ni de la restitution de la dynamique (ce dernier point apparaissant quand on creuse un peu). Le problème n'est pas de trouver un casque "sans problème" ou le "casque parfait": pour ma part, je laisse ceux qui veulent croire à ça y croire…
Le problème est de comparer un casque, c'est-à-dire un produit qui propose un certain type de compromis, avec d'autres types de compromis. Par exemple, il y a un truc très répandu: si un casque en fait un peu trop vers les 100/200Hz, ça donne plus d'ampleur, ce qui est aisément confondu avec un meilleur sound stage. Ça rend certains casques très agréables à utiliser sans se poser de questions. Dans d'autres cas, le fait de mettre en avant telle ou telle partie du médium ou du haut médium, donne une impression de présence plus grande et d'un son très détaillé (qu'on confond facilement avec de la transparence), ce qui peut avoir son charme.
etc etc etc…
Le compromis proposé par l'Abyss plaira ou déplaira, selon les goûts, les habitudes et le type d'écoute recherché — mais il est difficile de lui ôter plusieurs avantages qui, parce qu'ils sont couplés, le rendent assez "exceptionnel", au sens d'une exception ou d'une singularité. Je connais pas beaucoup de casques donnant une telle impression d'impact et de lisibilité dans le grave ET de richesse et de fluidité dans le médium comme dans l'aigu (pas d'effet de masque) ET de transparence sans projection ni agressivité, ET de capacité à imager. Evidemment, il n'image peut-être pas aussi bien qu'un K1000: mais celui-ci est facile à mettre en défaut, comparativement, dans le registre grave. Evidemment, il y a une petite matité dans le haut médium: la même en bien moins prononcé que celle que j'entends avec un AMT ou un Unipolar (et pas du tout sur le K1000 qui sur ce plan là est d'une aération qui me semble supérieure) — mais on n'en est pas à "n'entendre que ça": il faut se concentrer dessus pour l'entendre et la repérer (la chanterelle d'une guitare classique ou d'une guitare de jazz brille moins qu'elle ne devrait).
D'autre part, c'est assez facile de réaliser une écoute totalement ratée avec l'Abyss: il suffit de le brancher sur un ampli casque ne disposant pas de la réserve de puissance nécessaire pour l'amplifier (je ne l'ai pas dit, mais j'ai essayé, juste pour voir): ça éteint la dynamique jusque dans le médium, le grave devient un peu flou — bref, ça… brouille l'écoute!
Mais, au delà des mesures, des défauts et des affirmations à l'emporte pièce, il faut quand on l'essaie, d'un côté, regarder l'écoute globale que ce casque peut procurer, de l'autre, bien prendre en compte ses propres goûts, avant de se prononcer.
Cdlt