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Image : ■■■■■■■■□□
Les lueurs du crépuscule de Johannesburg rendues avec un soin de la palette sans égal, haute définition sur les gros plans jusqu'à la perfection absolue du premier pixel. L'intégration des effets spéciaux est tellement épatante qu'on oublie extrêmement rapidement que le robot n'est pas réel, qualité des textures du squelette métallique, travail de dingue absolu réalisé par les magiciens de WETA, tout en fout plein la tronche, Top démo du début à la fin, aucunes séquences inutilement granuleuses, du grand art numérique.
Son : ■■■■■■■■□□
La mention du DTS "bidule machin chose" sur la jaquette laisse penser qu'on va encore en prendre plein la poire mais c'est subtil tout en étant rentre dedans, très varié comme mixage, détaillé, fin, soyeux sur les ambiances et la musique de Hans Zimmer, et tout à la fois extrêmement brutal et profond sur le grave mais sans aller trop loin, un grave contrôlé c'est possible. Deuxième très bonne bande son de l'année qui me rassure et me confirme que, non, mon installation n'a pas de problème, celui qui a mixé Interstellar en revanche devrait peut être consulter un ORL.
Morceaux de bravoures inombrables à rajouter dans un disque de démo (le bombardement depuis les airs par des munitions à fragmentation qui frappent le sol avec une violence qui soulève le sol et le canapé) pour faire une compilation des meilleures séquences pour épater la galerie pour faire définitivement fermer leur gueule à vos invités du soir, ceux là qui ne respectent rien et qui discutent pendant les films !
Le film : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ +1 ♥ pour le supplément d'âme de la poésie métallique qui crève l'écran et touche directement au coeur.
Époustouflant du début à la fin le film ne ménage pas le spectateur et n'est pas prêt à se brader au premier venu.
Il faut cependant surmonter le casting improbable et pas très engageant, c'est peu dire : Le duo d'artistes est franchement agaçant à certains moments, je pense qu'on touche au "culturel hors des frontières". Peut être que pour les initiés, ceux qui entendent ça en boucle quand ils allument la radio c'est moins choquant mais pour moi ça a définitivement coincé... Je sais pas si j'arriverais d'avantage à me fader un film avec NTM dedans... Ah ben si ça existe en fait, c'est Joey Starr devenu comédien et c'est tout aussi grotesque et insupportable....

Même si quelqu'un qui arbore un tee-shirt marqué « Who needs tits » ne peut pas être foncièrement mauvais !

Heureusement l'immense Sharlto Copley, qui arrive à switcher en 2 films du plus pourri des pourris à un amour de robot et parvient ainsi à créer l'illusion parfaite du personnage qu'il endosse, Sharlto arrive même sans être visible à l'écran à imposer sa présence étonnante de grand comédien.
Ensuite, il faut se réhabituer, dans un film sur un sujet sérieux, à un démarrage sur les chapeaux de roues sans d'interminables séquences de palabres inutiles. Là, ça démarre tout de suite, ah bon, on se dit « tu » alors ??.. l'intrigue est lancé à une vitesse jamais vue dans un film. Un peu déroutant...
Il faut enfin composer avec le contexte social bien ancré, ses codes, ses références, le robot qui parle en se mouchant... euh....


Autant de défauts qui font ses qualités car Neil Blomkamp ne lâche jamais rien, il ne fait aucunes concession sur tous ces éléments et, au terme du film, lorsque tous les points sont finalement reliés on a tout à la fois une parabole sociale, anthropologique même, des milliers d'années d'évolution et d'adaptation à notre environnement, l'homme est l'un des rares animaux à avoir survécu à beaucoup d'autres, tout ça pour en arriver là ???!!! une mitraillette anodisée en rose, plaquée or, et des casquettes à l'envers... ah ouais quand même... !!:o
C'est d'abord un témoignage sur les dérives de l'éducation. Certains devraient passer un permis pour avoir des enfants... l'enfant, ce creuset à nourrir, et tellement fragile, influencé, nourri, formaté du moindre de nos gestes.
Et en même temps une réflexion, pas la réponse comme la propose très hautainement certains films qui nous disent sans complexes faites-ci, faites ça (suivez mon regard...

Ça en raconte beaucoup sur l'Homme aujourd'hui, sur notre société, ses espérances, ses rêves et la vulnérabilité de l'amour que l'on construit avec les gens qui nous entourent, combiner un corps humain mais périssable avec une conscience artificielle mais permanente, l'équation impossible... La conscience sur une clé USB...
Ce film me trotte dans la tête depuis que je l'ai vu. Je dois être un gros gnangnan tellement j'ai aimé... pas armé pour affronter la férocité du monde, je suis pas prêt de rouler en Audi...
