Laurent B. a écrit:Ur le site de Denon France, il y a maintenant la
fiche technique du DVD-2900Il y a un logo HDCD sur la page Web, c’est une boulette, non ? Je crois avoir lui ici qu’il n’y a pas de décodeur HDCD dedans.
Laurent
Le mien a aussi le logo HDCD... Et voici mon dernier test, enfin, le dernier test que j'ai fais, mais j'en ferai encore quelques uns.
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3e séance, SACD !
Le setup est facile, presque intuitif. Dès que le lecteur sent un SACD, il allume une jolie petite lumière bleue électrique qui indique SACD. Il suffit ensuite de faire attention à être dans le mode multi, et pas stéréo, et hop…. Miles Davis : So What, en multicanaux.
Beaucoup de dynamique dans les cuivres. Bel étagement des instruments. Quelle intelligence dans le mixage : les surround ne reçoivent que la réverbération supposée de la salle d’enregistrement, et un peu d’écho des cymbales.
La spatialisation frontale n’a jamais été un problème en stéréophonie. Mais là, avec une centrale, avec une telle dynamique et des harmoniques si riches, la trompette de Miles Davis est PHYSIQUEMENT au centre, avec une séparation TOTALE des autres voies, bien qu’elle s’intègre avec une douloureuse précision pour la stéréo dans l’ensemble de la scène sonore.
C’est tout comme l’accompagnement des autres cuivres qui se situe TRES largement en dehors de l’espace constitué par les deux enceintes principales, il se situe carrément à 3 mètres à gauche de la frontale gauche, merci au subtil mixage entre la surround gauche et la frontale gauche et l’usage si intelligent de l’espace entre elles. C’est vraiment impressionnant.
La spatialisation est superbe. La séparation des voies est magnifique et subtile à la fois. La scène frontale déborde largement la distance située entre les colonnes frontales. Les petites informations sont précises, crispy diraient Pizza Hut. Le raccord avec le caisson, pour la contrebasse, se fait sans la moindre rupture ni la moindre lourdeur. Tout cela est étonnamment aéré et raffiné. Pas de gros bluff, pas de grosses ficelles tendues à l’amateur non averti, comme le son de la locomotive qui passait de droite à gauche aux débuts de la stéréophonie !
Au contraire.
La gestion de l’espace est d’une telle dimension, d’une telle ampleur, que la Hifi stéréo ne peut même pas rêver de l’approcher. L’utilisation du multi canal est si bien gérée au profit de l’ouverture sonore et de la répartition des informations dans toute la pièce que j’ai l’impression, quand je reviens en stéréo, d’avoir un son tout petit qui sort d’un petit trou. Impressionnant venant d’une installation stéréo de haut de gamme…
Et le SACD fait un travail remarquable. Je n’ai jamais ressenti ici ce rugueux du DTS, cette épaisseur lourde et étouffée du Dolby Digital.
Le même morceau en stéréo.
Quelle pauvreté dans l’espace, quelle pauvre gestion du volume. Quand on songe que le mot stéréo veut dire volume, et que la grande qualité de la stéréophonie était de donner cette dimension sonore qui manquait à la monophonie, et, partant, de s’approcher de la vraie vie, qu’on a vite appelé haute fidélité (à l’original), on se dit que le multi canaux de qualité arrive un peu tard.
J’ai honte !
La plage dynamique est plus écrasée qu’en SACD. L’étagement des sons est indigent. La trompette de Miles Davis se place à l’avant au centre, certes, mais elle mesure 3 mètres de large, quand on se souvient de ce qui se passait en SACD ou elle était clairement et précisément placée au milieu, au cœur des autres instruments, avec une précision millimétrique. L’enveloppement sonore manque tellement ! Tout semble tellement sortir de devant, projeté vers moi dans un sac qui s’ouvre en vrac. Le pire, c’est ce sentiment de manque de vie, de manque de réalité par rapport à la vraie vie, celles ou les pièces résonnent, ou les sons se heurtent sur les murs et les objets et viennent nous entourer de toutes parts, sans même que nous en soyons conscients. J’ai le sentiment que la musique vient d’un seul point ! Et pourtant, je suis en stéréo, il n’y a pas le moindre doute là-dessus, mais une stéréo comme primaire, comme primate, comme préhistorique.
Je croyais être en stéréo avant de pouvoir comparer les qualités de ce lecteur en SACD, en stéréo, sur le même morceau, sur le même équipement, sur le même enregistrement. Grâce à ce beau lecteur, le mot stéréo demande une nouvelle attribution. La stéréo n’est pas l’apanage du deux canaux, mais du multi canaux.
A la fin de cette écoute deux canaux, je suis en manque ! Donnez moi du volume, donnez moi de la stéréo la vraie ! Donnez moi de la fidélité, donnez moi de la haute fidélité, donnez moi du SACD multi canaux !!!!
Retour en SACD.
Je n’entends rien dans les surround : un bon point pour l’ingénieur du son, elles travaillent avec beaucoup d’intelligence. Tout est ouvert, aéré dans le sens horizontal : c’est l’étalement des instruments devant moi. Tout est beau dans le sens vertical : c’est la plage dynamique et la bande passante, la respiration. Et en profondeur, c’est l’atmosphère d’une vraie salle de concert.
Mozart, concerto en D pour violon, piano et orchestre. SACD Multi canaux.
L’enveloppe sonore est magnifique. Je suis sans voix. Je n’ai jamais entendu un concert comme ça sur une chaîne Hi fi de toute ma vie. J’ai rarement entendu en SACD une machine aussi précise et au découpage aussi impeccable sans agressivité, sans aigreur. Quelle respiration, quelle belle image spatiale, quelle belle exploitation de l’air ! Et on sent si bien la dynamique, la vigueur, de l’échantillonnage du SACD. Comme le 44KHz semble faible et fluet, plaintif et malade, à coté. Le violon brille, il s’envole, il me transporte avec lui. Ca c’est de la musique !
Destiny Child en multi canaux.
Beaucoup de dynamique, mais un grave un peu encombrant, dont je ne sais pas quoi faire, et qui traîne un peu. Les chœurs dans les surround, ça n’a pas de sens pour moi, c’est du gadget, c’est décevant, à moins que ce soit un effet créatif nouveau dont le message ne me soit pas expliqué. Bref, ce n’est pas ma tasse de thé.
Le même en stéréo. Le grave est plus sec. Ah je respire ! C’est bien plus intéressant, je ne suis plus envahi par ces sons stupides autour de moi, et j’ai l’impression d’être beaucoup plus dans le vrai de ce que je connais. Le Denon fait un beau travail, il tient le grave, l’implantation des instruments et les voix sont à leur vraie place, et dans une dimension bien cohérente. Je ne suis plus agressé, la dynamique est crédible, la pêche de ce morceau sort avec beaucoup de chair.
Remaster en SACD de Sketches of Spain de Miles Davis. Concerto pour Arenjuez.
On est en stéréo deux canaux, donc on profite de la bande passante et de la fréquence d’échantillonnage du SACD, de son ouverture sonore, mais pas de ses possibilité multi canaux.
Premier choc, la clarté et le placement des instruments.
Deuxième choc, le cristallin des micros informations.
Il y a une présence et une attaque, une précision et une ampleur, le tout avec un liant très harmonieux, qui me laissent coi. Tout s’ouvre, c’est édifiant. La dynamique est redoutable, et les montées violentes des cuivres sont reproduites avec beaucoup de force.