Je poursuis ce post via une analyse d'un thread que m'a demandé de lire Vairulez (forum diyAudio.com) :
http://www.diyaudio.com/forums/showthre ... adid=63078
Certains membres connus ici sont d'ailleurs intervenus là-bas
La discussion est classique et traite comme ici du XOver via PC avec la possibilité de corriger ensuite (ou pas) la réponse de la salle.
Concernant la correction de salle, on retrouve les approches classiques : correction soit en amplitude soit en temps-fréquence par convolution, via notamment DRC.
Je fais ce post pour attirer l'attention sur le post de fcserei qui n'a malheureusement ni reçu tout l'intérêt qu'il méritait, ni ébranlé la conviction des adeptes de DRC. Et pourtant, ce qu'il dit est essentiel :
I know it sounds like trolling here, but I don't get room correction (any more), and the posts about measurement just reinforce my wiews.
Having been a room correction advocate for a long time finally I gave up and revised my views.
IMHO, there is no correct way to "correct" a room, there is no such thing as room modes in music reproduction, you can't just take a room response and convolve it with a more or less inverse filter etc. What you get is different, subjectively maybe better, but not closer to optimal.
What you hear when you try to reproduce a musical event in a room is a superposition of the original signal reproduced by the speakers, and the ambient response of the listening room. The ambient response is the definite pattern of early reflections and later reverbs with Rt60 time up to a second in regular listening rooms.
The real problem with it is not that it will "color" the sound, but it will tell your brain everything about your listening environment - like how big is your room, what shape is it, how live is it, how far rare the speakers etc. (No wonder you will never confuse the sound of the hi-fi with the original - except some rare cases when the acoustical signature of your room accidentally closely matches the original recording venue.) This info coming not just from the amplitude decay of the orininal signal in the reverberant environment, but also from the directional/phase/amplitude/freq. response of the individual early reflections, and the direction/amplitude/freq. response distribution of the reverb.
When you do a single omnidirectional mic measurement in the room you are already doing a very crude averaging, keeping only the amplitude/phase decay info with MLS type measurements, and even worse, just the long term average amplitude with the sine sweep. Room modes itself are no more than long term amplitude averages of stationary signals in the echoic environment. This measurement is no way representative to the added sound (ambience!) of your room, so inverting it and using for room correction sounds useless. You will try to launch the complete averaged room ambient response form a single point together with the original signal, and hope for that will correct the full sphere ambient response. This is one of the reason behind the wiew, that you should use room correction in the LF, where the amplitude avereaging shows huge FR anomalies, and the ear is not too sensitive for the directional info.
The only "working" room correction I can imagine nowadays would be a kind of ambisonic room response measurement/inversion for eight or more speakers with recursive algorhitms to correct the secondary effect of the correction signals, but ambisonics has it's own problem in the HF. At the end it just does not worth it. Why don't you just use heavily damped room and ambience synthesis.
PS. speaker correction is a completely different, and very useful topic.
Je résume grossièrement les propos de cette personne qui a manifestement une très bonne connaissance de la problématique de la reproduction du champ sonore (peu de gens savent que l'ambisonic pose des pb de qualié de reproduction des hautes fréquences dès qu'on s'éloigne du sweetspot

) :
Lorsqu'on inverse la réponse impulsionnelle de la salle pour chercher à obtenir la réponse la plus plate possible, on obtient effectivement une réponse "plate", mais elle n'est plate que du point de vue du micro utilisé. Or, ce micro est généralement un micro omnidirectionnel (avec une pastille très petite donc peu directionnelle en fct de la fréquence) qui "somme" (ou moyenne) les réponses venant de toutes les directions. Donc, ce qu'on égalise, c'est la moyenne des réponses "directionnelles" qui parviennent à un point de l'espace. Pour compliquer encore plus les choses, cette réponse dépend de la méthode utilisée pour récupérer la réponse impulsionnelle (MLS ou sin sweep)...
Ce n'est pas parce que la moyenne directionnelle est plate en fréquence, qu'on va continuer à avoir quelques chose de plat si on prend par exemple un micro très directionnel qui vise une direction donnée. Ce qui veut dire que la salle continue quoi qu'il arrive à avoir une influence "directionnelle".
Autre manière de le dire : Dans une chambre sourde, comme les murs ne réfléchissent pas de son, on n'a pas d'infos sonores en dehors du pattern d'émission des HP (avec une directivité qui dépend de la fréquence). Avec notre réponse plate obtenue par l'intermédiaire d'un micro omni, on a PAS DU TOUT le pattern d'émission d'une chambre sourde si on utilise un micro directionnel. Par conséquent, la salle continue à produire une "signature". Simplement, cette signature est modifiée par la correction et ... elle est plate uniqt pour un micro omni.
L'oreille n'est pas un micro omnidirectionnel, bien au contraire. C'est un capteur dont le comportement change énormément en fonction de la direction du son en azimut et élévation (cf. les approches HRTF et le très bon tutorial ici :
http://interface.cipic.ucdavis.edu/CIL_ ... D_home.htm ). C'est ce comportement qui nous permet notamment de "ressentir" les caractéristiques de l'environnement d'écoute et l'organisation spatiale du champ sonore. Comme la signature trafiquée de la salle continue à produire des infos directionnelles très spécifiques, notre cerveau va continuer à percevoir ces infos et à les interpréter. Tout le problème est de savoir si les infos directionnelles produites après égalisation restent "naturelles" ou au contraire, produisent un champ sonore réverbéré "bizarre" ou peu naturel ... mais plat si on prend la moyenne directionnelle
Tout ce que j'ai pu lire sur la dereverberation dans les publies de recherche m'incite à la plus grande prudence. Les approches qui produisent des résultats satisfaisants à l'écoute (absence d'artefact, champ sonore naturel) semblent rares. Il ne faut notamment corriger que là ou l'oreille est peu sensible à la directivité ou alors le faire très prudemment (voir par exemple les travaux de Mourjopoulos sur la méthode d'égalisation basée sur le "complex smoothing"). Donc gare aux apprentis sorciers et, surtout, rien ne remplace un bon traitement acoustique ...
Pour résumer tout ça, on peut dire que ce n'est pas parce qu'on a une réponse parfaitement plate après correction avec un micro omni qu'on aura une réponse équivalente à une chambre sourde (qui a également une réponse omnidirectionnelle plate). La morale de l'histoire est que le spectre "omnidirectionnel" n'est pas suffisant pour caractériser la signature d'une salle pour un être humain.
@+
Emmanuel