Kolian a écrit:D'ailleurs, le système actuel est il réellement adapté pour des enfants en HPI ?
Et également dans le cas inverse.
Très très mal adapté — c'est moins pire qu'il y a 25 ans, je veux bien l'admettre (puisque je le vois), les profs les plus jeunes ont moins de préjugés que les 40/50 ans que je croisais il y a 20 ans…
Malgré tout, en admettant que ça soit “moins pire”, ça n'est même pas moyen…
Car j'ai tout de même l'impression que si on sort du "moule", ca devient très compliqué.
C'est pas tellement là qu'est le problème.
Le problème est que la gestion des élèves par l'EN se fait par les grands chiffres, c'est-à-dire âge <=> classe — et point barre! Jusqu'à la fin des années 70, il y avait 20% d'enfants, au sortir du CM2 qui avaient redoublé une ou deux classes, et 10% qui était en avance d'un ou deux ans. Le début des années 80 a brutalement changé la donne: 1% d'enfants en avance d'un ou deux ans et 10% (jusqu'à ~7% actuellement) de retards…
La “massification” des effectifs au collège, puis au lycée, puis en université, réclame d'accueillir un nombre d'élèves qui n'a plus rien à voir avec ce qui était le cas jusque dans les années 70. Donc, les considérations financières font que cette gestion est forcément totalement aveugle aux cas particuliers (l'EN, c'est une institution qui s'est mise à proclamer que les enfants étaient “tous différents” au moment même où elle a homogénéisé ses procédures de manière spectaculaire!)…
Et donc, pour résumer: on pourrait le faire, mais ça coûterait cher — et cher en personnel, surtout qualifié, et cher en formation, surtout véritable! C'est bien pourquoi le taux d'encadrement des élèves en médecin, infirmière, psy, etc. a en réalité baissé depuis 20 ans: aucun responsable politique, encore moins quand il veut se faire élire, n'aurait le culot d'essayer d'aller expliquer aux gens que, s'ils veulent qu'on s'occupe correctement de leurs enfants, et pas “en gros et en moyenne”, ça va avoir un coût.
Résultat? Plein d'enfants “déficients” (ancienne appellation qui recouvre une diversité de cas de plus en plus connu grâce aux progrès prodigieux des neuro-sciences ces 30 dernières années) — mais pas de vraie prise en charge.
Quand aux enfants à haut potentiel, c'est “pire”: d'une part, les “braves gens” (du passant dans la rue aux inspecteurs en passant par les parents) ont tendance à penser que “s'ils sont intelligent, ils n'ont pas de problème”, de l'autre, il y a l'idéologie de “tous égaux à la naissance” qui continue à faire des ravages. Et donc, beaucoup vivent un véritable enfer, surtout au collège, qui est sans doute l'un des pires lieux qui soient pour eux…
Cdlt