» 25 Oct 2007 17:32
Pour aller dans le sens des cablophiles. ci-dessous un extrait du livre de JP Baquiast : "Principe pour un matérialisme fort" chez Bayol. Où l'intrication quantique pourrait expliquée PEUT-ETRE en extrapolant beaucoup qu'un cable est meilleur qu'un autre.
Pour résumé si vous avez la flegme de lire "l'hypothèse quel'intrication entre particules existe partout, tout le temps, et qu'elle est susceptible d'affecter le monde macroscopique"
Bonne lecture
François
L'observation du monde quantique la plus surprenante, qu'Einstein s'était
toute sa vie refusé d'admettre, concerne l'intrication (entanglement). Lorsqu'un
système expérimental produit deux particules corrélées, toute intervention sur l'une
affecte instantanément l'autre, quelles que soient leurs distances respectives. Leurs
états sont corrélés. Supposer qu'une action à distance (non productrice il est vrai de
transfert d'information) puisse se produire instantanément, même si les particules
intriquées sont séparées par l'univers entier, remet en cause radicalement nos
conceptions de l'espace et du temps.
Mais il sera sans doute de plus en plus difficile d'admettre l'intrication
comme une simple curiosité scientifique, sans conséquence sur nos conceptions du
réel instrumental qui sert d'arrière-plan à notre vie quotidienne. Un article tout à fait
révélateur du rédacteur scientifique Michaël Brooks publié dans le NewScientist du
27 mars 2004 nous dit pourquoi. Des physiciens font désormais l'hypothèse que
l'intrication entre particules existe partout, tout le temps, et qu'elle est susceptible
d'affecter le monde macroscopique, nous obligeant à modifier radicalement nos
conceptions de celui-ci. Ceci pourrait avoir des conséquences relatives à notre
compréhension des phénomènes qui nous demeurent encore en partie mystérieux,
ceux de la vie, auxquels nous ajouterons ceux de la conscience.
On l'a dit, l'intrication n'est plus seulement aujourd'hui une propriété
théorique. Elle est utilisée pratiquement dans certaines applications, comme la
cryptologie quantique. Toute intervention (lecture) sur une particule corrélée avec
une autre affecte immédiatement l'état de la particule soeur, si bien que deux
correspondants étant convenu d'utiliser un système intriqué comme clef de
sécurisation pour leurs échanges peuvent constater en temps réel les tentatives
d'effraction sur ce système, lesquelles se traduisent par la réduction immédiate et
visible de la fonction d'onde des particules.
Mais l'article cite d'autres exemples où l'intrication entre particules, photons,
électrons, atomes ou même molécules, se manifeste de façon détectable par la
physique ordinaire. La corrélation en ce cas affecte un grand nombre de particules
et non plus un couple. Elle se produit donc à l'échelle macroscopique et doit être
prise en considération dans l'étude des états possibles d'un matériau. Les
expériences mentionnées apparaîtront au profane assez exotiques et peu
susceptibles encore d'applications ou d'extensions. (Corrélation entre les états
magnétiques d'atomes d'holmium au sein d'un sel magnétique, dans
l'expérimentation de Sayantani Ghosh de l'université de Chicago, référencé par
Nature, vol 425, p. 48 (1). Mais pour les spécialistes, elles ne trompent pas. Tout
laisse supposer que la physique et plus généralement la science sont à la veille de
bouleversements conceptuels profonds.
Dans l'expérience de Sayantani Ghosh, intéressant un sel magnétique
contenant des atomes d'holmium, on a pu montrer qu'à très basse température, ces
atomes coordonnaient leur orientation magnétique au sein d'un champ d'une façon
explicable seulement par un effet d'intrication. Cet effet avait été prévu
théoriquement 3 ans auparavant par le physicien théoricien Vlatko Vedral de
l'Imperial College à Londres et a été ainsi vérifié. C'est la première fois qu'un tel
effet est mis en évidence à échelle macroscopique. Ceci voudrait dire qu'il faudrait
dorénavant prendre en compte les effets de l'intrication si l'on voulait prédire le
comportement et les propriétés de certains matériaux (de tous matériaux ?) à
l'interface de leurs comportements macroscopiques d'une part, quantiques de
l'autre.
Mais, selon Michaël Brooks, il va falloir étudier l'effet de l'intrication dans de
nombreux autres cas, par exemple dans la supraconductivité à haute température,
où des paires d'électrons apparaissent intriquées. D'autres physiciens suspectent que
l'intrication est partout, dans le vide quantique (Reznik, référencé par Foundations
of Physics, vol 33, p. 137), dans les photons qui nous parviennent d'une étoile,
entre les atomes qui composent notre corps (Thomas Durt de la Vrije Université à
Bruxelles).
Mais les effets étranges de l'intrication ne s'arrêtent pas là. On commence à
suspecter, au moins en théorie, qu'elle peut se faire sentir à travers le temps. Si l'on
mesure l'état d'un système quantique au temps t, ceci peut affecter l'état de ce
système tel qu'il avait été mesuré au temps t-1 précédent (Caslav Brukner, de
l'université de Vienne, cité dans l'article).
Evidemment, suspecter ces divers phénomènes est une chose, prouver leur
réalité en est une autre, en tirer des conséquences pratiques une troisième. La
première difficulté consiste à produire des particules intriquées de façon courante et
en nombre suffisant pour pouvoir expérimenter sur elles. Les difficultés ne sont pas
seulement physiques, mais mathématiques et informatiques, car les outils
actuellement disponibles pour en calculer les effets sont insuffisamment puissants.
Il faudra aussi s'assurer que les premières observations relatives à l'intrication entre
plusieurs particules se retrouvent dans les nombreux autres domaines où l'on
pourrait a priori suspecter la présence de particules quantiques intriquées avec des
particules matérielles, y compris dans les systèmes biologiques. Il faudra aussi
expliquer pourquoi des particules quantiques peuvent conserver leurs caractères,
notamment l'intrication, alors qu'elles sont au contact d'un très grand nombre de
particules matérielles ? Elles devraient "décohérer" immédiatement, comme
l'avaient montré les expériences conduites depuis une vingtaine d'années sur la
décohérence.
Cela étant, il ne faut pas s'étonner que les observations précèdent les
explications. Peut-être même faudra-t-il se résoudre à ne pas expliquer ce que l'on
observera. Comme l'on sait, en mécanique quantique, on se borne à mesurer
(observer puis prédire en termes statistiques) les phénomènes, sans pouvoir
véritablement les expliquer, tout au moins dans les termes de la physique classique.
Il est tout à fait possible que les explications scientifiques traditionnelles demeurent
limitées aux domaines des sciences macroscopiques, celles-ci n'apparaissant plus
que comme des cas particuliers d'une science d'arrière-plan où l'on se bornera à
observer et mesurer - ce qui n'empêchera pas d'ailleurs d'agir.
Par contre, montrer que des particules quantiques interviennent efficacement
dans des systèmes macroscopiques constitués d'un nombre immense de particules
classiques changerait évidemment notre façon de voir le monde. C'est d'abord dans
le domaine de la biologie que la question doit être posée.
Nous avons précédemment cité les hypothèses du Dr Mac Fadden, par
lequelles il cherche à montrer que l'évolution biologique s'exerçant par
l'intermédiaire des mutations des ADN ne se faisait pas entièrement au hasard, sur
le mode mutation/sélection du néo-darwinisme classique. Elle pouvait être orientée
par des particules quantiques se déplaçant par effet tunnel à l'intérieur des atomes
d'un gène et modifiant les caractères chimiques des atomes constitutifs de la
molécule d'ADN considérée, d'une façon orientée. Cela lui conférerait des
propriétés plus favorables à la survie que si le gène avait muté seulement de façon
spontanée. L'auteur de cette hypothèse s'était donné beaucoup de mal pour
expliquer pourquoi la particule quantique conservait son état de superposition
jusqu'à trouver le bon atome (la bonne liaison chimique) qui rendrait le gène
efficace. Son hypothèse, à notre connaissance, n'avait été ni vérifiée ni infirmée.
Elle avait rejoint un certain nombre d'hypothèses analogues faisant intervenir les
particules quantiques dans les processus biologiques, restées en suspens faute de
démonstrations précises. Ne peut-on pas penser alors que les nouvelles hypothèses
évoquées dans le cadre de l'intrication entre un grand nombre de particules
quantiques permettraient de relancer ces travaux sur des bases plus solides ?