» 06 Nov 2021 14:27
Bonjour,
Les différences perçues entre ce que l'on peut entendre au casque et au cours des concerts ont déjà été évoquées et si nos chers casques permettent de se faire plaisir le reste du temps, la fréquentation de la musique vivante offre des épisodes qui enrichissent l'écoute de la musique bien qu'ils ne peuvent être perçus qu'au travers de la vue.
Cela plaît à ceux qui sont curieux de découvertes, mais peut être très critiqué par certains autres mélomanes comme je l'ai entendu hier soir d'une personne qui se trouvait dans mon dos au deuxième rang, lorsque nous avons assisté à l'interprétation de Moz-Art à la Haydn de Alfred Schnittke par une formation réduite de l'orchestre régional de Cannes PACA dirigé par le chef d'orchestre américain John Nelson.
Après une très courte introduction au cours de laquelle les lumières de la scène et de la salle étaient progressivement éteintes jusqu'à ce que nous nous retrouvions dans le noir, certains des instrumentistes continuèrent à jouer dans ces conditions et la lumière revint totalement et subitement à un signal vocal du maestro.
Puis, premier violon et deuxième violon de part et d'autre du chef d'orchestre (je me trouvais à moins de 3 mètres du premier violon et du pianiste Michel Dalberto, avant l'entracte, lorsqu'il interpréta le concerto pour piano de Dvorak en première partie sur le très bon Steinway habituel), les musiciens changèrent de place tout en continuant de jouer, puis, reprirent le même ballet dans le sens contraire en revenant à leur place initiale au cours de cette interprétation que je vivais pour la première fois et dont le choix semblait avoir conquis les membres de l'orchestre, qui paraissaient ravis de participer à ce que nous pourrions qualifier d'interprétation créative, qu'il est, bien évidemment, impossible de pouvoir reproduire et apprécier avec un enregistrement simplement audio.
Quant au spectateur attentif que j'étais, il s'agit d'une catégorie d'oeuvre (telles Dumbarton Oaks Concerto de Stravinski et Danses de Galanta de Zoltan Kodaly également au programme) qui offrent l'occasion de vérifier plusieurs des éléments qui permettent d'évaluer la justesse des timbres, la perception instrumentale dans l'espace selon la distance à laquelle l'on se trouve, et la faculté de séparation des pupitres, dont je n'ai malheureusement pas encore trouvé l'équivalent dans un enregistrement aussi bien réalisé qu'il put être.
La prochaine expérience sera plus traditionnelle et, relativement, plus simple, puisqu'il s'agira d'une Master classe de piano avec les élèves du conservatoire régional animé par la pianiste qui donnera un récital le lendemain.
Au casque ou au concert, bon week-end.