MR panpan a écrit:d'autres précisions sur les 705 vs 52se : ça m'interesse
Salut,
Quelques impressions de 2h d'écoute comparative de ces deux enceintes que j’ai découvert à cette occasion en compagnie d'une gente dame qui avait des sous à dépenser et son salon à sonoriser. L’ampli et la source étaient des petits Musical Fidelity (j’ai oublié les références EDIT l'ampli était un X150 je crois), dans un auditorium d’environ 20 m², plutôt vide mais tout moquetté (son feutré). Les deux paires étaient posées sur des beaux pieds Dynaudio Stand², à 3 m du canapé.
On a débuté sur les B&W 705: tout de suite je me dit que ce sont de chouettes enceintes. On s’écoute du Nougaro, Truffaz’s Bending New Corners, Kate Bush, Peter Gabriel’s Up. C’est précis, ça fourmille de détails, les basses sont sèches et tendues, miam !. Belles voix, entourées d’une jolie réverbération, les ambiances des salles d’enregistrement sont là. Les guitares sont bien détourées, les slaps des guitares basses claquent, les crashs de cymbales font vraiment crassshhhhh (pas criiich), les musicos ont fait un pas hors des enceintes. Peter Gabriel… Manu Katche à la batterie, ça pulse, envie de pousser le son. On monte le son. Elles tiennent bien. London Calling des Clash : Yeah, quand est-ce qu’on part en virée à Londres ? On calme le jeux et passons sur Mozart’s Don Giovani. C’est bien. Beaux accompagnement de cordes, filant haut. Je note quand même quelques sifflantes, les voix et les violons sont parfois un peu durs. Ca accroche sur la voix de Sutherland, mais le passage est dur à rendre (ça accroche aussi dans les oreilles, une soprano à fond quand vous êtes au premiers rangs de l’orchestre ). Je me demande si l’association avec l’électronique y était pour quelque chose. Passage orchestral, j’observe la scène sonore : La musique rempli la pièce, c’est immersif. Vraiment chouettes enceintes, mais il manque un petit quelque chose, un petit grain de magie qui fait que je ne suis pas conquis. Ma voisine par contre à l’air de beaucoup apprécier :"super pour les fiestas et la musique d’ambiance !".
Bon, on passe sur les Dynaudios. Whouah ! Tout de suite je préfère. Bon, du calme, il ne faut pas forcément se fier aux premières impressions. C’est différent, ce n’est pas la même famille sonore. Le vendeur n’a pas trop fait gaffe, c’est moins fort. C’est moins démonstratif, mais… Ma parole, il y a de la musique dans l’auditorium ? J’ouvre grand les oreilles. Il y a comme de la poésie qui envahit la pièce sur Nougaro, une magie sur Kate Bush, un sautillement sur Youssou N’Dour. Truffaz … Marcello Giuliani, claque sa drum’n’bass brute et atmosphérique. Ecoutons voir un autre bon groove. Tony Levin a retrouvé sa cinquième corde et son octaver. La vache, ça descend plus bas. Impressionnant ce que sortent ces petites boites, ça prend au plexus solaire. Il manquait un octave aux 705 ou quoi ? Basses plus généreuses mais plus lourdes aussi. La grosse caisse tape fort (avec l’oreiller dedans quand même), ont dirait des petites colonnes. La coloration rauque dans la voix de Gabriel est palpable, bien centrée. Les aigues sont stratosphériques quoique plus discrets que sur les 705. Tout légers et agiles, comme des oiseaux. Aucune agression, aucun manque. Les voix, les timbres sont délicats et raffinés. Holtz, les planètes: sur le tutti, les timbales allument un volcan au fond. Mozart, Don Giovani, Le philarmonia de Giulini… Magnifique, naturel. Mais ça accroche et projette quand même sur les poussées de Sutherland. Les cordes ont ce beau grain, cette vibration, ce miaulement du bois des instruments. Duo la ci darem la mano : sensible et émouvant. Depuis tout à l'heure, j’oublis d’écouter les boites, je suis scotché. Le philarmonia et les solistes sont posés là devant nous, les enceintes ont disparu. Que c’est beau ! J’en suis sur, ma voisine va sortir son chéquier, mais … misère ! "ha non ça ne va pas, c’est un peu étouffé, non ?!". Je vois que le vendeur manque s’étrangler, mais se reprend discrètement… c’est elle qui va acheter. Il lui rebranche les BW et Nougaro. Elle sort son chéquier.
Question de goût ! Bref, personellement (c’est mon avis que je partage) j’ai trouvé les Dynaudios plus musicales, plus naturelles, moins HiFi que les B&W. Les 705 rendait comme si vous étiez aux premiers rangs du concert, là ou vous recevez les postillons et les poussées des gros bras du service d’ordre. Rock and Roll. Alors que les 52SE vous placent au premier balcon, sur le plateau d’harmonie, là ou la musique se fond délicieusement.
