BoraBora a écrit:DaveStarWalker a écrit:Mais là, l'objet de l'ABX c'est de déterminer si deux câbles différents (où en tout cas apparemment différents) seront ou pas reconnus en aveugle...
Plus exactement, déterminer si en ABX tu entendras sonner différemment deux câbles que tu entendrais sonner différemment en non aveugle. Si ce n'est pas le cas, le test prouvera que tu te trompais. Ce qui, je le répète, rendra le test intéressant pour toi comme pour nous qui te lisons, puisque tu es un auditeur expérimenté et équipé d'un système résolvant, et que tes avis sont partagés par de nombreux autres audiophiles.
Tu considères qu'un échec supplémentaire à prouver quelque chose qui ne l'a encore jamais été (ou quand il l'a été, aurait pu être établi par d'autres moyens que l'ABX) est inutile. Moi pas. Ce test nourrira la base de tests ABX. L'invalidation d'une information est une information. Elle est tout aussi utile.Ce n'est pas l'ABX lui-même, son propre sujet, lui étant une modalité de test, particulière (mais sans doute très efficace), avec ses avantages et ses inconvénients.
Ce n'est pas l'Alpha et l'oméga, ni la panacée... Pas plus que ce n'est un exercice neutre (d'autant qu'il fonctionne selon une modalité inhabituelle à la plupart d'entre nous).
Dans la mesure où l'écoute en double aveugle (sans même parler d'ABX) ne représente pas plus de 0,001% des CR postés chaque jour sur le net ou publiés dans la presse, si, je trouve qu'elle est devenue un sujet autant qu'une méthodologie. Elle ne redeviendrait une méthodologie que si elle cessait d'être refusée et ignorée au quotidien. On est loin du compte et les raisons pour lesquelles l'écoute en double aveugle est refusée et/ou ignorée sont bien connues et sont au coeur de ce qu'est devenue l'audiophilie.Inférer, démontrer, conclure : ce ne sont pas mes mots : il existe des définitions précises.
Conclure que l'on ne peut pas conclure ne veut rien dire, mais pousse à continuer les essais, évidemment : c'est la seule chose qu'un ABX raté peut permettre d'inférer (sinon, on en parlerai même plus ici...). Mais cela ne permet pas de démontrer quoi que cela soit quant à son objet, et surtout pas la "la non-existence d'un phénomène que la science réfute". En aucun cas cela ne démontre cela, absolument en aucun cas et je pèse mes mots.
Je comprends parfaitement ce que tu dis, mais j'ai simplement un point de vue plus pragmatique. Pourquoi n'a-t-on pas cherché à développer des systèmes de reproduction qui monteraient à 100 KHz ? Parce qu'on a prouvé que personne, jamais, ne pourrait entendre du 100 KHz ? Non, bien sûr. Mais on ne peut pas chercher à prouver tout ce que l'imagination humaine peut concevoir. Je n'ai d'ailleurs pas écrit qu'un ABX raté démontrait la non-existence d'un phénomène que la science réfute, mais qu'il la confirmait. Après, à chacun d'estimer le nombre de confirmations dont il a besoin avant de laisser tomber et passer à autre chose. Mais plus on a de confirmations et plus l'existence prétendue du phénomène perd de sa crédibilité (tandis que dans le cas qui nous occupe, l'existence de variations d'interprétation d'un système de reproduction musicale sont de plus en plus démontrées).En ce cas conteste l'utilisation que j'en fait, mais là on ergote, on chipote, on tourne autour du pot, tandis que tu introduits un biais que je veux surtout éviter (et qui est terrible en Sciences) : " l'ABX est de prouver que l'auditeur se trompe en non-aveugle.".
Et bien mille fois non : tu infères un résultat avant même la tenue de l'expérience. C'est humain mais là, tu places cela quasiment comme un préalable à la nature même de l'ABX.
Or, l'intérêt de l'ABX, je te répondrais simplement finalement : c'est de le faire !!![]()
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J'infère parce que tout ce que je sais du sujet (ou qu'affirment des gens que je sais plus compétents que moi) me permet de savoir avec une forte probabilité quel va être le résultat. Mais je n'infère pas complètement puisque sinon je n'aurais pas besoin d'une confirmation supplémentaire et je ne serais donc pas sur ce topic à m'intéresser à ton test. Voir quelqu'un tenter de prouver quelque chose d'a priori réfuté est forcément intéressant. Mais l'attente est forcément biaisée en fonction du sens de la preuve.Ensuite, pour des raisons épistémologiques déjà évoquées, assez longuement (donc je ne vais pas recommencer), il est plus intéressant qu'il soit réussi, plutôt que l'inverse.
Car s'il est réussi; ici dans le cas de différences de sonorités entre câbles, c'est qu'il y a nécessairement au moins une différence perceptible et qui a pu être perçue : donc c'est énorme car là c'est une démonstration. De quoi, c'est encore une autre histoire, mais là c'est déjà beaucoup.
Ce sera surtout énorme si les mesures courantes ne peuvent l'expliquer.Dans le cas inverse, toutes les hypothèses sont ouvertes à nouveau (audible, pas audible, existant, inexistant, protocole faussé, auditeur non attentif, la Lune, le voisin qui passait l'aspirateur, etc. : je peux trouver 25 millions de raisons d'échecs, environ) et ainsi, on infère, on suppute, etc. et on noircit près de 250 pages de topic. J'ai pas raison ?![]()
Tu infères que le test va être réussi, et que même s'il est raté il aurait dû être réussi ?
bonjour Borabora,
Merci d'avoir pris le temps de répondre

Juste sur la dernière phrase : non, je ne peux rien inférer, et surtout pas une réussite hypothétique (pas davantage qu'un échec hypothétique). Je peux juste constater que le test est échoué s'il a échoué. Mais pour des raisons d'économie mentale déjà expliquées dans le message auquel tu réponds, il est plus intéressant que le test soit réussi.
Toutefois, le nombre des ABX échoués vis-à-vis d'une même question (mais pas nécessairement des mêmes modalités de test, quand bien même il s'agisse d'ABX à chaque fois : c'est une nuance fondamentale : pas les mêmes conditions, pas le même matériel, pas les mêmes disques, sans parler de l'état d'esprit, etc.)
En cas d'ABX échoué ? Et bien je me vois tout à fait en refaire un. Peut-être en étant encore mieux préparé.
Car entretemps, j'aurais appris. Mon état d'esprit ne sera déjà plus le même. Question d'expérience.
Pour l'heure, plus l'heure approche et plus je suis nerveux : peur de l'échec ?
Je me mets même à cogiter : et si j'ai rêvé, si je me suis illusioné, si, si, si... bien sûr, ce sont des facteurs d'échecs potentiellement puissants et auto-réalisateurs (le biais épistémologique duquel je parlais, et bien connu des scientifiques : telle expérience à des chances d'être réussie parque l'on implique qu'elle va l'être, et vice versa).
Cependant, comme je ne crois pas avoir ni rêvé, ni avoir eu d'illusions, ni, ni, ni... et bien je tente l'aventure. CQFD

Donc, pour être en logique avec mes propos tenus ici depuis environ 10 000 pages (


1) Pour des raisons d'économies mentales je fais tout pour que le test soit réussi, au moins d'un point de vue méthodologique et matériel.
2) D'un point de vue psychologique, j'aimerai bien sûr que le test soit réussi... mais je doute (aussi parce que je suis nourri des échanges qui ont lieu ici, et que je les prends au sérieux) : c'est normal et c'est souhaitable. Je suis tout sauf un dogmatique.
3) D'un point de vue purement épistémologique toutefois, cet ABX, en particulier, n'a pas à être inféré, réussi ou échoué, avant même sa tenue. Par contre il doit être fait selon les modalités du point 1)
Par conséquent, nerveux mais confiant.
C'est assez cohérent comme position finalement


Amicalement,
david
