Je vais parler de mon cas personnel (que je connais un peu).
Quelques considérations générales et particulières :
D'une part, le prix "en soi" ne veux pas dire grand chose : tout est une question de cohérence avec le reste des éléments du système. Secondement, un excellent (à l'écoute) lecteur à 2000 euros par exemple sera toujours "meilleur" qu'un mauvais à 7000 euros. Ceci dit, la source pose une problématique relativement spécifique, je vais m'expliquer plus loin sur ce point.
Tout dépend ensuite de ce que l'on entend par "bon" ou "mauvais" (et d'où les difficultés de SJ compte tenu de ses attentes, parmi les plus difficiles à satisfaire : celle d'une écoute naturelle, sans esbouffre, mais vivante), j'y reviendrais également ultérieurement.
Par exemple, mon premier lecteur "audiophile" (on va dire, terme retenu ici par commodité) m'avait couté 200 euros environ (une CEC 891R d'occase ; et à l'époque on était en francs) et le reste du système était à l'avenant (Mission 731pro avec Rotel RA 921). Les câbles... ceux d'origine donnés avec les appareils et sinon en HP du "gros monster qui tache". J'étais content avec ça...
Puis soudain, après quelques mois... drame inévitable : la rencontre avec ce que j'appellerai "un connaisseur".
On parle, le courant passe (c'est le cas de le dire) et il me fait écouter son système... et là, gros, gros trouble...
Le lecteur est un Modsquad McCormack Signature (qu'est-ce que c'est que cette bestiole, me dis-je à l'époque), l'ampli un McIntosh Mc500, les enceintes des Mission 754 Freedom (un médium d'enfer...), les câbles... des Audiotruth Diamond X2 et en HP du Monster M1 MkII. Des câbles spéciaux... quelle idée... depuis j'ai compris (j'ai pas mal d'anecdotes à ce sujet) !
L'écoute, aucune comparaison : d'un point de vue objectif, on était à des années lumières (bande passante, timbres, scène sonore, etc.), et d'un point de vue subjectif... la musique était là... je ne peux pas écrire mieux...
ça a donc été le début de ma quête, quête inachevée pour l'instant et depuis plus de 10~15 ans (ce qui est assez court tout compte fait) :
Comment, au plus près,
tenter de
reproduire l'évènement musical
vivant à l'aide d'artefacts techniques électroacoustiques (Ampli, enceintes, câbles, lecteur cd donc...) ?
Bon j'abrège... pourquoi des lecteurs à 7000 euros et plus ?
De mon point point de vue et d'après mon expérience, une des choses les plus difficiles à obtenir dans la
reproduction musicale(j'insiste bien sur ces deux termes) n'est pas tant la question de la fidélité au son (d'un point de vue technique notamment, c'est assez simple finalement) mais celle du naturel de la musique, de l'effacement (quasi) total de la chaine sonore artefactuelle pour obtenir une alternative à la musique vivante, donc par voie de conséquence les sensations et en fin de compte l'émotion suscitée lorsqu'elle est jouée en direct, par des vrais gens munis d'instruments de musique, le cas échéant de capacités vocales, le tout dans un lieu donné. Ici chaque terme est important.
Toutefois, il s'agit bien d'un simulacre, au-delà même d'une simulation (d'où l'importance capitale des paramètres subjectifs), donc d'une situation de type aporétique. En gros, c'est un idéal qui a peu de chances d'être jamais atteint. Mais on peut tenter de s'en approcher.
Pour ce qui concerne les sources (car il y aurait encore bien des choses à dire sur les autres éléments), j'en ai écouté beaucoup, beaucoup, beaucoup... depuis une (excellente) platine Philips 723 à 150 euros, jusqu'à des ensembles ésotériques à environ 40 000 euros (full DCS).
Encore une fois, tous les termes et les tournures de phrase sont pesés dans les paragraphes suivants, et ne demandent qu'à être débattus, loyalement et avec courtoisie le cas échéant :
Première remarque :
la hiérarchie des prix est
en principe respectée, mais il faut bien avoir à l'esprit,
dans le meilleur des cas, qu'elle est aussi un reflet, outre de qualités musicales, des moyens techniques, technologiques (recherche fondamentale, essais, dépôts de brevets, certification, cahier des charges parfois vétilleux -à tort ou à raison c'est une autre histoire-, etc.) mais aussi
cosmétiques mis en oeuvre. En clair, deux appareils peuvent donner des impressions très similaires à l'écoute, quand bien l'un est deux fois moins cher que l'autre. Certes, mais le plus cher est affublé d'un coffret en aluminium massif taillé dans la masse, d'une facade polie à la main, de connecteurs en beryllium etc., etc., etc. (on peut imaginer tous les "délires" : liste ouverte), alors que l'autre est nettement plus sobre. Par ailleurs, ce cas de figure se rencontre lorsqu'un certain niveau de prix est atteint, car la "base technique" demeure relativement homogène, non pas en terme de moyens mais plutôt en terme de coûts (sauf cas exceptionnels et rares : lecture sous vide, matériaux précieux, topologies absolument innovantes...).
Seconde remarque :
cette fameuse hiérarchie des prix ne connait pas une progression linéaire mais plutôt exponentielle. Passé un certain niveau de performances objectives (j'hésite à évoquer des "performances subjectives", quoique...), la notion de rapport qualité/prix n'a plus vraiment de sens. On peut le déplorer, mais c'est ainsi. Or, pour ma part, la ligne jaune se trouve justement autour de 7~8000 euros, allez, 9000 euros maxi. A partir de cette "limite", je n'ai pas constaté de différences qualitatives subjectives
décisives entre un produit à 9000 euros par exemple, et un autre à 30000 euros.
Mais cela n'est QUE mon expérience. Je ne demande qu'à être démenti (pour allez écouter le-dit produit qui me ferait mentir!). Seule exception, et cela dans tous les cas, quand ce dernier produit est équipé d'une horloge atomique au rubidium... là... mais encore faut-il que le reste du système soit à la hauteur. Dans tous les cas, il s'agit d'une chaine, donc d'un système (d'où la notion de cohérence et l'importance des associations, ce qui n'est pas strictement la même chose). C'est aussi ce que le message précédent indique, même si j'introduis une nuance importante...
Troisième remarque :
car même si nous parlons d'une chaîne, et donc d'un système, le lecteur cd est à la source de cette chaine. "
Du commencement dépend la fin" disent les bouddhistes. C'est donc, au sens premier du terme, un élément fondamental, car les "enceintes les meilleures du monde" associées à "l'ampli le meilleur du monde" avec entre les deux les "câbles les meilleurs du monde"... ne donnerons que des résultats épouvantables avec la "source la pire du monde"... si tant est qu'elle existe (tous les arguments sont opposables

). Dès lors, si l'on a pas chez soi les "enceintes les meilleures du monde", ainsi que l'ampli
ad hoc, etc.,
et qui plus est justement, il est donc, compte tenu de son budget et de ses exigences, intéressant de se payer la meilleure source que l'on puisse s'offrir. Et là les ennuis commencent (ou continuent, c'est selon).
Quatrième remarque :
qu'est-ce qu'un "bon" lecteur et finalement, qu'est-ce qu'apporte (
en principe) un lecteur à 7000 euros par rapport à un lecteur à 2000 euros ?
Ce qui suit n'est que mon avis. Outre la plus value de la finition (toujours en principe, ça semble être la moindre des choses... et pourtant...), le lecteur le plus cher littéralement "fait de la musique" et non plus du son. La reproduction
technique musicale (ce que fait un bon lecteur à 2000 euros) devient une reproduction musicale, et un évènement musical. Tout est naturel, on ne se pose plus de questions sur le grave, le médium, l'aigu. Tout est là, et même davantage... il se passe quelque chose : c'est vivant,
ou presque. Et bien cette sensation (je ne vois pas d'autre terme) je ne l'ai éprouvée qu'avec des lecteurs du calibre de ceux qu'a écouté SJ en dernier ressort. D'où mon choix du Capitol MkII (un concurrent direct du Metronome, quoique plus cher). Pour moi, un mauvais lecteur est un produit systématiquement démonstratif, déséquilibré, bien qu'il ne soit pas nécessairement schématique. En quelques mots : on n'y croit pas une seconde mais les "bas-instincts hifistes" sont flattés.
Soyons clairs : un lecteur deux fois plus onéreux qu'un autre ne sera pas deux fois meilleur. Cette conception n'a aucun sens. Par contre (ce qui est arrivé à SJ), le-dit lecteur aura des qualités
musicales, parfois très subtiles mais toujours décisives, que le premier lecteur (i.e. moins onéreux) ne pourra tout simplement pas atteindre. Le prix est ensuite corrélé aux moyens mis en oeuvre... et comme la vie est mal faite, cette quête puriste (car c'est bien de cela dont nous parlons) et le résultat
musical sont en principe corrélés aux moyens mis en oeuvre.
Ceci dit, et heureusement, il ne s'agit pas d'une règle absolue mais plutôt d'une tendance.
Après, tout est une question d'échelle, de moyens (à tous les sens du terme), de goût mais aussi de discernement... par rapport à l'objectif idéal que l'on
voudrait atteindre, à ce qu'il est possible de faire et à ce que l'on peut obtenir, compte tenu de ce que l'on est en mesure d'apprécier.
Le mieux que je puisse te dire après tout ce baratin :
tente l'expérience, les prêts existent pour cela.
Tu te feras ta propre idée et c'est la seule chose qui compte vraiment.
Cordialement,
David. (fatigué

)
to be continued...
p.s. : ya plein d'éditions parce que je (re)trouve des phôtes et ça m'énerve !
