lag@uffre a écrit:sopor a écrit:lag@uffre a écrit:Vu.
Je ne sais vraiment pas quoi dire. Oui la séance est loin d'être désagréable, oui on rigole par moment...Voilà, c'est "rigolo".
Après y'a toujours ce décalage entre le sérieux et le refuge dans le 2nd degré pour parer à toute invraisemblance. La bande son, c'est comme si un pote un peu lourd avait branché son ipod sur la sono. Des morceaux dans tous les sens, hachés, sans liens ni entre eux, et parfois ni avec l'image (genre une séquence toute plate illustrée par une grosse musique). Quand il utilise des musiques contemporaines pourquoi pas, mais ça m'agace toujours quand il utilise des bo d'autres films. Niveau construction, là encore je trouve Tarantino plus paresseux qu'auparavant. Le dernier tiers (3eme acte) ne correspond à aucun fondement classique, et preuve en est que je me suis bien emmerdé, alors que jusque là tout allait bien. Les acteurs sont là et font la blague, mais pour défendre quoi? C'est vraiment du vent et ça ne me dérange pas. Mais c'est loin d'être assez fun et enlevé dans ce cas là.
Et puis bon, à part quelques zoom rigolo et des grosse gerbes de sangs c'est quoi la mise en image de Tarantino? La photo est plate, les plans aussi, le découpage n'a rien de particulier, ...je sais pas quand on compare à des cadors actuels, ça ne tient pas le choc.
Je n'ai pas trouvé le film lamentable comme Inglorious, mais voilà, ça reste pour moi de la bouillie de cinéma. Ni aussi bon que les classiques du genre, ni aussi jubilatoire que les séries B de l'époque.
Si il y a bien un truc sur lequel Tarantino excelle c'est bien le rapport entre la musique qu'il utilise et ce qui est montré à l'image. Que ce soit une musique pour donner un rythme particulier ou éclairer les sentiments d'un personnage, il y a toujours une adéquation parfaite.
Sur la construction, le film est assez proche d'un road movie (à cheval). C'est très direct, donc je ne vois pas pourquoi il aurait besoin d'artifices de montage pour raconter une histoire. Reservoir Dogs ou Pulp ça se justifiait par rapport au matériau auquel il rendait hommage. Là pas du tout. Un type doit aller chercher sa fiancé à un endroit précis. Pas la peine de tergiverser.
"Fondement classique" je ne comprend pas ce que ça veut dire et je ne vois pas en quoi ça a un rapport avec le fait que tu aies apprécié ou que tu te sois emmerdé
Je trouve ça bien de lire des critiques négatives (puisque le film a l'air de faire l'unanimité), ça alimente le débat mais ça aurait été mieux avec un peu moins de condescendance (tu peux y aller direct comme à la fin on est entre nous ). On sent que tu veux démonter le film mais que t'ose pas donc tu dis deux trois choses gentilles et condescendantes pour masquer ta charge.
Non je ne veux pas le démonter, je suis juste circonspect, désarçonné par le patacaisse autour...donc j'erre dans ma critique.
Fondement classique:
Acte I
Intro, projet de vie, point d'attaque (peut intervenir n’importe où dans le 1er acte, même avant) qui bouleverse le projet de vie
Acte II
Le héros tente de résoudre ses problèmes mais s'attaque aux faux
Acte III
Le héros s'attaque aux vrais problèmes, augmentant le danger de mort à son paroxysme jusqu'au climax. Fin avec un projet de vie qui a été bouleversé mais qui a changé le héros.
Et là l'acte III n'est pas bien différent de l'acte II, ça s'étend juste. Je ne parlais pas du manque de déconstruction chronologique si cher à Tarantino.
Pour la musique, là où sur Pulp et quelques autres tout allaient dans le même sens pour construire une identité imparable, maintenant on se complet dans les multiplications des citations, des styles (rap, musique de film, country, folk) et c’est là que pour moi ce n’est plus du cinéma en tant que tel, d’où le terme bouillie. Cela s’applique d’ailleurs de manière plus générale à ses projets.
J’étais curieux du projet Kill Bill, et en tant qu’amateur du début de sa filmo et grand amateur, presque même connaisseur tiens, des films HK on aurait pu miser cher sur mon engouement. Que Nenni ! De plus Tarantino n’avait montré pour moi qu’une maîtrise toute relative sur les scènes d’actions.
Le problème est que depuis je trouve ses projets de moins en moins bien filmé. Kill Bill gardait quand même un certain standing, mais Django et surtout Inglorious deviennent presque laids.
Plus simplement, ce qui se passe dans le film à partir de l’arrivée dans CandyLand m’a totalement désintéressé.
D’abord parce que les monologues m’ont semblé forcés (la scène du crâne), sans réelle matière et ensuite pour la raison citée plus haut.
Et vraiment, il ne pourrait pas arrêter d'utiliser les BO des classiques?? Il a peur de quoi?
T'as une conception plutôt arrêtée du cinéma. Le mouvement général de Django (après découper autant le film que tu le fais, ça m'intéresse pas trop), il est beaucoup plus direct que certains autres films de Tarantino et selon moi ça fonctionne très bien. Kill Bill était aussi déconstruit par jeu et par nécessité de présenter les ennemis à tuer. Dans Django c'est beaucoup plus simple : trouver où est Hilda et la récupérer. Ensuite ce qui relie le départ de l'objectif, c'est le mouvement (c'est la tradition du western et plus généralement de la littérature américaine, celle de Hawthorne, Thoreau ou Emerson), d'où ce côté road movie à cheval. Une fois arrivé à Candyland, c'est autre chose, on rentre plus dans les personnages, le jeu entre eux, les motivations...
I
l y a toujours une forme d'hommage chez QT et une volonté de faire connaitre un certain cinéma (et ça a marché pour tous les genres qu'il a revisités). En plus, il reste très honnête : il cite ses sources, les films ou les livres, et il a la classe de donner un rôle aux héros des films dont il emprunte le matériau (Pam Grier dans Jackie Brown ou Franco Nero dans Django). Pareil pour la musique, il aurait pu faire cachetonner un compositeur pour faire un truc à la Django alors que l'original est magnifique et mérite d'être redécouvert. Et quand j'attends du rap dans un film qui traire de l'esclavage je ne trouve pas ça stupide ou déplacé. Et surtout dans le film ça fonctionne très bien je trouve.