elysium souffre malheureusement et quasiment des memes problemes que district 9 avec le budget consequent faisant que cela est démultiplié.
pose de départ environnementale pour un contexte societal naivement étalé,ou le discours pour l'appuyer ne fait que le decridibiliser,et qui ne reste qu'un fond d'ecran dont le realisateur ne tire jamais rien pour se concentrer sur son intrigue qui le dépasse bien vite.
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Films (débats, critiques), personnalités (acteurs, réalisateurs), prochaines sorties, les salles, la presse spécialisée...
MOZ a écrit:
Un petit article qui pose des (bonnes) questions :
http://www.ecranlarge.com/article-details-26571.php
Oui c'est assez juste. C'est pour cela , à mon avis , qu'il faut critiquer les block busters en connaissance de cause. On sait que ces films sont réalisé sous cahier des charges. Non pas faire de l'art, mais de l'argent avec un public jeunes avec des recettes qui fonctionnent. Selon le cahier des charges hollywoodien, Elyseum s'en sort pas trop mal.
On peut considérer que les ficelles utilisées sont grosses et lassantes. Oui, c'est vrai, mais ce sont elles qui fonctionnent pour faire de l'argent avec le public visé.
"Bienvenu à Gattaca" n'est pas un block buster. C'est pourtant un des tous meilleurs films de science fiction de ces dernières années, même s'il date déja. De la même manière, côté fantastique "L'échelle de Jacob" n'est pas un block buster, mais c'est un des tout meilleur film de genre fantastique.
C'est un mécanisme très utilisée en politique. Plus le public visé est large, moins il y a d'idées et plus elles sont simplistes, comme le vocabulaire utilisé pour les exprimer.
Par ailleurs, et je fais une petite digression, l'adaptation du "Le vieil homme et la guerre" de John Scalzy est très attendue par ceux qui on aimé ce roman de science fiction. On sait qui va la tourner (Wolfgan Petersen) qui la produit (Scott Tubber). Des pros du Blockbuster. Cette adaptation se fait attendre. Car elle a été écrite une première fois, et est en court de réécriture. Selon le futur réalisateur c'est une très bonne nouvelle. Car si les producteurs financent une première écriture, puis une seconde par un tiers qui apporte un regard neuf, c'est bon signe, ils sont prets à mettre les finances nécéssaires pour faire un bon film. A voir, car cela est peut être le signe d'une réécriture vers un Blok-buster bien convenu et insipide... Mon souhait est qu'ils respectent le roman et qu'ils réussissent à conserver le ton frais et distancié du héros.
Le roman commence par , de mémoire,"Aujourd'hui, le jour de mes 73 ans, j'ai fait deux choses. Je suis allé fleurir la tombe de ma femme et je me suis engagé dans les forces spéciales intergalactiques."
Dernière édition par primare21 le 31 Oct 2013 16:55, édité 1 fois.
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Sledge Hammer a écrit:Je regrette que dans le générique il n'y ait pas la mention qu'il faudrait après le nom du scénariste : "Inspiré d'une idée originale d'un étudiant en première année de DEUG qui voulait épater ses potes un soir dans un bar avec des connaissances tirées la veille de la lecture du Monde diplomatique et qui a imaginé cette histoire entre son cinquième et son sixième Mojito. Malheureusement, on n'a pas pu retrouver son nom."
Les p'tits jeunes de la génération internet comme les appelle allociné dans son dossier :
http://www.allocine.fr/article/dossiers ... -18592001/
et qui font rêver les studios d'un nouvel eldorado qui puissent attirer en masse les pré ados, les ados et les post ados nostalgiques vont avoir du mal à assurer. C'est pas parce qu'on a fait qq pubs, des courtes démo-techniques sans âme ou qu'on a bossé sur des effets spéciaux cyber machin truc qu'on est un réalisateur qui marquera une génération.
Perso je trouve que James Mather & Stephen St. Leger repérés par Besson ne s'en sont pas mals tiré pour leur 1er essai avec Lock out (coût 20 millions de dollards) que j'aime bien grâce à son second degré assumé (les persos sont tous volontairement caricaturaux et les dialogues sont plutôt marrants en VO). Je préfère nettement ce genre de petite prod aux gros blockbuster bien gras avec de la sauce qui déborde de partout et qui tache.
Dernière édition par Emmanuel Piat le 19 Aoû 2013 12:47, édité 1 fois.
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Emmanuel Piat a écrit:Perso je trouve que James Mather & Stephen St. Leger repérés par Besson ne s'en sont pas mals tiré pour leur 1er essai avec Lock out (coût 20 millions de dollards) que perso j'aime bien grâce à son second degré assumé (les persos sont tous volontairement caricaturaux et les dialogues sont plutôt marrants en VO). Je préfère nettement ce genre de petite prod aux gros blockbuster bien gras avec de la sauce qui déborde de partout et qui tache.
Effectivement, LOCK OUT est bien foutu, avec son look Blockbuster sans gros moyens mais qui bouge bien, son fréquent second degré pour mobiliser les zygomatiques ...

Dernière édition par alcatol le 19 Aoû 2013 17:24, édité 2 fois.
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C'est un mécanisme très utilisée en politique. Plus le public visé est large, moins il y a d'idées et plus elles sont simplistes, comme le vocabulaire utilisé pour les exprimer.
[MODE APARTÉ ON] Si certains veulent voir une oeuvre politique qui relève le niveau, je vous invite à vous pencher sur la série de David Fincher "HOUSE OF CARDS"... qui prouve qu'un réalisateur de talent peut aussi s'exprimer brillamment à travers la TV...
Le coffret Blu-ray (dispo aux US ou UK) est d'un niveau technique faramineux en plus (ce qui ne gâche rien)...
Je l'ai terminé hier matin et j'ai pris une sacré claque dans ma face

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alcatol a écrit:Emmanuel Piat a écrit:Sledge Hammer a écrit:Perso je trouve que James Mather & Stephen St. Leger repérés par Besson ne s'en sont pas mals tiré pour leur 1er essai avec Lock out (coût 20 millions de dollards) que perso j'aime bien grâce à son second degré assumé (les persos sont tous volontairement caricaturaux et les dialogues sont plutôt marrants en VO). Je préfère nettement ce genre de petite prod aux gros blockbuster bien gras avec de la sauce qui déborde de partout et qui tache.
Effectivement, LOCK OUT est bien foutu, avec son look Blockbuster sans gros moyens mais qui bouge bien, son fréquent second degré pour mobiliser les zygomatiques ...
Même la bande annonce est bien fichue jusqu'à la fin avec un humour très con qui me fait marrer à chaque fois

[youtube]Anyw0V_bFRU[/youtube]
- Emmanuel Piat
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Par ailleurs, et je fais une petite digression, l'adaptation du "Le vieil homme et la guerre" de John Scalzy est très attendue par ceux qui on aimé ce roman de science fiction.
Super je me suis trouvé de la lecture. Merci

Le Tome 2 a l'air d'aller encore plus loin...
- Emmanuel Piat
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Au delà des grosses ficelles du scénario (et de l'absence totale de motivation de certains personnages comme Julio, par exemple), il y a un truc qui m'a choqué, c'est que l'analogie fondatrice du sujet est profondément débile.
C'est de la S-F, un genre qui a tendance à accentuer les tendances présentes dans notre société et les projeter dans le futur. Donc, on a le problème bien connu des richesses inégalement réparties, le coup des "1 %" contre le reste des gens. Et ce pour cent vit dans sa tour d'ivoire ignorant totalement les problèmes du reste de la population. Blomkamp fout la tour d'ivoire dans l'espace, hors de portée du commun des mortels.
Donc, on a une caste de nantis, qui vivent entre eux (sauf qu'il doit bien y avoir des sous-fifres), qui sont quasi immortels, qui détiennent toutes les richesses sur Terre et qui vivent tranquillou dans leurs propriétés somptueuses sur Elysium depuis un siècle au milieu de voisins tout aussi riches et puissants. Pour rester poli, je dirais qu'ils doivent quand même un peu vaguement se faire chier.
Et à côté, on a une populace livrée à elle-même qui survit péniblement sur Terre, qui travaille dans les usines des gens d'Elysium et qui n'a aucune motivation, aucune perspective, aucune valeur pour leur permettre de tenir. Tout ce qui fait avancer la machine, c'est la contrainte de la police ou des supérieurs. Parce que leur travail est tout de même nécessaire pour que les gens d'Elysium continuent à accumuler le pognon (qui à ce niveau ne leur sert plus à rien).
Et c'est là que Blomkamp fait un contresens ahurissant. Dans District 9, il y avait une critique de l'apartheid qui était teintée de satire et d'humour. On acceptait les comparaisons hénaurmes parce que ça se voyait que c'était imprégné de souvenirs concrets d'un sud-africain à qui on avait expliqué longtemps des histoires grotesques de race inférieure, de prédispositions, etc. Ici, au contraire, Blomkamp reprend l'argumentaire de la gauche américaine sur la société américaine (le mouvement "Occupy Wall Street", la formule des "We are the 99 percent"...) l'étend à une opposition planétaire entre la Terre et la station spatiale... mais oublie le concept de l'American Way of Life.
Il confond le diagnostic sur l'absence de mobilité sociale et l'écart croissant entre riches et pauvres et le portrait d'un monde où il n'y aurait plus cette ambition ou cette illusion de mobilité. Qu'est-ce qui peut être une motivation positive sur la Terre décrite dans le film ? Il ne reste plus rien. Plus de nationalisme, plus de foi, même plus d'espoir d'être millionnaire (le fric est pompé par Elysium), plus d'envie d'afficher sa réussite, juste la peur du bâton.
Et ça, ça donne un système semblable à celui des pays communistes, où tout le monde traîne les pieds, avec les résultats que l'on sait en URSS et dans les pays de l'Est.
Donc, il devrait rester une motivation, présente dans le film, celle d'atteindre Elysium (façon gens qui passaient le rideau de fer). Et si on était des milliards face à une centaine de milliers, je suis prêt à jurer que la Terre se serait révoltée, aurait déclaré la guerre à Elysium (qui semble un état distinct) et aurait au moins balancé quelques missiles pour que les gens d'en haut transigent.
Dans le film, l'ambition se résume en fait aux médibox. Ce qui est là encore stupide comme idée de scénario, à cause d'une opposition binaire et simpliste. Vous voulez un relatif apaisement sur Terre ? Qu'Elysium balance quelques médibox réservés aux gens méritants, de simples miettes destinées à acheter la paix sociale.
Et je passe sur l'incompréhension totale de la "valeur" sociale de l'enrichissement. Quand on veut s'enrichir, c'est aussi pour se distinguer des autres, affirmer sa supériorité. Là, les riches évitent autant que possible les moins que rien (avec un discours ahurissant de clichés, comme la réaction de Carlyle à l'accident de Max en pensant simplement au drap perdu). Dans un monde un tant soit peu réaliste, on aurait au contraire les magnats d'Elysium qui se farcissent la même rombière, même recombinée atomiquement depuis des décennies, et qui ont des moyens quasi-illimités. Et personne ne créerait de filière clandestine pour faire venir de la Terrienne fraiche pour les appétits lubriques des milliardaires ?
En tout cas, si Elysium est aussi éthéré et policé que montré dans le film, sa société serait fatalement entrée en décadence au bout de quelques décennies (façons élites "fin de race"). Le seul personnage du film qui a en fait des appétits conformes à ceux de quelqu'un aux pouvoirs vraiment illimités, et qui veut exploiter concrètement les autres, c'est Kruger (et ses assistants), sauf que c'est censé être un taré complet. Comparez ça aux profiteurs de District 9, les trafiquants nigérians, les fonctionnaires affectés au suivi des "crevettes", le personnage principal aux préoccupations au ras du plancher, et on a une humanité montrée pour ce qu'elle est. Dans Elysium, les personnages sonnent tous affreusement faux et on a même droit au héros messianique, ce qui va très mal avec la portée sociale de la critique...
Et c'est ça l'énorme échec du film. Blomkamp pose une hypothèse qui ne tient pas une seule seconde debout. Tout son postulat repose sur un discours simpliste, qui écarte carrément les précédents historiques (les échanges qui continuaient sous le Rideau de fer en Europe), puis le film applique à l'échelle d'une planète l'American Way of Life sans en comprendre les principes et le mécanisme. Et au final, on se retrouve avec une vision puérile du futur, ce qui retire toute force au dénouement.
Pour moi, l'échec de Man of Steel, c'est l'enchaînement entre la scène où Zod et les autres Kryptoniens révèlent leur existence aux Terriens. Et le lendemain matin, Clark Kent qui se recueille dans une église vide avant de discuter avec le prêtre. J'étais prêt à pardonner beaucoup d'invraisemblances du scénario mais pas que le lendemain du jour où l'humanité a appris l'existence irréfutable des extra-terrestres et vit sous la menace d'une destruction, personne n'aille prier pour que l'Apocalypse n'arrive pas...
Dans Elysium, j'ai vu ça dans le premier quart d'heure, avec les gens qui bossent au mieux dans une usine en étant au mieux contremaître et qui ne se voient sinon offrir aucune perspective. Ça témoigne d'une telle incompréhension des mécanismes psychologiques élémentaires (la carotte et le bâton) que ça en devient pathétique.
NB : Il y a une erreur dans certains messages de cette page, qui m'attribuent des citations dont je ne suis pas l'auteur, suite probablement à un couper-coller qui a mal tourné...
Mes propos ironiques sur l'étudiant en première année de DEUG ne s'appliquaient pas de cette façon à Blomkamp, dont je ne fais pas un simple petit jeune bricoleur sans envergure. Je disais que le sujet du film semble vraiment sorti de la bouche d'un étudiant complètement bourré qui régurgiterait des trucs qu'il aurait lus en les comprenant à moitié dans le Monde diplo, dont il aurait fait la découverte le jour même. Le truc qui semble une idée brillante sur le coup mais qui se ratatine généralement quand on a dessoulé.
C'est de la S-F, un genre qui a tendance à accentuer les tendances présentes dans notre société et les projeter dans le futur. Donc, on a le problème bien connu des richesses inégalement réparties, le coup des "1 %" contre le reste des gens. Et ce pour cent vit dans sa tour d'ivoire ignorant totalement les problèmes du reste de la population. Blomkamp fout la tour d'ivoire dans l'espace, hors de portée du commun des mortels.
Donc, on a une caste de nantis, qui vivent entre eux (sauf qu'il doit bien y avoir des sous-fifres), qui sont quasi immortels, qui détiennent toutes les richesses sur Terre et qui vivent tranquillou dans leurs propriétés somptueuses sur Elysium depuis un siècle au milieu de voisins tout aussi riches et puissants. Pour rester poli, je dirais qu'ils doivent quand même un peu vaguement se faire chier.
Et à côté, on a une populace livrée à elle-même qui survit péniblement sur Terre, qui travaille dans les usines des gens d'Elysium et qui n'a aucune motivation, aucune perspective, aucune valeur pour leur permettre de tenir. Tout ce qui fait avancer la machine, c'est la contrainte de la police ou des supérieurs. Parce que leur travail est tout de même nécessaire pour que les gens d'Elysium continuent à accumuler le pognon (qui à ce niveau ne leur sert plus à rien).
Et c'est là que Blomkamp fait un contresens ahurissant. Dans District 9, il y avait une critique de l'apartheid qui était teintée de satire et d'humour. On acceptait les comparaisons hénaurmes parce que ça se voyait que c'était imprégné de souvenirs concrets d'un sud-africain à qui on avait expliqué longtemps des histoires grotesques de race inférieure, de prédispositions, etc. Ici, au contraire, Blomkamp reprend l'argumentaire de la gauche américaine sur la société américaine (le mouvement "Occupy Wall Street", la formule des "We are the 99 percent"...) l'étend à une opposition planétaire entre la Terre et la station spatiale... mais oublie le concept de l'American Way of Life.
Il confond le diagnostic sur l'absence de mobilité sociale et l'écart croissant entre riches et pauvres et le portrait d'un monde où il n'y aurait plus cette ambition ou cette illusion de mobilité. Qu'est-ce qui peut être une motivation positive sur la Terre décrite dans le film ? Il ne reste plus rien. Plus de nationalisme, plus de foi, même plus d'espoir d'être millionnaire (le fric est pompé par Elysium), plus d'envie d'afficher sa réussite, juste la peur du bâton.
Et ça, ça donne un système semblable à celui des pays communistes, où tout le monde traîne les pieds, avec les résultats que l'on sait en URSS et dans les pays de l'Est.
Donc, il devrait rester une motivation, présente dans le film, celle d'atteindre Elysium (façon gens qui passaient le rideau de fer). Et si on était des milliards face à une centaine de milliers, je suis prêt à jurer que la Terre se serait révoltée, aurait déclaré la guerre à Elysium (qui semble un état distinct) et aurait au moins balancé quelques missiles pour que les gens d'en haut transigent.
Dans le film, l'ambition se résume en fait aux médibox. Ce qui est là encore stupide comme idée de scénario, à cause d'une opposition binaire et simpliste. Vous voulez un relatif apaisement sur Terre ? Qu'Elysium balance quelques médibox réservés aux gens méritants, de simples miettes destinées à acheter la paix sociale.
Et je passe sur l'incompréhension totale de la "valeur" sociale de l'enrichissement. Quand on veut s'enrichir, c'est aussi pour se distinguer des autres, affirmer sa supériorité. Là, les riches évitent autant que possible les moins que rien (avec un discours ahurissant de clichés, comme la réaction de Carlyle à l'accident de Max en pensant simplement au drap perdu). Dans un monde un tant soit peu réaliste, on aurait au contraire les magnats d'Elysium qui se farcissent la même rombière, même recombinée atomiquement depuis des décennies, et qui ont des moyens quasi-illimités. Et personne ne créerait de filière clandestine pour faire venir de la Terrienne fraiche pour les appétits lubriques des milliardaires ?
En tout cas, si Elysium est aussi éthéré et policé que montré dans le film, sa société serait fatalement entrée en décadence au bout de quelques décennies (façons élites "fin de race"). Le seul personnage du film qui a en fait des appétits conformes à ceux de quelqu'un aux pouvoirs vraiment illimités, et qui veut exploiter concrètement les autres, c'est Kruger (et ses assistants), sauf que c'est censé être un taré complet. Comparez ça aux profiteurs de District 9, les trafiquants nigérians, les fonctionnaires affectés au suivi des "crevettes", le personnage principal aux préoccupations au ras du plancher, et on a une humanité montrée pour ce qu'elle est. Dans Elysium, les personnages sonnent tous affreusement faux et on a même droit au héros messianique, ce qui va très mal avec la portée sociale de la critique...
Et c'est ça l'énorme échec du film. Blomkamp pose une hypothèse qui ne tient pas une seule seconde debout. Tout son postulat repose sur un discours simpliste, qui écarte carrément les précédents historiques (les échanges qui continuaient sous le Rideau de fer en Europe), puis le film applique à l'échelle d'une planète l'American Way of Life sans en comprendre les principes et le mécanisme. Et au final, on se retrouve avec une vision puérile du futur, ce qui retire toute force au dénouement.
Pour moi, l'échec de Man of Steel, c'est l'enchaînement entre la scène où Zod et les autres Kryptoniens révèlent leur existence aux Terriens. Et le lendemain matin, Clark Kent qui se recueille dans une église vide avant de discuter avec le prêtre. J'étais prêt à pardonner beaucoup d'invraisemblances du scénario mais pas que le lendemain du jour où l'humanité a appris l'existence irréfutable des extra-terrestres et vit sous la menace d'une destruction, personne n'aille prier pour que l'Apocalypse n'arrive pas...
Dans Elysium, j'ai vu ça dans le premier quart d'heure, avec les gens qui bossent au mieux dans une usine en étant au mieux contremaître et qui ne se voient sinon offrir aucune perspective. Ça témoigne d'une telle incompréhension des mécanismes psychologiques élémentaires (la carotte et le bâton) que ça en devient pathétique.
NB : Il y a une erreur dans certains messages de cette page, qui m'attribuent des citations dont je ne suis pas l'auteur, suite probablement à un couper-coller qui a mal tourné...
Mes propos ironiques sur l'étudiant en première année de DEUG ne s'appliquaient pas de cette façon à Blomkamp, dont je ne fais pas un simple petit jeune bricoleur sans envergure. Je disais que le sujet du film semble vraiment sorti de la bouche d'un étudiant complètement bourré qui régurgiterait des trucs qu'il aurait lus en les comprenant à moitié dans le Monde diplo, dont il aurait fait la découverte le jour même. Le truc qui semble une idée brillante sur le coup mais qui se ratatine généralement quand on a dessoulé.
- Sledge Hammer
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Les films de SF ont en général un défi supplémentaire à relever par rapport aux films "normaux" : poser en peu de temps un univers fictif crédible que le spectateur doit comprendre et s'approprier. Bien peu y réussissent. Mais ceux qui y arrivent sont en général les bons films de SF. Les stratégies pour y parvenir sont multiples : voie off, petites touches impressionnistes, décor d'arrière plan qui migre peu à peu en avant plan...
- Emmanuel Piat
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Dans Prometheus, tout ce qui relevait de la technologie futuriste ou de la direction artistique était tip top.
Le reste...
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- Sledge Hammer
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Ce qui est d'autant plus rageant. La moitié du boulot avait été fait 

- Emmanuel Piat
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oui la satyre sociétale que se veut être district 9 a fait croire à son auteur que cela lui permettait toute liberté quant à la mise en place de son univers et le déroulé de son histoire,ce qui a donné moults incohérences dont certains postulats renvoyant à des problèmes mais comme cela n'etait qu'un fond d'écran et n'interressait pas plus que ça l'auteur,alors la dynamisation de l'histoire pouvait avoir lieu mais ne donnant au final qu'une chose qui tient plus d'un mars attack qu'autre chose.d'un point de vue sf c'est pas serieux cela...d'ailleurs l'on voit très bien le révélateur qu'est elysium pour district 9.
en fait elysium a le tord d'avoir un ton sérieux et ne peut plus cacher ce que district 9 "masquait" sous son ton satyrique.
ben oui l'univers d'elysium et ses postulats ne tiennent pas,comme il a ete dit plus haut des milliards d'individus sous le joug d'une minorité avec une structure politique et économique aussi pauvre et vide de sens,tout ceci sans révolte?..
si l'on rajoute,non pas seulement que l'on puisse se soigner mais surtout qu'un fantasme humain nous ait pratiquement présenté dans ce film avec ce qui pourrait s'apparenter à la vie éternelle.les être humains se damneraient pour ça.
mais lorsque l'on voit ce que l'auteur montre comme soucis d'exigence en faisant que l'on répare quelqu'un de bien amoché pour que le déroulé de l'histoire continu alors que précédemment un élyséen est mort..
tout cela était lisible dans le precedent film de cet auteur.
la satyre peut être sympa mais lorsque l'on connait la nature humaine avec sa capacité de dénie,sa capacité à ne pas vouloir voir,à se mentir...j'aurais tendance à penser que c'est à double tranchant.
quand vehroeven utilise son second degré pour dire des choses et pointer du doigt,est ce que ça a l'effet que ça veut afficher?caricaturer,forcer le trait,permet souvent à celui qui reçoit le message de dire qu'il sait..pas sur que cela déclenche vraiment la réflexion.
les 3 films de sf de vehroeven traités sur ce mode là sont des bons et très bon films,pas plus pour moi,car l'auteur n'avait pas fait l'économie d'une obligation de certaines règles,et puis vehroeven avec son talent fait que le tout est emballé.
maintenant une mise en situation réelle et sérieuse pour déclencher un départ de réflexion et de prise de conscience,ou c'est le public qui fait le travail,un systeme en place a toujours peur de cela car malgré les discours de volonté de changement ou d'évolution,les garants d'un système qui en sont en général les grands gagnants ont peur du changement car la mutation induit une remise en cause de bien des choses.
la satyre est sympa mais a t elle vraiment la fonction qu'elle pretend incarner?forcer le trait permet aussi de pouvoir en rire et de minimiser les choses,donc de les nier.
lorsque les rois avaient leur bouffons,cela disait bien des choses.
en fait elysium a le tord d'avoir un ton sérieux et ne peut plus cacher ce que district 9 "masquait" sous son ton satyrique.
ben oui l'univers d'elysium et ses postulats ne tiennent pas,comme il a ete dit plus haut des milliards d'individus sous le joug d'une minorité avec une structure politique et économique aussi pauvre et vide de sens,tout ceci sans révolte?..
si l'on rajoute,non pas seulement que l'on puisse se soigner mais surtout qu'un fantasme humain nous ait pratiquement présenté dans ce film avec ce qui pourrait s'apparenter à la vie éternelle.les être humains se damneraient pour ça.
mais lorsque l'on voit ce que l'auteur montre comme soucis d'exigence en faisant que l'on répare quelqu'un de bien amoché pour que le déroulé de l'histoire continu alors que précédemment un élyséen est mort..
tout cela était lisible dans le precedent film de cet auteur.
la satyre peut être sympa mais lorsque l'on connait la nature humaine avec sa capacité de dénie,sa capacité à ne pas vouloir voir,à se mentir...j'aurais tendance à penser que c'est à double tranchant.
quand vehroeven utilise son second degré pour dire des choses et pointer du doigt,est ce que ça a l'effet que ça veut afficher?caricaturer,forcer le trait,permet souvent à celui qui reçoit le message de dire qu'il sait..pas sur que cela déclenche vraiment la réflexion.
les 3 films de sf de vehroeven traités sur ce mode là sont des bons et très bon films,pas plus pour moi,car l'auteur n'avait pas fait l'économie d'une obligation de certaines règles,et puis vehroeven avec son talent fait que le tout est emballé.
maintenant une mise en situation réelle et sérieuse pour déclencher un départ de réflexion et de prise de conscience,ou c'est le public qui fait le travail,un systeme en place a toujours peur de cela car malgré les discours de volonté de changement ou d'évolution,les garants d'un système qui en sont en général les grands gagnants ont peur du changement car la mutation induit une remise en cause de bien des choses.
la satyre est sympa mais a t elle vraiment la fonction qu'elle pretend incarner?forcer le trait permet aussi de pouvoir en rire et de minimiser les choses,donc de les nier.
lorsque les rois avaient leur bouffons,cela disait bien des choses.
- marck5
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Emmanuel Piat a écrit:Par ailleurs, et je fais une petite digression, l'adaptation du "Le vieil homme et la guerre" de John Scalzy est très attendue par ceux qui on aimé ce roman de science fiction.
Super je me suis trouvé de la lecture. Merci![]()
Le Tome 2 a l'air d'aller encore plus loin...
Les trois tomes ont un ton propre. C'est une trilogie facile à lire, plus profonde qu'il y parait au premier abord.
(En sf baston il y a "Faucheurs" de David Gunn, reussie dans le style.)
- primare21
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Verhoeven ne traite pas ses films au second degré. C'est bien plus complexe que ça surtout dans Starship troopers.
Elysium pas besoin de développer réellement la chose, le film énonce des banalités de la manière la plus simpliste et caricaturale qui soit, c'est assez mongolo comme traitement. Un peu comme dans Time Out par exemple.
Malgré tout si on évacue ça (parce que bon en 5 minutes on sait très bien que d'un point de vue thématique le réal n'a pas encore les épaules ou la maturité pour traiter ça de manière intéressante), visuellement y'a des choses assez belles, quelques fulgus et des plans plutôt évocateurs. Une énergie aussi qui dans l'action malgré son côté épileptique arrive à trouver une efficacité pas désagréable.
C'est maigre mais suffisant pour ne pas trop fustiger le film.
Elysium pas besoin de développer réellement la chose, le film énonce des banalités de la manière la plus simpliste et caricaturale qui soit, c'est assez mongolo comme traitement. Un peu comme dans Time Out par exemple.
Malgré tout si on évacue ça (parce que bon en 5 minutes on sait très bien que d'un point de vue thématique le réal n'a pas encore les épaules ou la maturité pour traiter ça de manière intéressante), visuellement y'a des choses assez belles, quelques fulgus et des plans plutôt évocateurs. Une énergie aussi qui dans l'action malgré son côté épileptique arrive à trouver une efficacité pas désagréable.
C'est maigre mais suffisant pour ne pas trop fustiger le film.
- Nikolai
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j'aurais plutôt dit que verhoeven force à peine le trait dans total recall et de manière bien plus prononcée dans starship troopers en se doutant peut être qu'il le fallait pour ce qu'il pointait dans ce film.il n'avait pas tort car cela n'a malgré tout pas suffit à l'empêcher d'etre attaqué par la méprise de certains.
alors j'aurais envie de répondre à ta lecture de verhoeven par le mais encore.
alors j'aurais envie de répondre à ta lecture de verhoeven par le mais encore.
- marck5
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