(Le) Miroir

» 04 Mai 2012 18:53

Le Miroir

Réalisé par Andrei Tarkovski avec Oleg Yankovsky, Anatoli Solonitsyne, Alla Demidova
Genre : Comédie dramatique Sortie 1975
Titre original : Зеркало (Zerkalo)
Pays : Russie
Scénariste : Andrei Tarkovski, Aleksandr Misharin
Acteur : Margarita Terekhova, Larisa Tarkovskaia, Ignat Daniltsev
Année de production : 1974
Durée : 105 mn

[youtube]uXYfRkuA3cM[/youtube]

Synopsis : "Arrivé a la moitie de sa vie, un homme malade se penche sur son passe. C'est son enfance tout d'abord qui lui revient avec la vision de sa mère attendant le retour improbable de son mari, puis le souvenir de sa femme dont il s'est séparé le hante. Passe et présent se mélangent dans l'esprit d'un homme qui cherchait "seulement a être heureux"."

L'énigme Tarkovski....

Qu'y a-t-il donc de si essentiel dans le cinéma de Tarkovski? Quel est ce magnétisme qui m'attire vers ce réalisateur et me captive au point de passer des nuits à dévorer tout ce qui s'écrit sur lui? Quelle est cette part de génie qui rend son cinéma aussi percutant et incontournable?
Le Sacrifice d'abord, Le Miroir ensuite, sont pour moi deux révélations, deux chocs, deux coups de poignard au coeur.
Tarkovski me déstabilise et sans que j'en comprenne le mécanisme, me propulse dans un état d'hébétude proche de l'hypnose.
Le Miroir est un film hallucinant, une sorte de puzzle entre passé et présent, couleurs et noir et blanc, rêve et réalité. Tous ces fragments construisent peu à peu une oeuvre fascinante qui, au-delà du plaisir des yeux et des oreilles, s'engouffre jusqu'à l'âme pour se faire insidieusement nourriture spirituelle.
Le Miroir est une expérience sensorielle, presque mystique, à vivre avec le coeur et les tripes, bien loin de toutes les tentatives d'intellectualisation saugrenues que j'ai pu lire sur ce film.
Simplement. Passionnément.

10/10

» 05 Mai 2012 10:18

L,expérience m'a Également transporté. Jusqu'à mon lit, je le confesse. Fesses dont je fus sépare ce soir la, laissant une compagne subjuguee par la puissance de ce je ne sais quoi qui captive certains esprits. À noter qu en terme de mise en scène, ce film fait parti de ce que j ai vu de plus incroyable. tarkowsky semble posséder cette faculté à se brancher directement avec l'inconscient. si son cinéma ne peut se rationaliser à la virgule, il semble qu'une approche psychanalytique soit requise pour appréhender toute l'ampleur de ce film.

» 05 Mai 2012 11:04

C'est un des plus beaux sans aucun doute. Même si je resterai toujours hanté par le tout aussi magnétique Stalker, l'oeuvre fleuve du maître.

» 05 Mai 2012 13:24

@Nikolaï : Stalker, je ne l'ai pas encore vu. Mais il m'attend. Dès que les conditions de visionnage seront remplies, je plonge.

@Unjeff : Tout à fait d'accord pour le fait que Tarkovski se branche directement avec l'inconscient. C'est exactement ce que je ressens. Idem pour la mise en scène. Incroyable. Et c'est étrange, Tarkovski n'est pas mon réalisateur préféré. Il ne m'émeut pas. Mais il m'atteint en profondeur, comme s'il me parlait malgré moi. Et c'est certainement pour moi le cinéaste le plus fascinant et intéressant. Par contre, j'ai un avis différent du tien quant à la manière d'appréhender toute l'ampleur du film.
Pour moi, c'est un cinéma de sensations et la meilleure approche est d'oublier toute tentative d'analyse, tout angle d'approche "spécialisé". Arriver vierge de tout background intellectuel et plonger, les sens à l'affût. Là, tu en prends plein la tronche et c'est magique.
Parce que franchement, j'ai lu énormément de choses sur ce film et sur Tarkovski, et là-dedans, il y a bon nombre de prises de têtes assez stupéfiantes.
Genre :
"Ce n'est pas simplement la goutte qui se fond dans l'océan, c'est l'océan qui se fond dans la goutte. Toute partie est partie d'un Tout qui existe tout entier en chaque partie. C'est l'enjeu à la fois éthique et esthétique du film : seule la présence de la partie au tout permet la présence du tout dans la partie. Plus nous sommes présents au monde, plus le monde sera présent en nous. Plus nous vivons tout entier en chaque instant, plus en chaque instant nous pourrons retrouver l'ensemble du temps." (source Cadrage.net) :hein:

» 05 Mai 2012 21:06

Oui il y a beaucoup de littérature sur le film et le monsieur. Je suis convaincu que ce cinéaste nous dit des choses avec son art. Mais je suis d'accord avec ta manière d'aborder un tel film. Parce que d'abord, seuls les films qui nous touchent véritablement, font appel à notre désir. Et puis ensuite, quel espèce de chirurgien de l'impossible aborderait t il cliniquement un tel film ? Non ça n'aurait pas de sens. Mais pourquoi et surtout, comment, une fois touche, s'empecher d'aller plus avant et tenter de s'élever un tant soit peu ?