Juste quelques réflexions supplémentaires.
Les pistes bonus :
Elles ne sont pas l’apanage du Japon ; on en trouve sur d’autres pressages à destination de l’étranger. Historiquement, au Japon en tout cas, elles sont là pour contrer la version étrangère vendue moins chère. C’est donc l’appât pour attirer le chaland nippon, le petit plus qui fera qu’il dépensera son argent pour la version japonaise et non la version étrangère.
Il faut savoir que les maisons de disques japonaises font leur beurre sur les ventes des CDs locaux mais que ce sont les marchands de disques qui gagnent le plus sur les ventes import. La vraie bataille/concurrence est donc là.
Le CD japonais coûte plus cher que l’import pour plusieurs raisons : main d’œuvre et coût de production plus chers, traducteurs, papier supplémentaire pour la traduction et obi (splint card). Résultat, un CD plus cher à fabriquer au Japon que de l’importer. Seule parade pour freiner les acheteurs en import potentiels, rajouter de la valeur ajoutée.
Rapidement, la traduction seule n’a plus suffit. Sont donc apparues les pistes bonus (prises live, versions de démo, faces B de singles, versions instrumentales). Et c’est la question qui revient toujours dans les négociations, à savoir si on a du matériel supplémentaire pour la version japonaise.
Encore plus récemment, le matériel supplémentaire peut carrément être de la vidéo, à inclure sur un DVD bonus.
L'inclusion de ces bonus (sans compter la production, la traduction, etc) signifie un temps incompressible non négligeable, d'oû les décalages de sortie dans le pays d'origine et au Japon, de plus en plus court fort heureusement.
Mais le revers de la médaille de cette méthode, c’est de plomber le CD original par des pistes inutiles et de le rendre trop lourd à digérer. Il y a pas mal de déchets et parfois le plaisir d’écoute en est gâché. Résultat : on zappe la piste bonus. Un comble !
Exemple : sur la version japonaise de
This Godless Endeavor (2005) de Nevermore, les 2 pistes bonus sont des prises live. Hors avant 2008 Nevermore n’a jamais capté de concerts de manière correcte/professionnelle ; les 2 pistes sont donc d’une qualité plus que douteuse, digne d’un des plus mauvais bootleg. L’album s’en retrouve fusillé d’une part pour la mauvaise qualité de ces enregistrements mais aussi parce que ces 2 pistes viennent comme sur un cheveu sur la soupe après le titre de cloture d’album, pièce épique de plus de 8 minutes qui conclu l’album dans son pressage européen.
Les pistes bonus ne sont là que pour "concurrencer" les versions régulières import, et non les versions limitées ou collector, même si avec leur inclusion on peut s’en approcher. Les versions import CD + DVD se voient souvent amputer de leur DVD (
Symsonic (2002) de Rank 1, n’a pas de DVD en version japonaise). Trop de droits à payer.
Aussi, ces pistes bonus restent généralement liées à la première édition. Si il y a une réédition en import, agrémentée de bonus, au mieux la version japonaise reprends tout à l’identique soit rien ne sortira ; la version remasterisée de
Surfing with the Alien (1999) de Joe Satriani n’a tout simplement pas eue de version japonaise, tout comme la version Deluxe Legacy de 2007 (CD + DVD).
Dernier point, sur la perte de ces pistes bonus ; c’est uniquement vrai sur les labels mondiaux. Sony ou BMG Japan vont avoir la même édition mondiale (mais toujours avec traduction). Les pistes bonus seront là pour les versions collector/tour/upgradée qui sortent plus tard, toujours à l’échelle mondiale. Les labels EU/US non mondiaux vendent toujours les droits à des labels locaux japonais avec les fameux bonus en prime. A ce titre, le Japon reste le paradis des CD de Metal. Les labels US/EU de Metal sont trop petits pour avoir une filiale japonaise et donc les labels japonais ramassent tout ce qu’ils peuvent pour avoir du matériel supplémentaire.
La traduction/les informations additionnelles :
Elle est faite en interne ou en externe.
Le must en la matière de demeure toujours les chroniqueurs externes, généralement des chroniqueurs ou éditeurs en chef de magazine de musique qui ajoutent des "liner notes" parfois extrêmement documentées. Exemple, sur le pressage japonais de
El Greco (1998) – Vangelis, l’obi content la traduction du livret original tandis que la feuille libre intérieure renferme une présentation de Vangelis au travers de ses albums et replace le projet El Greco dans son contexte. Une mine d’information.
La qualité :
Tout n’est pas rose. Il y a également des erreurs d’impression (faute de frappe, paroles manquantes, etc), de pressage (inversion des pistes), même si globalement c’est irréprochable.
La seule chose technique qui me vienne à l’esprit cependant, c’est le problème presse des livrets dans les années 90 jusqu’au début des années 2000 (surtout chez JVC – Victor). Probablement dû à l’épaisseur des livrets, la presse créait 2 plis en diagonale à partir de chaque bord intérieur des agrafes vers l’extérieur.
Aussi, parfois les jaquettes sont remaniées et donc exit l’originale. Surtout vrai sur les labels techno et trance.
Exemple :
Beauty of Silence (2001) de Svenson & Gielen
Version mondialeVersion japonaiseParfois, c’est totalement en accord avec l’artiste lui-même ;
Tokyo Tapes (Remaster 2001) de Scorpions
Version mondialeVersion japonaiseAhlala, je pourrais encore en parler des heures