"Tout de même. Bémol à ma mélodie pour meurtre. Parce que je suis un homme profondément bon, indéniablement ouvert, je serais magnanime. Je reconnais à ce disque un moment ultime qui m'interdit de lui flanquer note assassine. "Hallelujah". Quasi du leitmotiv dans les séries américaines ça. La chanson qu'on entend toujours quand le héros il est tout triste. Domaine où par intermittence Buckley pouvait excellait, la reprise donc (voir également son incroyable version de "Je N'En Connais Pas La Fin"). Reprise de Leonard Cohen, ou plutôt de John Cale (parce qu'une fois n'est pas coutume, la version originale est ignoble). Comme pour contredire un reste si fangeux, "Hallelujah" se pose là au milieu comme un modèle de finesse et de retenue. Presque trop beau pour y croire. On ne voudrait pas en redescendre.
Voilà bien l'unique échantillon à sauvegarder et pourquoi pas, vénérer. C'est peu bien sûr, mais cela est suffisant pour interdire à tout homme semi-respectable de refiler ce vilain Grace à sa moman chérie, grande fan devant l'éternel de Patrick Fiori (ça peut que lui plaire pourtant)."
Tout faux
Je ne vais pas dire que "Hallelujah" est un mauvais titre mais toute sa valeur est au cœur de l'album. C'est un moment d'apaisement, une relative quiétude, une paix intérieure qui n'a de sens que dans l'écoute complète de l'album. Jeff Buckley ne reprenait que peu ce titre en concert car il est très difficile de ne pas tomber dans le pathos et il faut une précision horlogère pour bien l'intégrer. La difficulté majeure est qu'elle ne souffre pas l'à peu près sinon c'est de la bouillasse. Lui-même n'était pas complètement satisfait de sa version studio.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeff_Buckley
En 2008, la popularité de Jeff Buckley connaît un nouvel essor grâce notamment à une interprétation d'Hallelujah par Jason Castro dans l'émission American Idol. En effet, la semaine suivant sa prestation, la chanson (la version de Jeff Buckley) devient n°1 des ventes par téléchargement aux États-Unis. En France c'est l'émission Nouvelle Star qui y a contribué avec Julien Raoux (durant les castings), mais surtout avec la prestation de Benjamin Siksou lors du prime-time du 15 mai 2008 . La chanson passe depuis régulièrement à la radio et les ventes de l'album ont nettement augmenté.
Paradoxalement à ce succès, Jeff Buckley, lui, n'était pas satisfait de sa version (« Ma version est trop rapide. […] Je devais choisir entre celle-ci et une autre que je détestais vraiment. En tout, il doit bien exister vingt-deux versions qui traînent quelque part »), et selon Gary Lucas, il n'aurait pas aimé une telle « mythification » de son nom (« Il n'aurait pas aimé ça, il en avait suffisamment entendu sur son père. […] Il ne se rêvait pas en héros, lui-même n'en avait pas. […] Si Jeff a été et restera si marquant, c'est que sa musique a toujours été celle d'un survivant. »
Mieux vaut avoir du succès que pas du tout et cela rappelle au passage que si dès la sortie de l'album Jeff a reçu un grand succès critique et une base de fans connaisseurs et déjà hystériques le grand public ne l'a découvert que bien après sa mort avec le succès commercial lié à des reprises de ce titre dans des karaoké télé.
Ma même à coté du poster de Céline, Jeff reste Jeff et ce n'est pas une raison pour le désavouer
Lara Fabien je l'ai entendu un jour à la télé en live accompagnée de son copaing guitariste de l'époque et peut-être encore je ne sais pas. Mais ce jour là c'était la grande classe bien plus que les Cat Power like françaises élevées pour plaire à des Sirius ...
On va donc prendre un autre titre de Jeff pour conclure.
Pour l'amener il faut connaître le morceau Dream Letter de Popa Tim extrait de l'album que j'ai mis en illustration tout à l'heure.
[youtube]jyrawwOwdH4[/youtube]
Lady time fly away
I've been thinking 'bout my yesterdays
Oh, please listen darlin' to my empty prayers
Sleep inside my dreams tonight
All I need to know tonight
How're you and my child?
Oh, is he a soldier or is he a dreamer?
Is he mama's little man?
Does he help you when he can?
Or does he ask about me?
Just like a soldier boy
I been out fighting wars
That the world never knows about
But I never win them loud
There's no crowds around me
But when I get to thinkin'
'Bout the old days
When love was here to stay
I wonder if we'd ever tried
Oh, what I'd give to hold him.
Au delà de la beauté de la chanson, on peut s'interroger si le texte va réellement réconforter un enfant laissé de côté
On a envie de lui répondre ni soldat ni rêveur mais chanteur comme toi et tu peux passer lui faire une bise père éloigné au front
Donc Jeff va répondre à ce père déjà au ciel par le biais d'un titre de son album Dream Brother. Ce mauvais songwriter va le faire indirectement de manière poétique et certainement plus pudique. Il invoque dans la chanson un frère rêvé dont les parents se séparent et par là même recentre la tristesse sur la réelle victime lui et pas ce popa indigne
There is a child sleeping near his twin
The pictures go wild in a rush of wind
That dark angel he is shuffling in
Watching over them with his black feather wings unfurled
The love you lost with her skin so fair
Is free with the wind in her butterscotch hair
Her green eyes blew goodbyes
With her head in her hands
and your kiss on the lips of another
Dream Brother, with your tears scattered round the world.
Don't be like the one who made me so old
Don't be like the one who left behind his name
'Cause they're waiting for you like I waited for mine
And nobody ever came...
I feel afraid and I call your name
I love your voice and your dance insane
I hear your words and I know your pain
Your head in your hands and her kiss on the lips of another
Your eyes to the ground
and the world spinning round forever
Asleep in the sand with the ocean washing over...
Mise en image merveilleuse avec du Metropolis chef d'oeuvre de Lang et l'assemblage est à mon sens également merveilleux et pour l'être il faut que le titre de Jeff ne soit pas si mauvais, un grand moment artistique je trouve au delà du temps ça mérite du Viméo