Paolo Fresu trompette, bugle
Bebo Ferra guitare
Paolino Dalla Porta contrebasse
Stefano Bagnoli batterie
Une interprétation de grande classe par un quartet qui joue avec complicité et plaisir.
Paolo Fresu a alterné entre bugle et trompette (avec et sans sourdine) avec des effets électroniques très réussis.
Les autres musiciens sont vraiment excellents, vraiment la crème, avec un sens du beat formidable.
De nombreux chorus impeccables avec Bebo Ferra, et un son hors pair pour notre trompettiste italien qui possède un lyrisme et un son de toute beauté, et des compositions très convaincantes. Gros succès avec le public, salle conquise et des musiciens simples comme tout avec dédicace après le concert (eh, eh, eh…).
Vraiment une grande, grande, grande prestation avec un rappel très chaud.
2ème concert :
Herbie Hancock piano
Chris Potter saxophone
Lionel Loueke guitare
Dave Holland contrebasse
Vinnie Colaiuta batterie
Sonya Kitchell voix
Amy Keys voix
Mythe, légende vivante, Herbie Hancock qui joue pour la 6ème fois à Marciac est visiblement « chez lui », apostrophe le public entre chaque morceau, carrément hilare, voire malicieux avec ses musiciens et les chanteuses, bref il s’éclate, ça se voit et il le montre avec un sens du contact très direct sans effets de star. On est bien à Marciac.
Formidable prestation de la chanteuse Amy Keys qui a relevé des chorus lancés par Herbie avec grande classe. Une voix de toute beauté, et une technique hors pair, avec une capacité à tenir les notes exceptionnelle : elle a surpris la salle qui l’a souvent applaudi.
Sonya Kitchell moins convaincante, une interprétation qui n’a pas la finesse de sa voisine, voix assez vite criarde.
Solo de 10 minutes à la contrebasse par un Dave Holland im-pé-rial qui lui a valu un tonnerre d’applaudissements bien mérités (qui a retardé la reprise pendant une bonne minute !) car c’était vraiment extraordinaire de sensibilité, de beauté, de profondeur et de sincérité, l’homme fait vraiment corps avec son instrument, la contrebasse vibre et chante, qu’il joue les yeux fermés de bout en bout avec une autorité rare devant un public médusé. Probablement le meilleur bassiste actuel, en tout cas le bonhomme est bouleversant : on est tout en haut, en haut, en haut.
Plusieurs morceaux très intimes par un Herbie qui joue avec les silences, un Lionel Loueke qui possède un jeu très personnel qui puise ses sources en Afrique, un Vinnie Colaiuta qui est un formidable batteur qui nous gratifie d’un solo magnifique.
Puis, après une intro faite pour tromper son monde (le côté farceur de Herbie) le thème de la mort qui tue « Cantaloupe Island » que tout le monde espérait sans oser y croire !
Et là, tout bascule, ca démarre en trombe et ça devient très, très chaud avec un Herbie Hancock qui fait des sauts en jouant et qui renvoie la balle à un Chris Potter Monstrueux qui se lâche et enchaîne chorus sur chorus avec une énergie dont il a le secret sur scène, le saxo est trituré à l’extrême par un Potter qui a décidé de tout donner et ça le fait !!! Quelle classe !
Résultat : toute la salle debout et un très long rappel avec les thèmes sacrés des Headhunters, Herbie court de l’un à l’autre avec son synthé en bandoulière, ça se met à danser dans la salle, sur scène c’est énorme !
La tuerie ! Herbie Hancock jubilatoire ! Tous les musiciens ont un grand sourire pendant le set : il semble que c’était un grand soir. Quelle pêche !
Quelle soirée ! Enorme ! Ca fait deux ans que j’y vais et il y a un truc spécial à Marciac (ce que disent les musiciens eux-mêmes), il y a des ondes qu’on ne sent pas ailleurs, probablement parce que l’endroit est incroyablement coupé du reste du monde (le trajet est long et la route…, ca se mérite !) et que ce tout petit village (qui est le dernier endroit où on penserait faire un tel festival !) est totalement imprégné et mobilisé pour une véritable fête du jazz ?
Demandez-vous après pourquoi mon pseudo !!!
Créé le 12 Avr 2021 23:17
