Je vous donne la recette, histoire que vous puissiez en faire autant si vous avez le temps.
Donc, vous choisissez une après-midi où vous êtes certain(e)s de ne pas être interrompus (faut avoir mangé ni trop ni trop peu avant, avoir satisfait à toutes les exigences de la nature etc etc).
Vous sélectionnez quelques disques. Si possible, des 33t — dans les çéveuntiz y’avait pas de cédé. Éventuellement des 45t, mais c’est pas une obligation. Vous faites chauffer les bouzins — et vous vous calez dans votre fauteuil préféré et vous vous les passer à volume confortable.
Par exemple, je me suis enchaîné l’après-midi (sans forcément tout passer – des fois je saute une plage voir une face complète):
- Malice In Wonderland de Ian Paice, Tony Ashton et Jon Lord (un 33t de1976 Polydor n°2391 269): un peu disco sur les bords, dirais-je, mais ça faisait un bon moment que je ne me l’étais pas écouté celui-là — et puis la basse (tenue par Paul Martinez) est superbe (je trouve) — de quoi avoir vraiment envie de remettre sa chemise grise… Bon j’exagère…

- let’s rock’n’roll avec Hello! du groupe Status Quo (un 33t de 1973 sorti chez Vertigo n° 6499 683): que ceux qui n’ont jamais secoué leur tête chevelue jusqu’aux reins en cadence en espérant avoir la même pèche que Rossi et Parfitt me jettent la première Fender dans le travers du museau!


- OK — on se calme… deux secondes, le temps de changer de disque: le troisième album de Lynyrd Skynyrd intitulé Nuthin’ Fancy (33t sorti en 75 chez MCA Records n° 414 002) — du bon gros rock qui fait regretter que cette cochonnerie d’avion qui transportait une bonne partie du groupe se soit écrasé en 77. C’est du bon gros rock sudiste bien gras qui te vous donne envie de se repasser du country en se saoûlant au bourbon frelaté de contrebande: «I’m a whiskey rock a roller – That’s what I am – Women, whikey, and miles of travelling – Is all I understand» (on notera au passage la poétique totalement hölderlinienne!). Trois guitaristes pour un seul groupe ça fait du monde! Edward King et sa Stratocaster (de temps en temps une Gibson SG) – Allen Collins à la Gibson Firebird (ça fait rêver!) – et Rossington avec une Les Paul – et ’videmment Ronnie Van Zant qui chante. Ajoutons-y un bassiste, un batteur et un clavier, et ça finit surpeuplé
- pas forcément plus calme mais tout autant inventif et dans un genre un peu différent: Larks’ Tongues in Aspic de King Crimson, le groupe dans lequel j’ai entendu Robert Fripp à la guitare pour la première fois (je ne sais même pas s’il avait fait autre chose avant, d’ailleurs). Plus introspectif par endroit: «If I only could deceive you – Forgetting the game – Every time I try to leave you – You laugh just the same – ’Cause my wheels never touch the road – And the jumble of lies we told – Just returns to my back to weigh me down (doodoodoo dolulululu!

- et un 33t à suivre: le premier album solo du beau David — Gilmour évidemment – sorti en 1978 sans titre (Pathé Marconi EMI/Harvest n° 2C068 60774), avec juste une étiquette autocollante marqué « First Solo Album » – qui nous avait fait croire juste un temps qu’Animals avait réellement signé la dernière page de l’histoire du groupe… À l’écoute de cet album (quand même bien meilleur que About Face sorti en 84), on entend un son – et du bon qui sonne très Pink Floyd (comme quoi y’a pas que Waters dans la vie)
- Enfin, et pour finir (l’après midi déjà bien entamée), le premier Dire Straits (mézôfait ça veut dirkoi “dire straits”?!

Et bon voilà. Si vous avez des suggestions d’après-midi çéveuntiz à votre guise, n’hésitez pas à donner votre recette à vous.
Cdlt
