(The) Tree of Life (Palme d'Or 2011)

[Unjeff]

Ah oui en effet Bénédicte est éblouissante Merci pour ce lien, les choses se précisent dans ma tête sur ce film Je suis content que la thèse "Cabrel" soit définitivement à écarter

[opbilbo]

Je ne l'ai jamais vu : je vais me faire une projection peut-être ce soir (en tous cas, très bientôt !)...

[Wawa]

Je ne l'ai jamais vu : je vais me faire une projection peut-être ce soir (en tous cas, très bientôt !)...

Adieu

[Wawa]

Vu il y a quelques mois maintenant. C'est beau : l'image est belle, le rythme est beau, les acteurs sont beaux, le jeu est beau, la musique est belle. Et pourtant, je me suis fait un peu ch**r. : j'ai attendu la fin en espérant une explication que je n'ai pas eue. Mais a-t-on besoin d'une explication à tout ?

Le meilleur de ce film, c'est finalement de lire les commentaires et de comprendre la sensibilité différente de chacun : j'ai réalisé que prendre le temps d'écouter le monde qui m'entoure et avoir conscience de ma -petite- place ici bas n'était pas le principal moteur de ma vie, alors que ça l'était pour d'autres. Ca semble idiot, mais je trouve toujours intéressant de découvrir ce qui nous distingue les uns des autres.

Au moins, ce film, par les commentaires que j'ai lu, y a participé.

[tenia54]

The Tree Of Life est un hymne à la vie. Un hymne au sentiment, à la chaleur, à la nature, à la spiritualité, mais surtout au deuil et au pardon. Ce n'est pas un film facile, mais qui nécessite au contraire du spectateur qu'il ouvre toute sa sensibilité personnelle au film, pour l'accueillir, le laisser résonner en lui.

Ce que raconte Malick est pourtant très simple : un homme (Sean Penn), maintenant assez âgé, regarde derrière lui et remet en question sa vie passée, ainsi que les rapports qu'il a eu tant avec son entourage qu'avec son environnement. Cette base, Malick l'embrasse et la transcende pour en faire une symphonie d'une technicité sans faille à travers un montage fragmenté et un style visuel libre qui pourra en laisser plus d'un sur le carreau.

A travers son film, le réalisateur et scénariste touche à des sujets très variés mais très simples. La foi oui, mais la foi dans des idéaux, des valeurs : les parents modèles, la nature, l'innocence, la place de l'humain dans l'univers. Comme souvent chez Malick, la complexité n'est qu'apparente. Si les questions posées restent souvent sans réponse, c'est pour mieux permettre une lecture personnelle et une appropriation du film. Si on se lance dans l'aventure sans préjugés, le film a de fortes chances de donner à chacun ce qu'il accepte de laisser résonner au fond de soi. Ainsi, nul besoin d'être croyant pour être touché par The Tree of Life.

De plus, Malick utilise un style visuel très libre, comme flottant, donnant un rythme aérien au film. Il s'appuie aussi sur une bande son magnifique, de Mozart à Chopin, en passant par Preisner et Tavener. Malick étant un des rares cinéastes à avoir une véritable oreille pour choisir les partitions musicales de ces films, il en résulte une adéquation rare entre les images et la musique : que ce soit la séquence folle de la Création, la naissance de Jack ou ses nombreux errements, chaque scène, quasi chaque plan est sublimé par la musique choisie.

Mais ce qui fait toute la puissance émotionnelle de The Tree Of Life, rarement atteinte au cinéma (hormis dans des films comme Une femme sous influence de Cassavetes), c'est sa capacité à intégrer l'intime dans l'épique, le grandiose. C'est aussi cette ambition qui rend le film si fragile mais si fort dans sa portée, à travers des personnages et des situations à même de nous rappeler des souvenirs personnels.

En cela, Pitt et Chastain font un excellent travail dans leurs rôles respectifs de père autoritaire mais aimant, et de mère laxiste mais maternante (soit 2 figures de parents très classiques dans la psychologie de l'éducation parentale). Au milieu de tous ces cadres travaillés, les acteurs auraient pu, en effet, être écrasés par les visuels et paraître comme hors du film, comme Radha Mitchell dans Silent Hill. Il n'en est rien, bien au contraire. Pitt émane une autorité naturelle doublé d'un charisme impressionnant. Il faut le voir ruminer ses erreurs, ses échecs, puis rejeter cette frustration sur ces fils. Chastain, elle, sait avoir une présence tout en ayant des dialogues limités au maximum, Malick sublimant sa grâce et sa douceur (celle de sa voix notamment).

On pourra évidemment reprocher à The Tree Of Life un certain hermétisme (le montage fragmenté, notamment, ainsi que la conceptualisation abstraite assez récurrente), mais ce serait passer à côté de la simplicité du film qui fonctionne simplement sur un flux d'idées et d'images-métaphores plutôt que sur un flux narratif classique.

Malick infuse tout cela avec cohérence, comme cette mère vue par son enfant comme une déesse en lévitation, ou cette naissance qui semble être comme nager hors d'une maison engloutie. Et lorsque la mère en appelle à Dieu suite à l'annonce de la mort de son fils, Malick lui répond : "quelle importance a la mort d'une personne au sein de l'Univers ?"

Et puis il y a ce final d'une beauté infinie, où le conscient se mêle à l'inconscient, où le passé, le futur et le présent se réunissent pour la fin des temps, où l'on acceptera enfin sa mort afin de mieux accepter sa vie passée.

Mick LaSalle, du San Francisco Chronicle, avait écrit à propos du Nouveau Monde : "Il est difficile d'écrire un beau poème court. Il est difficile d'écrire un beau long roman. Mais écrire un beau long poème de la taille d'un beau long roman - cohérent et qui soit exponentiellement meilleur que ce que le court poème ou le long roman aurait pu être - c'est presque impossible. Malick l'a fait. Avec des images."

Cette citation s'applique parfaitement à The Tree Of Life. C'est l'univers entier que contiennent les 2h20 de poésie du film, depuis le Big Bang jusque la fin des temps, de l'infiniment intime à l'infiniment épique.

10/10

[opbilbo]

Je ne l'ai jamais vu : je vais me faire une projection peut-être ce soir (en tous cas, très bientôt !)...

Adieu

Bonsoir !

[Fabi]

The Tree Of Life est un hymne à la vie, un hymne au sentiment, à la chaleur, à la nature, à la spiritualité, mais surtout le deuil et le pardon. Ce n'est pas un film facile, mais qui nécessite au contraire du spectateur qu'il ouvre toute sa sensibilité personnelle au film, pour l'accueillir, le laisser résonner en lui.

...

10/10

Superbe ta critique!

Et 100% d'accord avec ta note. Inoubliable! Tu m'as donné envie de le revoir!

[laurentdelyon]

j'adore le "ce serait passer à côté de la simplicité du film"

je m'en remettrais jamais de ce film, mais c'est bien, chaque CR apporte une nouvelle définition, comme quoi il n'est pas si "simple", mais un peu trop "on laisse le spectateur se faire une idée".... par contre je suis 100% d'accord sur le "un style visuel libre qui pourra en laisser plus d'un sur le carreau"

[tenia54]

j'adore le "ce serait passer à côté de la simplicité du film"

je m'en remettrais jamais de ce film, mais c'est bien, chaque CR apporte une nouvelle définition, comme quoi il n'est pas si "simple", mais un peu trop "on laisse le spectateur se faire une idée"

Pour moi, ce n'est pas incompatible.
Mais je pense que trop de spectateurs l'ayant trouvé trop compliqué l'ont rendu trop compliqué, à chercher à tout comprendre, à tout analyser.
Pourquoi le mère lévite, et c'est quoi ce géant dans le grenier, et puis ce gamin dans la maison sous l'eau, etc etc.

On s'en fout.
En tant que tel, sérieusement, on s'en fout.
C'est le point de vue d'un gosse, et on voit le monde à travers ses yeux. C'est une possibilité extrêmement simple répondant à nombre de ses questions.

C'est comme les dinosaures. La compassion dès la création de l'Univers. A-t'on besoin de chercher plus loin ? Je ne pense pas.

C'est pour ça que je pense que The Tree of Life est un film simple. Il raconte des choses très simples, parle de thèmes qu'on pourrait facilement juger pataphysique de comptoir, et utilise pour ça des images très simples.

Ce qui n'est pas simple, en fait, c'est de ne pas chercher midi à 14h. Parce que le film, comme tu le dis, laisse le spectateur se faire une idée. C'est l'anti-Inception, où le spectateur n'est pas une seule seconde lâché. Mais il ne faut pas pour autant aller chercher trop loin au risque de se perdre.

[opbilbo]

...100% d'accord avec tenia54.

[TELLOUCK]

Je vais essayé de revoir ce film car j avais laché au bout d'une demi heure tant je trouvais le temps long.

[opbilbo]

Test en VO.

HD1 + CII + BD85 sur 2m03.

(The) Tree of life (UK-AB-VO) : (Fox 2011) A/A+ (MPEG4/AVC) Format 1.78:1 Une très belle image argentique avec une grande profondeur de champ et une excellente définition. Le niveau des noirs est bon. La compression n'est pas parfaite (banding léger mais "harmonieux" présent dans de nombreuses scènes à effets spéciaux (la création...) et uniquement pendant les scènes de ce type). Les scènes d'intérieur en basses lumières sont très légèrement bruitées.
viewtopic.php?p=174986865#p174986865



Genre: Drame
Durée: 2h19
Zone: AB
Doublage: non
Langues: anglais DTS HD MA 7.1
Sous-titres: espagnol et anglais SDH
Images:
Son:
J'ai Aimé:
/


Le film 5/5 : Il faut se laisser entrainer par le flux des événements sans trop se poser de questions pour l'apprécier : Les thèmes principaux étant la foi, la famille et une interrogation sur le sens de la vie (le film ressemble à une prière)...Jessica Chastaigne y est magnifique, tout comme le film...
viewtopic.php?p=177164730#p177164730

Et voir dans l'Hebdo n°17.

-----------------------------------------------------
Notation :

0/5 -nul, navet, à chier...
1/5 -médiocre, j'ai pas accroché, soporifique...
2/5 -se laisse voir, mais sans plus...
3/5 -bon film, on passe un moment agréable...
4/5 -excellent film...
5/5 -un chef d’œuvre, magnifique...


L'image : Pas de différence significative avec la version européenne (peut-être que le banding est un poil moins présent mais c'est subjectif).
viewtopic.php?p=176651188#p176651188

La bande son : Une démonstration.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------
-Notation :

- A : l'excellence en HD mais avec des nuances : A+ > A > A-
- B : Bon B+ à moyen pour B et B-
- C : Ça ressemble plus à du DVD qu'à de la HD, avec des nuances : C+ > C > C-
- D : comme détritus, de la merd;e quoi !

viewtopic.php?p=175044656#p175044656

[marck5]

tiens ce monument rejeté par une partie du public,il ne pouvait en etre autrement.

[tenia54]

A propos de Lovely Bones :

Visions oniriques kitchissimes de mauvais goût (façon écran de veille pour Windows 7)

Et maintenant :

Ça me fait toujours rire ça "les fonds d'écrans pour windows ou mac", comme à l'époque Pauline Kael qui comparait certains plans de "voyage au bout de l'enfer" à du National Geographic. Tout aussi ridicule.

Cet argument wallpapers/screensavers trouve comme tu le vois une justification différente selon les sensibilités. Pour The Lovely Bones, ayant vraiment apprécié et jugeant les scènes oniriques superbes, je trouvais ton argument aussi "ridicule" que ce que tu décris ici. Je me suis évidemment abstenu de t'en faire part dans ces termes, comprenant et respectant ta position.

2 ans 1/2 plus tard, je relis le topic, et constate en ricanant cette tirade. En effet, entre temps, mon fond d'écran est maintenant un défilement de captures du BR de The Tree of Life.

[Kishizo]

J'ai également recroisé Tree of life sur Youtube.
Un fan s'est amusé à associer les images avec la musique de Talk Talk et c'est une brillante idée.
Il se sert de l'album Spirit of Eden qui est un album culte du pop rock.
Bon j'ai déjà du poster en bla2 ou Musique mais comme les compartiments sont assez étanches je remets


Full album : http://www.youtube.com/watch?v=ZN6bQ7ptLEw

L'album date de 1988 l'année de la nouvelle naissance de Talk Talk, groupe jusqu'alors reconnu comme une incroyable machine à hits synthés pop.
Cet album va marquer une forte rupture. Leur maison de disque leur avait signé un chèque en blanc pour un nouvel album et toute latitude vu les succès passés. Ils s'en frottaient déjà les mains. Quelque chose à dérapé ...
La grâce divine
Plus de synthés, des titres longs ne permettant pas une exploitation en singles, une musique plus cérébrale que foot tapping, l'ouverture vers le classique le jazz...
Ils venaient de pondre le disque qui influencera toute une ribambelle de musiciens par la suite notamment le courant post rock mais c'est encore trop réducteur, des bons albums de Sigur Ros à un Vespertine de Björk les Talk Talk sont les papas, pour tous
Suicide commercial mais succès critique, la maison de disque arrivera quand même à extraire un single "I believe in you" dont les paroles sont écrites par Mark Hollis en mémoire de son frère mort d'une overdose. (ça colle avec ToL)
A noter également la pochette en arbre de vie, ça recolle

[youtube]e-Ci8c8KJG4[/youtube]

[youtube]Z6LnK4vMXkc[/youtube]

[youtube]eihZvLxliK8[/youtube]

Un dernier titre de l'album associé au classique de De Sica "Le voleur de Bicyclette". Ce qui est intéressant avec ces scènes extraites est que l'on voit le génie et qu'on comprend pourquoi ce film peut-être classé 10ème du top 100 des réalisateurs du Bfi : http://explore.bfi.org.uk/sightandsound ... directors/
Que de boulot et de talent artistique derrière cet extrait la classe
C'est du niveau de Murnau on voit que rien de ce qui se passe dans le cadre est laissé au hasard, comme pour les tableaux on a envie de tracer les lignes de fuite, les compositions de chaque plan sont équilibrés.

[youtube]H7n99RgdoWA[/youtube]