Bonjour,
Je vais probablement refroidir l'atmosphère, mais il ne faut jamais chatouiller un vieil utilisateur de vinyles.
Car, de très sérieux tests assortis de mesure techniques ayant été publiés dans les années 70, il faut quand même savoir que la lecture d'un disque de 30 cm dont je dispose encore de quelques exemplaires en gravure directe et en version 45t et pire d'un petit 45t ne sera jamais lu de façon homogène si on ne dispose pas d'un bras tangentiel.
Il faut également rappeler que le contact physique entre diamant et sillon provoque toujours une usure de celui-ci (plus ou moins importante bien sûr si tout est exactement très bien réglé) que les vérifications à l'aide de microscopes électroniques permettaient de constater sans contestation possible.
Cela signifie qu'il y aura forcément perte d'une partie des fréquences aigües et un léger fruit de surface qui vont apparaître.
C'est d'ailleurs pour ces raisons que les personnes exigeantes enregistraient toujours les disques de piano solo sur bandes magnétiques (magnétophone et K7 pour le côté pratique) ou achetaient un nouvel exemplaire neuf du disque une fois que celui-ci n'était plus écouté ensuite qu'occasionnellement.
Puis, comme l'a rappelé
dub, y compris sur Linn LP12 le top de l'époque, je n'ai par exemple jamais entendu aucun 33t égaler la qualité des enregistrements des concerts classiques et de jazz en direct de France Musique effectués sur bandes magnétiques à 19 cm/s sans même avoir l'obligation d'avoir recours à un modèle deux pistes (la bande ne sert que d'un seul côté, mais les pistes sont plus larges). Le magnétoscope ayant également permis ce genre d'exercice avec un résultat très surprenant et un peu plus pratique.
Cependant, tout comme l'usage des vinyles qui demandait beaucoup d'attention et quelques accessoires (poussière/électricité statique), celui de magnétophones n'en était pas exempt non plus.
Comme la nécessité d'avoir le nécessaire de réparation (ex: BASF) afin de pouvoir éventuellement réparer les minicassettes, puis, d'effectuer très régulièrement la démagnétisation des têtes et du chemin de défilement des magnétophones à bande ou à K7. Sans compter l'usure des têtes et des guides, les précautions pour le stockage des bandes qu'il était conseillé de lire périodiquement afin d'éviter les transferts entre couches d'enroulements de la bande et qu'elles ne se collent par effet d'aimantation, la modification de la couche constituée d'éléments ferrugineux lorsque la partie qui amalgamait les particules métalliques se modifiait sous l'effet de variations de température en changeant l'ordre établi lors de l'enregistrement.
Toute une époque !
Qu'à l'exception de l'ardeur immanquablement plus émoussée du mélomane je ne regrette vraiment pas en ce qui concerne les possibilités d'écoute de la musique puisque la fraîcheur physique et technique des supports alors seulement disponibles connaîtra inexorablement le même déclin.
En revanche, j'accorderai un sérieux avantage au vinyle sur ces concurrents puisqu'il permet d'agrémenter éventuellement le résultat sonore à sa guise en changeant tout simplement de cellule phono (vive les platines à deux bras
).
Mais, affirmer que l'un des supports est meilleur que l'autre me paraît hasardeux sans essais très sérieux parce que les tests que j'ai fait avec des personnes de mon entourage à qui je passais le CD et son homologue 33t en situation dite aveugle (platine et lecteur CD dans une pièce différente) m'ont permis de constater qu'aucune ne percevait de différence. Différence qui peut pourtant parfois exister sur certains aspects (ex: image différente) mais jamais au détriment d'un seul de ces deux supports par rapport à l'autre car il y a aussi des vinyles très mal enregistrés.
Néanmoins, y compris dans de très bonnes conditions de lecture (disque en excellent état/absence totale d'électricité statique), une oreille exercée entendra toujours le très léger bruit de lecture occasionné par le contact du diamant sur le disque lorsque le niveau de modulation n'est pas élevé (il paraît que les jeunes trouvent du charme à ce défaut
).
Tout cela rappelé de manière non exhaustive, le choix de l'une ou des autres de toutes les solutions désormais disponibles n'est évidemment pas critiquable puisque la finalité est de parvenir au maximum de plaisir à l'écoute de la musique.
D'ailleurs, je n'avais certainement pas plus tort que les autres ce matin vers 7 heures, lorsque le hasard du choix s'est porté sur le quatuor de Debussy dans une version flac bien pratique au bord de l'eau pendant que les quelques 300 vinyles que j'ai conservés restaient au frais.
Bon week-end.