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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

Universal : 500.000 enregistrements partis en fumée en 2009

Message » 14 Juin 2019 15:08

syber a écrit:
Kishizo42 a écrit:... des scènes avec Fritz Rasp bien connu par Syber, sans doute la pire ordure du cinéma, génial ce salopard. Heu Rasp pas Syber :mdr:


La coupe de cheveu de l'ami Fritz dans "Fraü im Mond" est tout bonnement géniale. Javier Bardem s'est inspiré de Fritz Rasp pour composer ses personnages de méchants, j'en suis certain :D

Un bonheur de spectateur !


Désolé de poursuivre le HS mais j'ai trouvé super intéressant cet article
Qu'ont en commun Amélie Poulain, Jack Sparrow et Cléopâtre? Tous ces personnages cinématographiques sont passés entre les mains du créateur capillaire John Nollet.

http://www.slate.fr/story/176331/cultur ... ck-sparrow
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Message » 14 Juin 2019 15:13

:o J'en reste sans voix ! :mdr:

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JG Naum
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Message » 14 Juin 2019 15:43

Je ne suis pas tout à fait d'accord.
Bien sur je ne veux pas nier la perte colossale de masters originaux et plus encore peut-être de bandes multipistes non mixées. C'est terrible.

Néanmoins, le vrai problème culturel, et pas industriel ou financier, est à mon sens, celui qui touche tous les inédits, les rush, les prises alternatives qui n'ont jamais mis dans le commerce, jamais été communiqués au public et sont perdus pour toujours. Si j'avais relu le papier du Monde, j'aurais dit à Siclier qu'il fallait ajouter un paragraphe sur ce sujet précis pour bien faire la différence.

Qu'un master d'Eminem, de Buddy Holly, de Billie Holliday soit perdu est triste, mais pas tragique : leurs disques sont là. Que des prises alternatives, des morceaux écartés des mêmes aient été perdus est tragique culturellement.

Tout ce qui a été publié un jour dans le commerce est conservé chez les mélomanes et dans les archives publiques. Mais dans l'Etat où la maison de disque l'a communiqué au public...

Et ce n'est certes pas souvent dans un état digne des bandes originales, car le montage aux ciseaux, puis le mixage sur deux pistes ont pu être plus ou moins bien faits en leur temps (combien de montages inaudibles sur 33 tours arrachent les oreilles sur CD...), que le support microsillon est une perte colossale par rapport au master sur bandes, et plus encore quand il s'agit d'une réédition faites avec une copie de copie de la bande originelle ou, pire d'une bande mastérisée pour le LP et recorrigée pour l'améliorer pour le CD :mdr: : je recommande toujours à ce sujet de lire la pochette de la dernière réédition en date des enregistrements de studio de Maria Callas sortie il y a environ 4 ans : c'est édifiant du n'importe quoi qui règne dans les maisons de disques, mais là au moins c'est écrit noir sur blanc par les techniciens d'Abbey Road... -,

Mais au moins, ces disques existent en tant que "contenu artistique" et n'est pas perdu corps et bien...

Mais tout ce qui n'a jamais été publié là c'est foutu... Et là, c'est une perte totale...

Encore que nombre d'inédits sont copiés à des fins personnelles par des employés toqués de raretés... et plus l'artiste sera rare et oublié et plus il aura de chances d'avoir été copié en douce... Le cas est plus fréquent qu'on l'imagine chez différents éditeurs autres qu'Universal...

(J'ai ainsi pu écouter récemment une copie complète d'une séance d'enregistrement non montée de Vladimir Horowitz - il est connu celui-là -, parlant même dans le micro avec le producteur : jamais édité... et pourtant, ça circule sous le manteau, mais vraiment sous le manteau.... Plein de disques d'archives sortent avec des alternatives takes chez des petits éditeurs qui n'ont rien à voir avec celui d'origine... comment ont-il eu ces copies de 78 tours ou de bandes... Mystère... je possède ainsi une copie complète de la rupture en pleine séance d'enregistrement entre une artiste célèbre en son temps et sa maison de disques : document fabuleux... tout récemment édité sur disques, que j'ai diffusé à la radio il y a des années et des années et au Louvre lors d'une biennale plus tôt encore.


là, on parle de 500 000 "chansons" disent-ils, on va dire "morceaux" au total, déjà publiés ou pas, numérisés ou pas... Ce qui fait environ de 35 000 à 50 000 albums.
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Message » 14 Juin 2019 15:46

On est tt de même dans une société d'hyper-archivisation 'pour rien'... Si on m'avait dit il y a 10 ans que je photographierai mes plats au resto... :oops: Que j'aurai l'intégralité des catalogues des maisons de disques à disposition chez moi...

Inversement il y a 150 ans, la masse d'information conservée et à disposition était dans une proportion moindre... Mais j'imagine qu'on l'exploitait plus en profondeur...

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Message » 14 Juin 2019 15:47

JG Naum a écrit:... J'avais entendu parler du pb de conservation des oeuvres ciné récentes aux US car les boîtes privées n'ont pas les moyens ou envie de le faire... Je n'arrive pas à trouver le lien...


C'est un problème ancien auquel Coppola, Spielberg et d'autres se sont attelés il y a plus de 20 ans, en citant le modèle de la Cinémathèque française...

Aux Etats-Unis, le problème est double : le privé ne voulait pas dépenser d'argent pour quelque chose qui ne lui rapportait rien et conserver ce qui est de toute façon considéré comme le produit d'une industrie de l'éphémère et pas une production culturelle majeure... Les choses semblent changer un peu depuis qu'il faut alimenter le streaming en masse...
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Message » 14 Juin 2019 15:50

JG Naum a écrit:On est tt de même dans une société d'hyper-archivisation 'pour rien'... Si on m'avait dit il y a 10 ans que je photographierai mes plats au resto... :oops: Que j'aurai l'intégralité des catalogues des maisons de disques à disposition chez moi...

Inversement il y a 150 ans, la masse d'information conservée et à disposition était dans une proportion moindre... Mais j'imagine qu'on l'exploitait plus en profondeur...


Tu poses le problème à la perfection...

Il faut lui en ajouter un autre : plus on recule dans le temps et plus le support est solide... la pierre gravée plus que le papyrus qui l'est plus que le parchemin qui l'est plus que le papier de chiffon qui l'est plus que le papier journal d'aujourd'hui...
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Message » 14 Juin 2019 19:15

haskil a écrit:
JG Naum a écrit:... J'avais entendu parler du pb de conservation des oeuvres ciné récentes aux US car les boîtes privées n'ont pas les moyens ou envie de le faire... Je n'arrive pas à trouver le lien...

C'est un problème ancien auquel Coppola, Spielberg et d'autres se sont attelés il y a plus de 20 ans, en citant le modèle de la Cinémathèque française...
Aux Etats-Unis, le problème est double : le privé ne voulait pas dépenser d'argent pour quelque chose qui ne lui rapportait rien et conserver ce qui est de toute façon considéré comme le produit d'une industrie de l'éphémère et pas une production culturelle majeure... Les choses semblent changer un peu depuis qu'il faut alimenter le streaming en masse...

Tous ces aspects du problème sont traités dans l'article du NYT , l'article du monde ne faisant que de le citer.
J'ai donné l'URL de l'article du monde car il est en Français, mais l'article d'origine est bien plus complet (et assez long).

En particulier, qu'aujourd'hui les maisons de disque sous-traitent l'archivage à des boites spécialisés. Du coup c'est fait plus sérieusement d'un point de vue sécurité , mais cela pose d'autres problèmes.

De plus , il y a le problème de la notion d'enregistrement en tant qu’œuvre artistique : est ce que le master est cette œuvre ou est ce immatériel ?
Il y a une citation dans l'article qui compare une copie de master à la photo d'un tableau.
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Message » 14 Juin 2019 20:56

De plus , il y a le problème de la notion d'enregistrement en tant qu’œuvre artistique : est ce que le master est cette œuvre ou est ce immatériel ?
.


J'ai lu évidemment d'aabord le papier du NYT plus long et plus complet. Puis son digest dans un Blog du Monde.

Le problème se pose différemment aux Etats-Unis et en France pour le droit en plus de ça : il est plus long pour le producteur aux Etats-Unis, mais c'est le régime du copyright et de la négociation qui prévalent. (Un metteur en scène de film n'est pas toujours considéré là bas comme un auteur... et il n'a conséquemment pas de droit moral à faire prévaloir... )

En France, le droit d'auteur est inaliénable... Mais le droit des interprètes est différent : encore que protégé lui aussi... et quand ils sont liés ça peut faire des étincelles : ainsi, un auteur-compositeur de chanson a pu faire interdire la réédition d'enregistrements de lui, tombés dans le domaine public des interprètes, car il estimait que sortis en 45 tours, voire en 78 tours pour certains, ils n'avaient jamais été fait pour être enchaînés, comme ils l'étaient, et dans l'ordre dans lequel ils l'étaient, pendant une heure sur un CD... car ça formait ainsi une oeuvre nouvelle : il a obtenu gain de cause au nom du droit moral de l'auteur-compositeur...

En France, le problème s'est posé et a été tranché, par exemple, lors du procès Pierre Henry contre Universal. Universal ne voulait pas le rééditer et ne voulait pas lui donner les droits pour qu'il le fasse... Dans son cas, sa musique n'existant que sous forme de support enregistré, il a eu gain de cause et Universal n'a pas pu être le propriétaire des bandes au sens matériel et immatériel et a du faire affaire avec lui pour rééditer son oeuvre qui sans ça devenait inaccessible...

Pour une interprétation c'est différent...

Quand on achète un disque, par exemple, légalement on ne se rend propriétaire que de l'objet qui peut être protégé lui aussi au titre de la maquette, de la photo... mais on n'achète en aucun cas ce que le disque contient qui est immatériel... on ne fait qu'acheter le droit d'en jouir dans les conditions fixées par la loi...

Il y a une citation dans l'article qui compare une copie de master à la photo d'un tableau


C'était une image (!) assez juste, dans une certaine mesure, du temps de l'analogique, vu la perte lors de la copie... ce n'est plus vrai du temps du numérique ou l'on parle de clone... ce passage aurait mérité des développements et des précisions. Car par exemple, le master originel fait pour le LP n'est lui-même qu'une pâle photographie des bandes originelles avant application des traitements qu'on leur fait subir...
J'ai été nommé expert dans un différent entre un artiste, la maison de disques, le studio de mastering et l'usine de pressage... En double aveugle, j'ai discriminé l'enregistrement originel sur lequel le musicien avait donné son BAT, le master fait pour le CD et ce qui en a résulté... Résultat : tous les CD pressés sont partis à la poubelle... Tout ça pour dire qu'entre la bande originelle et ce qu'on appelle le master : il y a des manipulations qui peuvent décolorer le tableau...


L''enregistrement, comme le master d'une interprétation en temps qu'objet ou fichier appartiennent au producteur... pas à l'interprète... Certains ont d'ailleurs dû les acheter au producteur pour les retirer définitivement du marché... Un célèbre violoniste a payé tous les frais d'enregistrements chez DGG de son concerto de Brahms avec Abbado... Un célèbre pianiste a payé tous les frais d'un disque Chopin qu'il ne voulait pas voir publier, le trouvant pas bon, contre l'avis de sa maison de disques... dans les deux cas, toutes les bandes ont dû leur être donné...

Et d'autres interprètes - Barenboim par exemple dans le domaine de la musique classique sont leur propre producteur pour certains disques : ils concèdent la licence de leurs enregistrements à la maison de disques)...

Ces choses sont intriquées et complexes... et si différentes d'un côté et de l'autre de l'Atlantique...
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Message » 15 Juin 2019 18:37

Pour quelles raisons ce black-out de 10 ans ? Quelles questions juridiques derrière ce silence ?

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Message » 18 Juin 2019 10:26

haskil a écrit:
JG Naum a écrit:On est tt de même dans une société d'hyper-archivisation 'pour rien'... Si on m'avait dit il y a 10 ans que je photographierai mes plats au resto... :oops: Que j'aurai l'intégralité des catalogues des maisons de disques à disposition chez moi...

Inversement il y a 150 ans, la masse d'information conservée et à disposition était dans une proportion moindre... Mais j'imagine qu'on l'exploitait plus en profondeur...


Tu poses le problème à la perfection...

Il faut lui en ajouter un autre : plus on recule dans le temps et plus le support est solide... la pierre gravée plus que le papyrus qui l'est plus que le parchemin qui l'est plus que le papier de chiffon qui l'est plus que le papier journal d'aujourd'hui...


Ca me rappelle un numéro du fanzine 'les allumés du jazz' : Enregistrer la musique, pour quoi faire

Image

En plus des points de vue de tout un tas d'artistes et d'acteurs du secteur, il y a qq jalons historiques très intéressants... J'avais fait un fil sur ce sujet (je crois), mais je ne le retrouve pas. On peut lire le numéro sans payer... Et c'est amha un joli travail !

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Message » 18 Juin 2019 18:03

Merci !
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Message » 20 Juin 2019 15:42

autrichon gris a écrit:Pour quelles raisons ce black-out de 10 ans ? Quelles questions juridiques derrière ce silence ?


Tintin, Le Lotus Bleu, page 39 :

"Bande d'imbéciles ! [...] Quand on a la garde d'un prisonnier patrimoine pareil, on prend ses précautions !... Surtout, que la chose ne soit pas ébruitée !..."
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