Ha oui: Petit commentaire à propos du dBfs... qui en fait n'est absolument pas un déci- Bel (comme le déci - litre) qui est toujours le Log d'un rapport de puissance ou de pression...
Alors en son on parle "toujours" en dB, donc on a décidé d'apeller ça "dBfs".. ce qui veut dire: "full scale". Qu'est ce que cela veut dire ? Cela veut dire que l'on ne peut aller plus loin: en clair, que tu sois en 8 bits, 16, 24 ou 32 (et ça ça dépend de ton format ou des capacités de ton ordinateur), ton "byte" est plein, autrement dit: tous les bits de ton "mot numérique" sont à 1.
Donc: que ton 0 dB "numérique" soit à -11 dB fs, cela veut dire que tu as une "réserve" avant la saturation numérique, de 11 dB (volts). Ce qui est en fait très peu, et correspond aux musique hyper compressées actuelles. En "pro", on se réserve des "marges" de 24 voire même 30 dB (volts) avant le 0 dBfs. Pourquoi? Parce que dire que tu as 11 dB de marge, signifie en clair que à 0 dB (volt) tu as une dynamique que de 11 dB (Volt) avant la saturation numérique. Ce qui est très très peu. sachant que, en musique classique (par exemple), en réel tu as une dynamique de quasi 140 dB SPL (A), que l'on réduit déjà de moitié à l'enregistrement grace à un compresseur... Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que un CD est en 16 bits... Donc incapable de reproduire les 140 dB SPL de dynamique...
Idem pour d'autres musiques, dont la dynamique (donc la différence entre le son le plus faible et le son le plus fort) est importante....
Et donc: on réduit la dynamique (voir la notion de "loudness" très à la mode actuellement), par deux moyens: 1) artificiellement par un usage intensif des compresseurs (multibandes au besoin) et 2) à la production, c'est à dire lors de l'arrangement musical, où l'on s'arrange pour qu'il y a toujours quelque chose dans les "silences" éventuels...
Et je parle bien ici de compresseurs "son", et non pas de compression numérique.
Donc, que en numérique tu aies une "réserve" avant que ton "byte" (ton "mot" numérique) soit plein (donc tout à 1) est non seulement tout à fait logique, mais en plus: totalement nécessaire, si tu veux pouvoir conserver un rien de dynamique....
Mais, par exemple, même quand nous n'avions que les VU (donc dB VU, avec 100 ms de montée et 1 seconde de descente) tout ingénieur du son savait parfaitement que, quand il enregistrait une caisse claire, il ne fallait surtout pas dépasser les -30 dB VU. Pourquoi? parce que l'appareil de mesure est incapable de mesurer la valeur REELLE de la tension donnée par le micro sur la caisse claire... et il en est toujours de même aujourd'hui, même avec une mesure en ppm, ou pire: en dB fs.....
Donc oui, si l bande magnétique "encaissait" facilement un écart de dynamique et que en fin de compte ça ne s'entendait pas trop, en numérique, un écrétage numérique se traduit par un "clic", qui est lui super audible. Donc: la "marge" en numérique DOIT être augmentée... Et oui, du coup, bien sur, on a recours de plus en plus à la compression et aux limiteurs, afin d'utiliser au maximum les "bits" libres.. de la susdite marge. Et évidemment c'est au prix de la dynamique... Parce que travailler en 16 bits avec "de la marge", et bien cela nous laisse peu de bits réellement "utiles", un peu moins en 24, et encore un peu moins en 32 bits... et un CD est en... 16 bits

Donc oui, le "revers" du numérique, c'est qu'il faut, dans le studio, échantilloner (donc découper le son) à des fréquences bien supérieures à celles du support final (parce que un carré ne fera jamais un rond, et donc: généralement 96 kHtz, voire 128 kHtz), et ensuite, aussi, travailler avec un nombre de bits (donc un byte) le plus grand possible (généralement 32) ce qui veut dire de très gros ordis...
On trouve assez facilement des applis de sonomètres pour les téléphones... bon le souci c'est que il faut les calibrer avec un vrai sonomètre, et on s'apperçoit que en fait: il faut généralement ajouter à peu près 10 dB SPL (A) à la mesure... Et je dis cela parce que quand on écoute, il est bien d'écouter à une valeur "moyenne" de 85 dB SPL (A).. ce qui veut dire que tout son "fort" et bien on sera très temporairement à 120 dB SPL (A) ce qui est logique, et tout son "faible" et bien nous serons à 30 ou 40 dB SPL (A).
Le souci actuel, c'est que la musqiue enregistrée récemment, on a une dynamique de 1 ou 2 dB SPL (A)... et donc: il faut réduite les niveaux d'écoute, suivant ce que l'on écoute, parce que sinon les oreilles se "protègent" pendant un certain temps (très limité) et à la fin se détruisent... et c'est irréversible, puisque les cellules qu captent le son sont de même type que nos neurones: on en a une certaine quantité et elles ne se renouvèlent pas... donc: si on les abime, et bien c'est foutu: c'est irrévocablement avoir une jambe en moins.
Et pourquoi on en arrive à réduire autant la dynamique ? Et bien justement: pour utiliser au maximum les "bits" disponibles en numérique...
C'est le revers de la médaille...
Et j'ajouterais à ceci que: le CD, tout comme le VHS en son temps, a fait sa place commercialement face au SACD (comme au bétamax en vidéo)... alors que le SACD, lui, permettait une bien plus grande dynamique, puisque plus de bits, et fréquence d'échantillonage plus grande...
revers de la médaille encore...
