En référence à ce qui a été dit, je ne suis pas opposé à la contradiction quand elle est constructive et bien étayée mais un certain nombre d’approximations et de contre-vérités ayant été proférés, il me semble utile pour le lecteur de recadrer les valeurs fondamentales et ne pas laisser dire n’importe quoi.
Le sujet abordé concerne les performances que l’on peut attendre ou pas d’un ampli notamment en termes de fidélité et de neutralité.
1- Résumé de la discussion
Chewee Levelu a écrit :
Dans la même pièce, avec les mêmes HP, un Onkyo ne sonne pas comme un Marantz, ni comme un Yamaha etc ...
Ce à quoi MarcMame a répondu :
dire qu'il existe des différences entre les matériels pour leurs fonctions primaires est faux…
Si vous entendez une différence entre un AVR Onkyo, Marantz ou Yamaha, c'est que vous utilisez leurs fonctions DSP propriétaires.
Si vous ne les utilisez que pour leurs fonctionnalités de bases (routing/décodage de flux/BM/DAC/amplification) vous seriez bien incapable d'y entendre une quelconque différence. (à ampli de facture équivalente et adapté aux enceintes évidemment)
Trouvant cette réponse pleine de bon sens et propre à clore le débat, je n’ai jugé utile d’intervenir.
Mais la contradiction s’est aussitôt manifesté avec Fafa
Entre mon précédent Yamaha 3900 utilisé en préampli dans ma pièce dédiée et mon récent préampli Yamaha 5100, la différence m'a sauté aux oreilles. Et ce, sans spécialement utiliser de DSP. Sur une simple écoute stéréo, cela se remarque aisément.
J’ai simplement haussé les épaules jusqu’à ce que Igor Kirwood sollicité mon avis
Et l'avis de Jean-Pierre Lafont sur cette question ? On demande l'expertise de Jean-Pierre Lafont.
J’ai répondu ceci :
Mon avis ? Le même que MarcMame.
Tout cela est parfaitement mesurable et quand les mesures sont rigoureusement identiques, ce n'est plus dans la machine que ça se passe.
Je pensais que cette réponse suffirait mais Chewee Levelu a ajouté:
c' est de la théorie . Dans la pratique, c' est différent et j' imagine que même des mesures montreront une différence ... Je poserais la question à mon ami technicien Hifi/HC ( qui est notamment agréé Yamaha et Onkyo, entre autres ).
Devant tant de scepticisme je n’ai pas pu m’empêcher de dire :
Un ampli est un outil neutre par définition. Si tous ne le sont pas c'est qu'il y a un problème:
1- Le constructeur n'y parvient pas: c'est un mauvais.
2- Le constructeur personnalise le son à son goût avec des fioritures inutiles. Chacun sa secte.
Les deux sont à rejeter.
Manifestement, j’ai eu tort et j’aurai mieux fait de me taire car j’ai déclenché les foudres de Jacko
Jean-Pierre, ce que vous dites des constructeurs d'amplis et qui peut par extension concerner toute l'industrie AV grand publique est INSULTANT pour les concepteurs….. en aucun cas ces gens sont des fumistes, des incompétent et encore moins des escrocs dont la démarche vise à tromper le client en lui vendant du rêve.
Là où la réflexion est inacceptable est lorsque Jean-Pierre catalogue l'ensemble de ces gens dans les produits bon à jeter et ceux qui adopte comme membre d'une secte. J'ai bien compris son propos, le terme surtout péjoratif, négatif et insultant.
Ok, donc je suis une bille, mes propos ne valent rien, je retourne à l’école. Mais avant de fermer mon cartable, j’aimerai revenir sur les raisons qui m’ont incité à écrire.
Cela permettra à certains de mieux me connaître et peut-être de fluidifier nos conversations sur ce forum.
Qui suis-je pour oser écrire ce qu'on me reproche ?
Passionné de musique, je m’intéresse depuis toujours au son, à la sonorisation et à l’enregistrement.
A 16ans, j’ai construit mon premier ampli à tubes. En 1969, ingénieur employé au labo de recherches chez Radiospares (RS) à Londres, j’ai conçu mon premier ampli-préampli commercialisé.
J’ai conçu et construit ma première console de studio en 1973.
La même année j’ai sorti le premier analyseur audio à tiers d’octave fabriqué en Europe.
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Rapidement remplacé par celui-ci.
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L’année suivante je me lançais sur le marché de la sonorisation en concurrence avec Midas qui débutait aussi.
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A la même époque, je fabriquais des amplis à tubes et à transistors pour musiciens sous la marque « Plug Sound Systems ».
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Notons que pendant ces années, j’ai toujours travaillé seul sans sous-traitance ni aide financière.
Très attiré par la qualité des produits et la perfection du son, j’ai évolué dans les studios, directeur technique des studios d’Hérouville (Elton John), puis ingénieur chez 3M et directeur technique des studios Ferber.
En 1984, j’ai créé une société visant à fabriquer des consoles d’enregistrement et de mixage. Ne disposant pas d’argent et d’aucun moyen publicitaire je n’avais pas d’autre outil que la qualité de mes produits pour me faire connaître. D’abord boudé en France parce que la mode était aux produits Anglais ou Américains, je suis parti aux Etats-Unis avec un rack rassemblant les principaux circuits de mes consoles.
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J’ai frappé à la porte des studios et l’accueil fut enthousiaste. Les ingénieurs voulaient acheter le rack qui n’était pas à vendre. Quand j’ai dit que c’était un petit échantillon de ce que pouvaient faire mes consoles, la réaction fut : « vous voulez dire que vos consoles sonnent comme ça ? Waow, on veut voir ça !». ça été le début d’une belle histoire. Ce simple rack m’a ouvert les portes des studios de musique et de cinéma, de Ray Charles à George Lucas.
En même temps j’ai fabriqué quelques centaines d’amplificateurs de puissance, des enceintes monitor de studio, des magnétophones 16 et 24 pistes, des préamplis micro pour le cinéma, des limiteurs compresseurs, expanseurs, égaliseurs paramétriques et graphiques, des effets de toute sorte, des bargraphs de précision, des consoles de mastering, de transfert optique, et même des produits pour les discothèques (consoles, crossover, limiteur de niveau sonore).
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Je souligne que pour toutes ces réalisations j’étais seul pour concevoir les schémas, dessiner les circuits imprimés (2400), établir les méthodes d’assemblage, dessiner les plans de tôlerie, de sérigraphie, dresser les nomenclatures, rédiger les manuels techniques, organiser les salons, etc. C’est le lot des petits fabricants. 6 salariés pour gérer et produire en france, 2 au Canada pour l'assemblage final et le SAV, 80% de la production exportée.
Visitez cette page qui résume le résultat partiel de cette aventure, vous comprendrez.
http://www.lafontaudio.com/list.htm
A la fin des années 90, la vague numérique m’a rattrapé. Trop petit pour lutter, j’ai shifté vers l’acoustique que j’avais apprise chez 3M aux côtés de Tom Hidley et mise en pratique chez Ferber en réhabilitant les deux régies. Pendant cette période j’ai enseigné durant 15 ans l’électronique appliquée à l’audio et l’acoustique à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre à Lyon avec quelques incursions à l’INA. J’enseigne encore à l’EMC.
Ceci est le premier post d'une série de 3. Lisez la suite.