Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux

Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux

Compte-rendu de FREDERIC_COCO68

 

les Conditions du test :

  • Enceintes Paradigm Studio 60 v4, cc590 , ADP 390, 4 enceintes encastrées Monitor Audio 280 IDC ainsi que 2 caissons de basse SVS PB3000 avec soundpath.
  • Amplificateurs : Nuforce mch3se7 et Rotel RMB1565.
  • Sources : Pioneer LX500 , Zidoo Z9s couplée à un Lumagen radiance 2041 , démodulateur Canal + G9.

 

Packaging :

Pour commencer, parlons du packaging. C’est la première fois que je vois une solution aussi astucieuse. En effet le Lyngdorf MP-60 est posé sur une feuille de plastique épaisse et souple à la fois. Un vide d’air de plusieurs centimètres le sépare du fond. Il est ensuite, sur la partie supérieure, mis en pression avec une deuxième feuille de plastique. L’ensemble est maintenu par compression une fois le carton scellé.

Le packaging comprend tout ce qui est nécessaire à la mise en œuvre : télécommande qui peut être infrarouge (par défaut) ou RF, pied pour le microphone, microphone, câble XLR de bonne longueur pour celui-ci, câble d’alimentation, oreilles pour l’installation dans un rack et petite notice d’installation en anglais. Une notice en français est disponible sur le site de Lyngdorf.

 

La mise en oeuvre :

Le MP-60 est très réussi visuellement, certainement le plus beau préamplificateur du marché. Il est sobre et épuré avec une très belle finition. Il est à titre de comparaison bien plus petit et léger que mon Marantz AV8805.

 

Les branchements de tous les câbles Hdmi, XLR, réseau, coaxial s’effectuent rapidement. Il est full numérique, ce qui signifie qu’il n’a pas d’entrées analogiques RCA, XLR ou phono. Il ne dispose que de sorties XLR pour relier les amplis de puissance et les caissons de basse. J’ai, pour l’occasion, dû acquérir des adaptateurs XLR/RCA pour le relier à mon Rotel et mes 2 subwoofers SVS.

Une fois celui-ci allumé, l’application au préalable installée sur mon IPad et mon IPhone a tout de suite et automatiquement été appairée. En 1 clic sur la roue crantée de celle-ci, l’adresse IP du MP-60 s’est ouverte sur mon navigateur.

 

Il est possible d’accéder au setup de deux façons : soit via le diffuseur, soit via la tablette /PC.

L’utilisation de la tablette est bien plus pratique et ergonomique.

 

Il faut alors configurer le nombre et le type d’enceintes ainsi que les caissons. Je l’ai configuré en 5.2.4.

Il y a une sortie LFE, mais ayant deux caissons, j’ai utilisé 2 des 4 sorties auxiliaires en tant que subwoofer gauche et droit. Ces sorties auxiliaires peuvent être assignées à d’autres types d’enceintes suivant les configurations. Il nous est aussi demandé de renseigner le temps de latence des dsp du caisson. Après demande à SVS, mes 2 PB3000 ont un délai de 5ms.

 

J’ai déclaré mes enceintes en M (ce qui correspond à une coupure à 80Hz), mais il est bien entendu possible de déclarer des fréquences différentes par paires d’enceintes.

Il faut ensuite renseigner manuellement les distances des enceintes depuis le point d’écoute. Pour plus de précision, un mètre laser est fortement conseillé. Il faut viser le centre des tweeters pour les enceintes et prendre l’arrière de l’ébénisterie des caissons de basse.

 

Une fois les distances renseignées, il faut ajuster le niveau des caissons . Une fois le réglage fait, la calibration Room Perfect peut commencer.

La première étape consiste à placer le microphone à notre position d’écoute principale appelée Focus 1, celui-ci face à la scène frontale horizontalement, à la même hauteur et profondeur où nos oreilles sont habituellement situées. Et de lancer la première mesure. Il est vivement conseillé de ne plus être dans la pièce, le volume étant très fort, et les différentes salves de son sont assez désagréables.

Une fois le Focus 1 effectué, il faut placer le microphone à n’importe quel endroit et dans n’importe quelle position et hauteur, en veillant à ne pas être à moins d’un mètre d’une enceinte et 50cm des sol/mur/plafond. Room Perfect va de la sorte cartographier la salle d’écoute. Arrivé à 90%, Room Perfect (RP) est opérationnel. Il m’aura fallu 4 mesures en plus du Focus 1 pour arriver à 90%, 6 mesures pour 97% , 8 mesures pour 98% et 12 mesures pour être à 100% .

 

En revanche, à partir de 90% il est demandé de placer le microphone à des points stratégiques de la pièce et à moins de 50cm des murs, etc.

Pour arriver à 100%, il faut quasiment 2h. Mais cette étape d’optimisation peut être reportée ultérieurement et même être effectuée en plusieurs étapes. Il est aussi possible par la suite de rajouter des positions Focus. Par exemple entre les 2 places principales, à la salle à manger, à la cuisine etc. Un simple clic sur l’application permettant alors de choisir le Focus désiré.

 

La particularité de RP se situe dans son approche. Le soft connaît exactement les propriétés acoustiques de la pièce en corrélation avec le son des enceintes. Il ne va pas essayer de corriger celles-ci avec une courbe cible type Audyssey, mais va respecter le plus possible leur tonalité.

Il propose en plus un bass management très avancé. Lors de la calibration, chaque enceinte va être croisée et mise en phase avec le caisson le plus proche. Chez moi, les 4 enceintes gauches vont être optimisées avec le caisson de gauche. Celles de droite avec le caisson droit. Et pour finir les 2 caissons seront mis en phase en stéréo pour le LFE et l’enceinte centrale. Tout cela semble bien technique, mais concrètement tout est fait de façon automatique lors du processus de calibration.

RP peut être utilisé avec plusieurs Focus, ou alors dans sa façon « Global ». Ce mode est adapté pour une écoute comportant plusieurs personnes. Par conséquence,il est moins précis au sweet spot.

 

La sauvegarde de la calibration et des paramètres peut être faite par USB ou micro SD.

Les sources peuvent être paramétrées à l’envi et individuellement. Il est possible de les renommer, d’indiquer quel type d’upmix utiliser, de Voicing, de Focus, et même de supprimer celles qui ne servent pas. Il en va de même pour les triggers. Si vous voulez que lors d’une écoute stéréo sur l’entrée du lecteur CD par exemple un seul bloc s’allume , il suffit de le spécifier.

Au niveau vidéo, il y a aussi pléthore de paramétrages, que cela soit en sortie ou au niveau des entrées et leurs EDIDs.

 

Les mises à jour sont annoncées grâce à un point d’exclamation rouge à côté de Manage software. J’ai d’ailleurs, au bout de quelques jours, installé la 3.7 sans encombre.

 

Avec le Lyngdorf MP-60 nous avons donc affaire à un préamplificateur ultra complet, mais très simple d’utilisation.

 

Les Ecoutes en Stereo :

Je commence généralement mes essais par une écoute stéréo de morceaux que je connais très bien. L’effet a été immédiat, je n’avais jamais entendu de la musique avec une telle qualité chez moi. La scène sonore a gagné en profondeur, il y a plus d’air/d’espace entre les instruments, les voix sont plus belles, elles ont plus de présence et de naturel. Le grave, quant à lui, est plus naturel, plus nuancé, il est plus sec et plus puissant. Les aigus suivent le même chemin, sans aucune dureté. Les premiers titres ont été joués directement depuis l’interface réseau du MP-60 via mon nas en Flac.

J’ai essayé TIDAL version master en AirPlay. Cela fonctionne parfaitement, mais au prix d’une baisse de qualité significative. J’ai décidé de jouer TIDAL via ma chrome art vidéo. Bien m’en a pris, car la reproduction sonore est à nouveau passée à son paroxysme. Les heures ont défilé à une vitesse folle, chaque titre bénéficiant d’un bon master me laissant cette même impression de satisfaction. Aucune fatigue ou agressivité n’a été noté malgré un volume sonore par moment quelque peu déraisonnable.

En revanche le MP-60 ne décode pas le DSD. Cela paraît étrange surtout au regard de ses qualités audiophiles…

 

Les Ecoutes HC :

Cela a commencé avec une première déconvenue, en essayant des trailers Atmos. Des craquements se font entendre à certains moments. Le bug se produit toujours au même moment. Nous avons fait remonter les soucis à Lyngdorf. Le MP-50 n’étant pas touché par cela, il s’agit probablement d’une erreur de jeunesse…

Ces craquements n’arrivent pas sur tous les extraits de démo Atmos, et heureusement quasi jamais sur les films encodés de la sorte.

Les grandes qualités sonores découvertes en stéréo, franchissent encore un palier en multicanal.

La première chose qui m’a marqué a été l’intégration du grave dans les effets. Ce fut impressionnant.

La deuxième concerne la qualité du grave de façon globale. Il est très sec, tape fort, descend bas tout en étant très naturel et nuancé.

La spatialisation est superbe, les transitions très fluides et naturelles. Une superbe bulle sonore où les enceintes s’effacent. Les passages en extérieurs calmes dans les bois avec un petit vent et le chant des oiseaux sont d’un réalisme confondant. Et quand vient une scène plus explosive, c’est l’apogée. Les changements de dynamique se font en une fraction de seconde, tout cela est vraiment impressionnant et totalement maîtrisé.

Pour revenir sur les bienfaits de RP, j’ai remarqué que mon grave part bien moins dans mon sol et dans mes cloisons tout en étant bien plus puissant.

L’enceinte centrale prend aussi une autre dimension. Les dialogues ressortent mieux, ils sont plus naturels, avec plus de corps, tout cela ajouté à une parfaite intelligibilité quel que soit le volume.

Une autre chose se remarque, ce sont les silences. De micros détails et informations ressortent renforçant l’immersion au profit du réalisme.

Vous l’aurez compris, le Room Perfect prend chez moi tout son sens . L’écart avec le 8805 est immense, c’est vous dire la performance du Lyngdorf !!!

 

Les Voicings :

Il s’agit de courbes qui viennent se superposer à RP. Certaines sont prédéfinies et modifiables à l’envi. Il est aussi possible de créer ses propres courbes et de les nommer comme bon nous semble. Par exemple une courbe avec un peu plus de grave pour les mixages timides type Disney modernes, ou alors avec une pente descendante dans les aigus pour les mixages un peu agressifs.

Par un simple appui, c’est alors une infinité de choix qui s’offre à nous. Ces courbes peuvent être associées à certaines entrées et utilisées en complément des différents upmix, en fonction du paramétrage effectué; ou appelé à la volée pendant un visionnage.

 

Les Upmixer :

Les 3 plus connus, Dolby Surround, DTS Neural X et Auro 3D sont bien présents.

Le DSU qui à partir d’une source 2.0 ou 5.1 Dolby Digital va simuler une reproduction 5.2.4 (dans notre contexte d’installation).

Celui-ci ne fonctionnera malheureusement qu’avec les contenus Dolby. Impossible de l’utiliser sur une piste son DTS. Et même s’il est sélectionné sur du DTS et que l’application nous indique que le DSU est engagé, c’est l’upmix Neural X qui va fonctionner.

 

Le Neural X qui ne fonctionne qu’avec les pistes son DTS.

Et enfin l’Auro 3D qui est le plus polyvalent si la configuration des enceintes a été configurée avec au moins les Height Front. Il peut être utilisé sur les pistes DD , DTS , Auro. Seuls l’atmos et le Dts X ne sont pas compatibles, il utilisera seulement le core True Hd et DTS HD.

Le tableau ne pouvant pas être parfait, voici quelques défauts de ce processeur Lyngdorf MP-60 :

  • Il ne décode pas l’AAC de mes vidéos 4K HDR 60p.
  • La puissance de ses sorties HDMI est inférieure à celles du 8805. Mon câble HDMI de 10m avec booster Lyndi n’arrive pas à envoyer de la 4K HDR 60p à mon projecteur, alors que cela fonctionne avec le 8805. En revanche le câble HDMI de 3m qui relie ma TV le permet.
  • Il ne décode pas le DSD
  • Il est impossible de lire un CD DTS via mon réseau, je suis obligé de passer par la Zidoo
  • Il n’a pas de player dédié au streaming pour TIDAL ou Qobuz. Seul Spotify est intégré, mais Spotify étant limité à du mp3 320kbps …..
  • En changeant souvent de démos, par moment il n’y a plus de son. Cela contraint à changer de source et à revenir sur celle désirée.
  • Si l’upmix Auro 3D est sélectionné, il ne basculera pas automatiquement en Atmos ou Dts X si ces pistes sont lancées.
  • Le lympsinc n’est pas automatique .
  • Les voyants Lyngdorf, RP, Auro 3D, Dts X, Atmos, son HD ne peuvent pas être éteints.

 

Conclusion :

Malgré tous les petits désagréments décrits ci-dessus, je dois bien avouer que le retour au 8805 a été très dur. J’ai eu une semaine de déprime son avant de me réhabituer au 8805, si bien que j’ai entrepris un changement de préamplificateur…

… et de ce fait c’est un Lyngdorf MP-50 qui trône à présent chez moi. Ce dernier ayant d’une part un nombre de canaux suffisant pour exploiter ma configuration en 5.2.4 et d’autre part une limitation de bande passante en HDMI qui ne me gène pas (je fais transiter les flux 4K HDR directement de la source au diffuseur).

Et je tiens à remercier l’Association des Membres HCFR ainsi que M. François D. d’Europe Audio Diffusion pour le prêt du préamplificateur Lyngdorf MP-60.

Frédéric_coco68
HCFR – Avril 2020

– lien vers le sujet HCFR dédié au processeur Lyngdorf MP-60 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/lyngdorf-mp-60-proc-16-canaux-atmos-dts-x-pro-auro-t30102197.html

 

 

 

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