Test HCFR : Lyngdorf MP-60, processeur 16 canaux
Compte-rendu de DOMINIQUE_DOMIN
Découverte du Lyndgorf MP60 chez Nicolas_DTSman
Ma rencontre avec le MP60 s’est faite chez Nicolas_DTSman, lors de la livraison de l’appareil.
L’ouverture du carton révèle un maintien de l’appareil très original, sans polystyrène, mais avec le boîtier flottant entre deux feuilles de plastique. Le MP60 est aussi livré avec tous ses accessoires, dont de façon très originale, un pied de micro ! Une attention particulièrement bienvenue, tout le monde n’ayant pas ce genre d’accessoire chez soi, même si c’est devenu indispensable avec les divers systèmes d’autocorrection.
Le MP60 est extrêmement classieux, avec seulement 3 boutons en façade, dont un énorme bouton de volume tournant sans limite et sans aucun à coup. La précision du réglage du volume est de 0,1 dB, ce qui est très (trop) précis. Nota, cela a été bien pratique pour comparer deux préamplis à la volée en égalisant les niveaux. En usage courant, c’est un peu inutile.
Après la mise en place de l’appareil dans le meuble, et connexion aux amplis, passage à la configuration via une interface web, très claire et très complète.
Puis une fois la configuration des enceintes faite, on attaque la calibration Room Perfect, qui est censé être le gros plus de Lyngdorf.
Cette calibration est originale en trois points :
- Le bruit diffusé n’est pas du tout le sweep habituel, mais tout un tas de fréquences différentes
- On peut parler ou faire du bruit pendant la calibration ! Pas obligé d’envoyer les enfants chez les voisins pour faire la mesure comme chez tous les concurrents
- Si la première mesure se fait bien à la place centrale, les mesures complémentaires se font de manière pseudo-aléatoire, afin que le système « comprenne » la pièce. Cette compréhension de la pièce est donnée par un pourcentage d’avancement.
Le niveau de calibration est très très fort, et comme il faut compter 45/60 minutes (5 minutes environ par position pour 8 enceintes), prévoir :
- D’envoyer les enfants loin pour protéger leurs oreilles
- D’utiliser le PC de commande dans une autre pièce, histoire d’être loin aussi !
Une fois la calibration faite, et après une pause déjeuner, place aux écoutes dans la salle de Nicoals_DTSman !
Il s’agit d’une grande salle avec 5 places bardée d’enceintes. Je l’avais déjà écoutée avec le Marantz 8805 qui pilote le tout. Malgré ma crainte sur les enceintes JBL HR, écoute très équilibrée et pas du tout agressive.
Les tests se sont d’abord déroulés avec le BR de test Dolby Atmos, sur les trailers. Puis passage à quelques extraits de films du disque de démo de l’Association HCFR utilisé lors de la journée chez les Artisans du Son en 2018 (Lucy, Valerian, Blade Runner).
Comme toute la matinée on avait parlé des particularités du Room Perfect, on s’est forcément concentré sur le décodage et la correction acoustique.
Alors et tout d’abord, le décodage est extrêmement précis avec énormément de détails qui ressortent.
Par contre, mes premières impressions (étant assis sur le côté au premier rang) est que j’entends surtout l’enceinte surround située à côté de moi. Au contraire, mon voisin au centre est ravi.
Je bascule à l’arrière, c’est un poil mieux, mais c’est toujours l’enceinte la plus proche qui prédomine.
Pour sûr, les basses cognent sévère.
Pour le moment, tout s’est fait avec le mode Focus 1 du Room Perfect (celui concentré sur le sweet spot).
Puis on décide de tester le mode Global, destiné à corriger une zone plus grande… Une révélation ! Tout est beaucoup plus homogène, les enceintes surrounds proches de moi sont soudainement nettement moins prédominantes et les basses mieux intégrées. On passe d’un seul coup d’une place moyenne à une excellente place. Je suis bluffé !
J’ai enfin le droit de passer à la place du chef, en mode Focus 1 : là c’est splendide, on est au milieu d’une bulle, plus aucune enceinte ne se distingue. On est juste environné par le son, avec des basses magnifiques et parfaitement fusionnées avec le reste.
En mode Bypass, on retrouve la précision du décodage, mais les enceintes se font de nouveau entendre et on perd ce côté bulle sonore.
En mode Global, depuis le sweet spot, on a un intermédiaire entre le Bypass et le Focus 1 : c’est plus fusionnel, mais on n’atteint pas le niveau de perfection du Focus 1.
Je repasse à l’arrière : en Focus 1, je fais la grimace… et en Global, je retrouve le sourire.
Ma première journée se conclut donc par le fait qu’il s’agit d’un magnifique appareil, et que le Room Perfect est effectivement capable de faire des miracles… en fonction de là où on est !
En Focus 1, au sweet spot, on est dans le son, sans qu’on puisse dire où sont les enceintes ! Le mode Global est parfait pour les places annexes, en améliorant de façon considérable la qualité des basses et en équilibrant le champ surround.
Et la suite de ma découverte quelques jours plus tard, chez moi cette fois…
Découverte du Lyndgorf MP60 chez moi
Mon installation est un 7.1, orienté musique :
- Trois enceintes frontales Cabasse Iroise 500 en large
- 4 surrounds Cabasse Corvette 300 en large et en array
- 2 surrounds back Cabasse Corvette 302 en large
- Un caisson XTZ 1×12 servant uniquement pour le LFE
La pièce d’écoute mesure 24 m², semi ouverte, non traitée. Il ne s’agit pas d’une pièce dédiée, même s’il n’y a que le Home Cinéma dedans, mais elle est conçue principalement pour la musique multicanale.
Le MP60 vient chez moi rentrer en concurrence avec un préampli Meridian G68 complété pour la correction acoustique par un boîtier NanoAVR Dirac Live de Minidsp.
Le Meridian G68 est un ancien préampli (il date de 2003, donc aucun décodeur HD) sorti au prix d’environ 7 k€ qui possède deux caractéristiques qui font qu’il n’est pas encore totalement périmé (le G65 basé sur la même architecture est d’ailleurs toujours au catalogue) :
- Deux entrées 5.1 (= 2 x 3) coaxiales capables d’accepter du 24/96 en 5.1, c’est-à-dire du LPCM (à l’origine, c’était prévu pour le DVD Audio)
- Un boîtier externe (HD621 ou UHD721) qui inclut 6 entrées HDMI et une sortie 7.1 (4 sorties numériques coaxiales) compatible avec l’entrée 5.1 au-dessus
Donc sur une source HDMI configurée en LPCM (c’est-à-dire n’importe quel lecteur Bluray et une Apple TV pour le dématérialisé), on profite du son HD avec ce vieux préampli (qui a quand même reçu une mise à jour majeure de son DAC en 2011).
À noter que le Dolby TrueHD n’est rien d’autre qu’une adaptation du format du DVD Audio qui était le MLP (=Meridian Lossless Packing) pour lequel le G68 a été conçu.
Pour la partie correction, et c’est là que le comparatif va devenir intéressant, la solution Dirac que je possède est implantée dans un Minidsp NanoAVR, qui est un boîtier avec entrée et sortie HDMI.
La correction Dirac se fait donc entre la source et le préampli, en numérique. Seul inconvénient de ce boîtier : il ne travaille qu’en LPCM et n’accepte pas de Dolby ou DTS (comme on le voit, vis-à-vis de mon G68, cela me va très bien !).
Lors de mes tests, je prévois donc à la fois de comparer G68/Dirac vs Lyngdorf Room Perfect mais surtout Dirac vs Room Perfect directement sur le MP60 en branchant le Minidsp sur une entrée du MP60.
Ayant deux sources identiques (Oppo BDP83SE), une pourra être branchée directement sur une entrée en Bistream + Room Perfect pendant que l’autre sera branchée en LPCM sur le Minidsp Dirac.
Pour l’installation, j’ai utilisé l’interface Web, très pratique et complète.
Par contre, dommage qu’il n’y ait pas de wifi sur ce préampli, il a fallu que j’ajoute un câble ethernet dans ma pièce pour pouvoir le connecter au réseau. Cela aurait été nettement plus simple avec le wifi.
À noter qu’en 15 ans les interfaces de configuration ont fait de gros progrès en graphisme !
Le gros intérêt d’utiliser l’interface Web est qu’on peut lancer la calibration Room Perfect depuis une autre pièce (et ça c’est très appréciable pour ses oreilles !).
Avec 8 mesures, j’ai réussi à monter à 99% de reconnaissance de la pièce :
J’ai eu un petit souci de compatibilité avec une de mes sources (= pas de signal); cela a été résolu en désactivant le HDMI 2.0 et en limitant le débit acceptable par l’entrée. Pouvoir configurer soi-même l’EDID d’une entrée est un vrai plus pour éviter les problèmes d’incompréhension entre produits HDMI.
Tant qu’à faire la calibration Room Perfect, il a aussi fallu que je (re)fasse la calibration Dirac, pour tenir compte des réglages du Lyngdorf. Même si mon installation est réglée en Full Large (étant plutôt orientée musique), les délais et niveaux n’étaient pas forcément tout à fait les mêmes que sur le G68.
Voici donc le résultat des mesures bypass / Room Perfect / Dirac sur le MP60 (ces mesures ont été faites à la place d’écoute en basculant directement d’un réglage à l’autre) :
Comme on peut le voir à la mesure, le Room Perfect présente plusieurs caractéristiques spécifiques par rapport à ma courbe habituelle Dirac :
- Un niveau global plus fort de 2/3 dB ! Il a fallu le prendre en compte lors des écoutes, et ainsi à chaque passage de RP à Dirac, recorriger le niveau global pour ne pas avantager l’un par rapport à l’autre
- Une courbe fortement descendante avec 9 dB d’écart entre 50 et 3 kHz !
- Pour les principales, ma courbe perso Dirac remonte le niveau des aigus pour corriger la perte due à l’écran transsonore (visible en Bypass) ; Room Perfect diminue donc volontairement le niveau des aigus
Niveau correction, les deux permettent d’homogénéiser toutes les enceintes, de compenser les dissymétries de ma pièce (ouverte d’un côté) et de corriger le niveau d’aigus de mes SR (2 enceintes en array, parallèles donc avec une réponse hors axe à 45°).
COMPARAISON HCFR
Pour la première session de test, j’ai demandé l’aide de Karim_mirak et de Nicolas_DTSman, afin de multiplier les avis sur mon système et d’avoir des oreilles supplémentaires de renfort.
On commence par un test en stéréo du MP60, sur un cd de Passavant, jazz + vocal, le but étant de voir l’intérêt du Room Perfect.
Sur ce premier test, entre le mode Bypass et le mode Focus 1 (centré sur le sweet spot), la différence est ultra-ténue ! Et donc pas du tout concluante sur l’apport du Room Perfect…
On décide donc de changer de style, pour passer sur quelque chose de moins audiophile, mais explorant un peu plus toute la palette des 20-20000 Hz : Fredrika Stahl – Tributaries, du jazz, mais totalement travaillé en studio.
Cette fois, l’apport du Room Perfect est nettement plus audible ! On enchaîne rapidement les morceaux : le mode Focus 1 donne plus de corps à la musique tandis qu’en Bypass, la tonalité globale est plus aiguë.
Après cette mise en bouche, on enchaîne sur un second test qui me tenait à cœur : que vaut un DAC de 2011 contre un DAC de 2019 ?
Pour cela, on a branché les deux préamplis sur l’ampli de puissance, avec un commutateur Audiophonics entre les deux. La source était une platine Oppo, avec une seule sortie HDMI, la répartition se faisant par un splitter : chacun des préamplis recevait donc exactement le même signal.
Entre ce commutateur qui passait instantanément d’un préampli à l’autre (aucune coupure de son !) et le réglage à 0,1 dB près du Lyngdorf, cela a permis d’avoir une vision instantanée et continue des DAC.
Pour cette partie, on a utilisé de nouveau l’album Tributaries de Fredrika Stahl mais aussi La Symphonie Fantastique de Berlioz par Tilson, disque que j’apprécie pour sa dynamique et la profondeur de sa scène sonore.
Hormis le petit clic de commutation, impossible de déterminer la moindre différence entre les deux DAC : un haut de gamme de 2011 est encore loin d’être à la rue 8 ans après.
Ensuite, on a ajouté les corrections respectives à chacun des préamplis : Room Perfect pour le Lyngdorf, Dirac pour le Meridian. Amélioration de la stabilité de l’image et différence de résultat très faibles sur les mêmes disques. Ce test ayant été mené très/trop rapidement, je le recommencerai plus tard.
On attaque enfin le gros du test, c’est-à-dire Room Perfect vs Dirac, sur le Lyngdorf (le Minidsp étant branché sur une entrée HDMI du MP60).
Niveau commutation, ce n’était pas instantané, il faut compter 3/4 secondes pour basculer d’une entrée HDMI à l’autre. Ce laps de temps permettait de recorriger la différence de volume de 3 dB entre les deux entrées.
Les disques de tests utilisés ont été le disque de démo Dolby Atmos (Amaze, Everest, GOT), Ready Player One (avec la course), Oblivion (le début et l’arrivée dans le stade), Passengers (scène de la piscine).
Niveau spatialisation, pour ma part, je n’ai pas senti de grandes différences, Dirac comme Room Perfect font du bon boulot.
La courbe descendante du Room Perfect se sent : beaucoup plus de basses, un peu envahissantes. Pour ceux qui aiment quand ça cogne, c’est bien. Personnellement, j’aime un peu moins.
Par contre, la voix de Tom Cruise a pris une octave de plus vers le bas, et là, ça devient plus problématique et dérangeant.
On a aussi comparé Focus1 contre Global : autant chez Nicolas_DTSman, la différence était flagrante avec vraiment un résultat très variable selon la place où l’on est, autant chez moi, l’écart est plus ténu.
Il y a bien une différence entre Focus1 et Global, mais pas tellement au niveau de la spatialisation comme chez Nico, plutôt simplement une petite atténuation des basses en Global.
Mais la salle de Nicolas_DTSman est très différente de la mienne : sa salle est avec des places éloignées les unes des autres, certains sièges proches des enceintes et une configuration 9.2.4. De mon côté, l’écoute se fait sur un canapé 3 places, avec un simple 7.1, où les surrounds sont en array et équidistants.
Donc dans ma salle, un écart réduit entre Focus1 et Global :
Finalement, on est repassé en mode Bypass : clairement, le Room Perfect amène un son avec nettement plus de coffre et une meilleure bulle sonore.
Tous ces tests ont été refaits seul le jour suivant pour affiner…
ROOM PERFECT ET DIRAC SUR LE MP60
Musique en multi-canaux :
En raison de l’absence d’un Membre HCFR pour les comparaisons précédentes, j’ai décidé de commencer par un vieux DVD de musique : Aero de Jean-Michel Jarre en Dts 5.1, sachant qu’il aurait été heureux de l’écouter.
- En Bypass, la musique est un peu éthérée, ça paraît venir de loin.
- Dès qu’on bascule en Focus 1, tout devient plus fusionnel, avec une meilleure assise et une belle bulle sonore. Par contre, je trouve que cette bulle est un peu proche : on ne distingue plus les enceintes mais on a l’impression que la musique vient de près.
- En passant au Dirac, on retrouve de l’espace, et plus cohérent que le Bypass. Les basses sont moins envahissantes, mais plus nettes et rapides que le Focus 1.
- En Global, les basses et la bulle se font un peu plus discrètes que le Focus 1. Et tant qu’à être en Global, je me mets sur le bord du canapé, un peu plus proche des surrounds : ces enceintes sont effacées et pas prédominantes du tout. On retrouve le coté charpenté, mais un peu lourd.
En repermutant sur Dirac, on retrouve le même résultat d’un son homogène, avec moins de basses mais plus nettes.
Sur le titre 25 en particulier :
- En Focus 1, les basses sont superbes mais un peu envahissantes
- En Bypass, c’est moins fusionnel et un peu plus agressif
- Dirac est le plus homogène sur ce titre
- En Global au sweet spot, je trouve qu’il y a juste trop de basses
Addenda Hugo S : merci pour cette analyse d’un de mes titres fétiches… et sorry pour ne pas avoir pu être présent… mais la période n’était pas aux déplacements, même de proximité…
Changement de style avec un SACD du Concerto n°2 de piano de Brahms en 5.1. Celui-ci est transmis en PCM 5.1 au Lyngdorf.
- En Bypass, toute la musique est un peu projetée devant les enceintes, avec des surrounds audibles.
- Le Focus 1 apporte plus de profondeur à la scène sonore et un peu de matières. Par contre, quand cela descend vers le bas, c’est un peu envahissant. Les surrounds sont un peu plus présentes.
- En Global, la scène s’élargit encore plus que les autres, et la tonalité est plus neutre.
- En passant sur le Dirac, spécifiquement ici, l’image sonore se recentre et on perd du volume et de l’espace : les surrounds disparaissent au profit de la scène frontale.
- En désactivant toute correction, le piano s’étale, mais perd de la précision.
Sur ce test, il est assez flagrant que le Room Perfect retouche un peu la répartition du son en élargissant la scène sonore par le renvoi d’informations des frontales vers les surrounds.
La bulle sonore si spécifique au Focus 1 vient sans doute de cette nouvelle répartition du son sur plus d’enceintes.
Musique Stéréo :
Je suis ensuite reparti sur de la stéréo pure et dure avec un CD de Marianne Faithfull, Blazing Away (vu les réglages, juste avec deux enceintes donc) :
- Focus1 crée un effet de loudness, avec une batterie ultra présente.
- Le mode Global est moins présent sur les basses (toujours aussi fermes), mais par contre avec une belle ampleur de la scène, qui s’étend au-delà des enceintes, au prix d’un peu de flou dans le placement des instruments.
- Dirac est moins envahissant sur les basses (conformément à la courbe de réponse retenue) et celles-ci sont plus claires et rapides. Les aiguës sont aussi plus détaillés (là aussi selon la courbe choisie).
Changement de style avec le concert de Noël de Tarja au Sibelius Hall en DVD Dts 5.1. Du quasi acoustique.
- Ici, c’est simple, c’est hyper détaillé et défini, et quasi aucune différence entre Bypass / Focus1/ Global/ Dirac…
L’anti album de test sur cet appareil !
En Blu-ray :
Test d’un Bluray en 7.1, histoire d’alimenter toutes mes enceintes. Je retiens Tron L’Héritage pour sa course de moto (chapitre 7) et la bataille aérienne (chapitre 17).
- Avec Focus1, on est au cœur de l’action, avec des basses physiques. Personnellement, je trouve qu’il y en a trop, cela devient oppressant.
- Le Dirac est plus équilibré. C’est là qu’on se rend compte que Focus1 modifie la répartition du son et le rend plus démonstratif.
- Sur le côté du canapé, Focus1 sonne déséquilibré.
- Au contraire, le mode Global redonne de l’ampleur, avec de belles basses, et des enceintes totalement disparues. On retrouve les avantages du sweet spot sans y être, c’est impressionnant !
- Dirac est un peu moins à l’aise dans l’exercice du côté, même s’il y a une amélioration par rapport au mode Bypas avec une image recentrée. Selon le chapitre, les basses se révèlent plus ou moins mises en avant (une mesure à cet endroit montrerait sans doute une courbe non linéaire du côté des basses fréquences).
LYNGDORF ROOM PERFECT FOCUS1 VS MERIDIAN DIRAC
Même s’il a fallu pour cet essai tout débrancher entre les deux (malheureusement je n’ai pas de commutateur 8 canaux), j’ai au préalable égalisé le niveau de sortie des deux préamplis avec mon commutateur stéréo : 7 dB d’écart tout de même !
Le Lyngdorf était alimenté par une platine Oppo 83SE en Bistream, pendant que le Meridian recevait du PCM 5.1 maxi de mon autre Oppo 83.
Par contre, j’ai utilisé la configuration du Meridian qui permet de recopier les canaux SR sur les SRB (sur du 5.1), fonctionnalité non offerte par le Lyngdorf. J’avais donc tout le temps les 10 enceintes actives sur le Meridian tandis que j’étais limité à 8 sur le Lyngdorf sur une bande-son en 5.1.
Celui-ci offre bien les upmixers, mais je n’ai pas eu le temps de trouver lequel dénaturait le moins le son (le DSU modifiant pas mal la tonalité des Surrounds dans ma configuration par exemple).

Lyngdorf Bistream vs Meridian Dirac MHR (note : le Meridian HD621 uspcale tout ce qui arrive en 48 kHz à 96 kHz, Live at Prague est du 48 kHz)
On commence d’abord avec l’appareil déjà branché, c’est-à-dire le Lyngdorf.
Premier disque, Live at Prague de Hans Zimmer.
Que ce soit sur Crimson Tide, Gladiator, True Romance ou the Dark Knight, le Focus 1 se traduit par une belle spatialisation quand il faut, intimiste voir limite studio (True Romance) à d’autres moments. Par contre, je trouve toujours les basses un peu lourdes et le placement des instruments un peu flous.
Second disque, ce bon vieux Matrix, dans la bande son est hyper travaillée.
Quatre chapitres : 29 avec l’attaque de l’immeuble à 32 pour le crash de l’hélicoptère.
La scène sonore est d’une belle ampleur, relativement frontale avec quelques effets assez nets (notamment les fameux bullet time). Malheureusement, comme tout le temps, tout le travail sur les surrounds dans la fusillade du hall est totalement noyé par les frontales (pour ceux qui le peuvent, passez cette scène sans les trois frontales : il y a tout plein de petits détails hyper travaillés dans cette séquence).
Le crash de l’hélicoptère est hyper physique.
Passage sur mon système personnel, avec le Dirac activé.
Pour Hans Zimmer, les basses sont plus discrètes mais plus lisibles. La spatialisation est du même niveau que le Lyngdorf, mais le placement des instruments est plus précis.
Sur Matrix, toujours frontal, mais avec un poil plus de profondeur. Il y a quand même quelques petits détails en plus dans les surrounds.
Pour le crash, on a une meilleure sensation de volume, des basses moins envahissantes et physiques; mais plus percutantes.
Malheureusement, à cause des restrictions de circulation, mes tests ont dû s’arrêter là. Je n’aurais donc pas eu l’occasion de comparer les deux appareils en utilisant Voicing et courbes Dirac pour viser la même courbe cible.
Mes conclusions seront donc basées sur une courbe Dirac « flat » versus la tonalité par défaut de Lyngdorf, avec cette courbe descendante.
CONCLUSION
Le Lyngdorf MP60 est un vrai appareil haut de gamme, cela se voit et se sent à la présentation ainsi qu’à son bouton de volume qui est une merveille à manipuler (à côté mon Meridian fait cheap).
La connectique est largement suffisante, avec une possibilité de réglages complets sur les prises Hdmi, ce qui peut s’avérer pratique en cas de conflits entre appareils.
J’ai trouvé l’application de contrôle complète et claire, mais finalement, ce qui m’a semblé le plus rapide pour changer de mode d’écoute, c’était l’interface web (une demi-seconde de moins de commutation, ça compte lors d’un test !).
Les réglages de l’appareil via l’interface web (ou OSD, c’est très proche), sont clairs et bien organisés.
Le MP60 est très plug and play, mais je pense qu’il faut un peu de temps et de maîtrise si l’on veut vraiment modeler le son à son goût (via les voicing). Dommage que je ne l’ai pas eu.
Le Room Perfect est vraiment impressionnant, que ce soit lors de la prise de mesure, mais surtout par son résultat !
Le mode Focus1 place l’auditeur au centre d’une bulle de son qui fait totalement disparaître la salle et les enceintes, avec des basses ultra percutantes mais maîtrisées. Par contre, je trouve cette bulle un peu petite, on se croirait dans une salle de monitoring. Tout l’inverse du mode Thx que j’utilise habituellement qui a pour objectif d’agrandir la salle d’écoute.
Le mode Global est au final encore plus impressionnant, car, lui, il améliore l’écoute de façon spectaculaire en dehors du sweet spot (ce qui est totalement délaissé par tous les autres systèmes de correction) et arrive à effacer le déséquilibre des enceintes trop proches.
Typiquement, lors d’une écoute à plusieurs, on a tout intérêt à délaisser le sweet spot et à mettre le mode Global afin que tout le monde profite d’un son de très grande qualité.
Concernant la comparaison avec le Dirac, celui-ci se défend très bien (sous réserve qu’on mette les mains dans le cambouis, ce qui reste de toute façon conseillé), mais pas avec la même optique : il ne retouche pas autant la répartition du son que le Room Perfect et donc ne fera pas disparaître les enceintes si celles-ci ne sont pas bien équilibrées au départ.
Par contre il se révèle plus précis dans le placement des sons et avec des basses plus nettes (mais moins physiques). Je dirais que le Dirac est plus hifi que le Room Perfect.
Mais, sur ce que j’en ai entendu, aucun équivalent au mode Global de Room Perfect : même en mode Canapé ou Auditorium, Dirac améliore peu de choses au-delà du sweet post (alors que chez DTSman, le second rang devenait d’un seul coup une place de choix avec le mode Global de Room Perfect).
Le Lyngdorf MP60 se révèle donc un préampli home-cinéma de haute volée, parfait pour une écoute à plusieurs dans une grande salle (dédiée ou pas dédiée). Ou totalement à l’inverse pour celui qui adore l’écoute bulle (seul) avec des basses hyper physiques.
Dominique_domin
HCFR – Avril 2020
– lien vers le sujet HCFR dédié au processeur Lyngdorf MP-60 : https://www.homecinema-fr.com/forum/son-audio-preamplificateurs-decodeurs-homecinema/lyngdorf-mp-60-proc-16-canaux-atmos-dts-x-pro-auro-t30102197.html