Chez Bach, les indications de tempos... c'est pas gagné !
Elles sont plus que rarissimes : elles n'existent pas ! Au sens où le métronome n'existait pas. Métronome sujet à caution du reste : on sait que LVB a donné des indications de tempos après coup en calant le métronome sur ce qu'il entendait en lisant la musique. Et Honegger, donc au XXe siècle, raconte que plusieurs indications de tempos données par lui sur des partitions sont fausses
Car son métronome était inexact
Sérieusement, le métronome est tenu à distance par de nombreux artistes : et quasi personne ne respecte les indications données par certains compositeurs dans certaines oeuvres... Globalement les tempos indiqués, quand il y en a sont assez souvent bien plus rapides, que ce que l'on fait !
Il y a des indications de mouvement (allegro, par exemple) et encore pas toujours... et des carrures (indications de mesure d'où découlent des façons de compter les temps selon que les mesures sont simples ou composées et les valeurs des notes utilisées). A toi de te débrouiller avec ça... ce qui n'est pas difficile...
Et il y a ce que l'on appelle le tempo giusto : la grande arlésienne. Difficile à expliquer, mais c'est le tempo qui paraît le plus juste en fonction du rythme, de l'articulation, du poids du son.
Une chose aussi : le tempo dépend aussi de l'acoustique dans laquelle on joue. Si c'est très réverbéré : les mouvement rapides doivent être pris un peu plus lentement et si l'acoustique est très sèche, les mouvements lents un peu plus vite.
Rien qui justifie qu'on aille du simple au double : surtout sur un disque !
M'enfin, Gould et Nikolaeva sont deux artistes ayant des aptitudes intellectuelles très fortes et qui font des choix interprétatifs très nets.
Je viens d'écouter ce fameux extrait : la lisibilité du jeu de Nikolayeva est totale, son tempo paraît excellent.
Je n'ai malheureusement pas Gould dans mon ordinateur pour cette oeuvre là !