» 14 Fév 2003 13:51
Extrait dun article de la Nouvelle Revue du Son de juin 2002 (ça vaut ce que ça vaut mais bon il y a des infos intéressantes)
AUDIO RESEARCH SP 16
Préamplificateur à tubes
Réponse en fréquence : 0.5 Hz ~ 100 KHz (-3dB)
Distorsion harmonique mesurée : 0.012 % (40 Hz) , 0.0062 % (1 KHz), 0.021 (20 KHz)
4 entrées haut niveau
1 entrée phono MM
Boucle pour processeur externe
Origine : USA
Encore nombreux, les amateurs de disques vinyle ont cherché sur le marché des préamplificateurs équipés d'une entrée phono et dotés de performances proches de celles des références Audio Research.
Après s'être rués sur les derniers SP 10 et SP 15 parfois disponibles sur le marché de l'occasion, les amateurs de disques vinyle et de haute définition au service de la musique ont choisi le SP 9, un préamplificateur dont la production a été malheureusement arrêtée courant 1996. C'est sans aucun doute suite à une forte demande pour un modèle aussi performant que les meilleurs de la gamme mais de prix beaucoup plus attractif, que les ingénieurs de la firme Audio Research ont compris qu'il était nécessaire de répondre à cette attente. Et cela, sans tomber dans les pièges de la section phono conçue à partir d'un amplificateur opérationnel, aussi bon soit-il, ou avec des circuits d'alimentation limités à un pont redresseur et à deux condensateurs de filtrage.
Le SP 16, un grand et vrai Audio Research, dispose de 4 entrées asymétriques haut niveau plus une entrée phono de sensibilité comprise entre 1 et 6 mV/1 kHz. Sur sa grande face avant, on ne retrouve pas, comme souvent, de boutons de commandes pour la sélection des entrées ou pour le réglage de niveau. Ici, les fonctions principales sont accessibles à partir de 6 touches fugitives disposées en ligne sur l'une des contrefaces solidaire de l'une des fenêtres aménagées en façade. L'autre, située à gauche, regroupe les témoins lumineux des entrées sélectionnées, les fonctions Mute (silence), Proc (processeur externe) et Mono ainsi que l'affichage du niveau.
On recense sur la face arrière neuf paires de prises Cinch de très belle facture (isolant, qualité des contacts et de la dorure) soit six pour les entrées, deux paires de sorties (reliées en parallèle) et une sortie enregistrement. A droite, prennent place la prise secteur enfichable, un fusible 230 V/3 A) et unjack 12 V dédié à des circuits de commande (mise en route des amplificateurs du même constructeur par exemple).
L'examen interne de l'appareil montre une implantation à la fois simple et bien pensée, alliant les avantages des liaisons courtes, de la bonne ventilation des 6 tubes et d'un dissipateur à ceux d'un accès facile aux composants lors d'un éventuel S.A.V. En plus, le démontage des quatre circuits imprimés en verre epoxy double face est facilité par la mise en place de connecteurs enfichables.
Le circuit-mère couvre quasiment toute la surface du châssis. On trouve, comme toujours chez Audio Research, le principe des pistes en cuivre et étamé de forte épaisseur et l'utilisation exclusive de composants audiophiles de très haute qualité, en partie réalisés sur cahier des charges pour ARC: résistances à couche d'oxyde métallique de tolérance 1 et 2 %, condensateurs triés à diélectrique polypropylène et polystyrol, condensateurs Wima séries MKP triés également.
Circuit 100% tubes en pure classe A
Réalisé 100 % à tubes, comme sur les fameuses références SP 14 ou SP 15, le SP 16 a recours à trois tubes double triode par canal, les 12AX7EH de marque Electro Harmonix.
L'étage phono utilise trois demi-triodes par canal. La correction de gravure RIAA, ajustée à ± 0,3 dB près, est obtenue à l'aide d'une boucle de correction active. La sortie est de type cathodyne. Vient ensuite l'étage ligne, précédé d'un contrôle de volume analogique à numérique confié au circuit Dallas DS 1267. Ce circuit peut offrir jusqu'à 256 niveaux calibrés en stéréo, limités ici à 70 niveaux. Chaque canal, dont le gain est de 11,5 dB à partir des entrées ligne comprend un total de trois demitriodes 12AX7 EH, dont une aux entrées protégées par un circuit transistorisé (inactif lors d'un fonctionnement normal).
L'étage de sortie monté en cathode follower permet d'abaisser l'impédance de sortie à 260 ohms, ce qui ne pose pas de problème d'adaptation d'impédance avec les amplificateurs dont l'impédance d'entrée minimale doit être égale ou supérieure à 20 khz.
Comme on s'y attendait, Audio Research ne lésine pas du côté de l'alimentation. En effet, le transformateur d'alimentation est suivi de quatre circuits de redressement distincts suivis de 8 alimentations stabilisées (+ 420 V, + 318 V, - 21 V, 12,7 V). Un petit transformateur d'alimentation séparé suivi d'un redressement et d'un circuit de stabilisation est réservé aux circuits logiques (commandes des 6 relais de sélection des entrées) ainsi qu'à la commande de volume analogique mais gérée par contrôle numérique.
Ella Fitzgerald, Songs from Let no man write my Epitaph, plage 13, " Reach for Tomorrow", Verve VSCD 4043.
La magie opère dès les premières secondes. Ella est hallucinante de vérité devant nous. C'est un être en chair et en os et non plus un clonage électronique.
Ce préamplificateur fait ressortir une foultitude de détails insoupçonnés. On sent que l'interprète bouge la tête devant le micro.
Johann Strauss, "Marche Egyptienne" Op. 335, Dos Mikrofon, plage 2, Tacet 17.
Les tessitures instrumentales sont restituées avec une variété tonale jamais entendue auparavant. La dynamique s'exprime avec une fluidité exceptionnelle. En outre aucune zone n'est privilégiée.
La géométrie de l'espace sonore, l'équilibre tonal sont conservés sur l'intégralité de l'éventail dynamique. L'Audio Research révèle sans ambiguïté les limites des prises de son.
Mark Curry, It's only time, plage 1, "All over Me", Virgin CDVUS 49.
On a l'impression que l'enregistrement a été comme nettoyé de ses distorsions souvent ressenties. Tout est plus précis, mieux analysé, mieux charpenté, sans toutefois former un son au piqué excessif. La personnalité de la prise de son en close-up est bien là mais la restitution a gagné en naturel, en spontanéité.
Applaudissements, tests de percussions. Disque NRDS n°10, plages 14, 17 et 21.
L'Audio Research fait parfaitement ressortir la personnalité des différentes prises de son, notamment la distance à laquelle sont placés les microphones. A chaque fois on est saisi par le naturel de la retranscription.
L'étagement en profondeur des plans sonores permet presque de désigner du doigt les différentes rangées de spectateurs.
Christian Me Bride, "Gettin' to it", plage 5, "Splanky", Verve 523 989-2.
On savoure ce passage qui fait ressortir, en plus de qualités exceptionnelles de détouré, de matière sonore, une richesse de timbre qui personnalise chaque contrebasse en participant ainsi à une sensation de relief saisissante. Ici, le gain en définition sert royalement la musique.
Juan del Encina,Berry Hayward Consort, "Solo de batterie". BNL 112848.
Le solo de batteries retentit en produisant des échos qui trahissent, de manière plus évidente, plus "directe" que d'ordinaire, la nature et la personnalité de l'acoustique du lieu d'enregistrement. Superbe. On mesure ici les effets castrateurs des électroniques concurrentes. Le grave est exploré sans avachissement.
Mozart, fantaisie pour piano, Ivo Pogorelich, plage 1, fantaisie en ré mineur. D.G. 437 763-2.
Les notes sont parfaitement individualisées. On les suit sans aucune difficulté, depuis les attaques, très variées jusqu'à leur dernier soupir. "Mozart est là".