Bonjour,
Ces deux pdf donnent une bonne idée du boulot typique d'un ingé son en studio :
http://voyard.free.fr/textes_audio/mots ... _80_90.pdf
http://voyard.free.fr/textes_audio/mots ... tering.pdf
prenez le temps de les lire, c'est très instructif.
On en a déjà bcp parlé sur ce forum et sur d'autres mais en gros :
La qualité très médiocre des CD d'aujourd'hui est notamment liée à l'extrême compression de dynamique imposée par les studios. J'ai fait un post sur ce sujet, histogrammes à l'appui, il faudrait le retrouver... Par ailleurs, la restitution que vous écoutez sur un CD est généralement une reconstruction virtuelle qui n'a pas grand chose à voir avec l'original et qui est régi par des critères de marché (petits systèmes) et des contraintes techniques (par ex la scène de 60° imposée par la stéréo). Si le CD est bien fait, et s'il est écouté sur un système performant, le même enregistrement en SACD stéréo ou un DVDA stéréo ne creusera pas d'écart franchement significatif tout 24/96 ou 24/192 qu'ils sont. Par contre, ces formats exploités non pas en stéréo mais en multicanaux permettront de s'affranchir des 60° de la stéréo. 120° de scène est bcp plus proche d'un rendu naturel et creuse cette fois-ci un écart significatif avec la stéréo.
Concernant la question de l'utilité des 100 dB, si la prise de son est située entre 1 et 2m des instruments, c'est très facile à atteindre en crête, même sur une formation de 1 ou 2 musiciens (une petite clarinette de jazz permet de l'atteindre...). Le CD a été pensé à la base il y a bien longtemps pour permettre une restitution fidèle avec un minimum de compromis, notamment sur la compression de dynamique. Aujourd'hui, on est bien loin de cet esprit mais il importe de souligner que de petit labels sont encore dans cette optique là. Le label Passavant Music a été cité plus haut et effectivement la philosophie de ce label est particulière par rapport à la prod. musicale actuelle : à Passavant, tout se passe au moment du placement des micros : Philippe Muller prépare soigneusement ses prises de son pour n'avoir justement (pratiquement) aucune retouche à faire ensuite. Ce n'est pas toujours simple, car l'artiste exige parfois un certain rendu (jazz par exemple qui a ces "codes"). Il faut alors arriver à construire ce rendu de manière 100% naturelle en plaçant correctement artistes et micros. La prise est ensuite un "one shot", ce qui est aussi très rare de nos jours (la plupart des enregistrements studio se font en cabine, un artiste après l'autre, le tout étant réassemblé ensuite via montage multipistes. Si un artiste se plante, c'est pas grave, il recommence et on recolle au montage. A Passavant, s'il se plante, bin tant pis, c'est immortalisé
). La dynamique moyenne (sur 50 ms) à Passavant est de l'ordre de 60 dB et sur les crêtes, donc pdt qq ms, on atteint des dynamiques de 90 dB. La particularité de ces enregistrements est alors que plus le système est bon, et plus le résultat obtenu fait de même. Ainsi si votre système est capable de passer un enregistrement sans tassement de dynamique (ce qui est hélas très rare...), vous aurez quasiment ce qu'entend chaque année le public de Passavant lors des concerts live. Autrement dit, de la vraie musique.
@+
Emmanuel