Ah, les audiophiles ! Tous passionnés, tous de mauvaise foi.
yijing a écrit:C'est d'ailleurs les 4 raisons qui m'en ont fait partir ! [...] En même temps, dès que je deviens riche, je resombre dans NAIM...et me fait un système cohérent...
Heu... Dans ce cas, il n'y a guère que le système qui soit cohérent
Plus sérieusement, si on en revient objectivement au propos de ce topic, comparer Naim et Cairn, c'est prendre deux extrêmes.
Je ne reviens pas sur la description fort juste que vous donnez des électroniques Naim, j'abonde sur tous les points et c'est justement et très exactement pourquoi je ne suis pas fan de la marque.
Comme je l'ai dit, je n'aime pas l'approche physiologique de la reproduction sonore, en gros, le son à l'anglaise et plébiscite le son à la française : transparence, neutralité - pour le moins. De ce point de vu, tout oppose Naim et Cairn, et rien de plus normal que le possesseur d'un Naim, à l'écoute du Cairn trouve, je cite :
lolo7602 a écrit:bah votre lecteur est nettement au dessus sur tout les registres sauf ( peut être) un peu moins dans le grave
Moi je le comprends en terme de transparence : contrairement à Naim, Cairn ne tronque aucune extrémité et - cerise sur le gâteau - possède une douceur de restitution qui n'exacerbe pas ces extrémités : d'où un registre aigu bien présent et ("peut-être") un grave présent mais pas outrancier.
Et pour aller plus loin, parce que j'ai eu l'occasion d'écouter un Lecteur Naim + ampli Cyrus + Triangle Quartet, je retrouve exactement l'impression donnée par lolo7602 à l'écoute du Naim :
lolo7602 a écrit:scène sonore incroyablement bon [...] genre la chanteuse est devant nous
Là encore on est dans le coeur de la philosophie Naim : l'écoute physiologique et l'expressivité exacerbée.
Mais pour moi, on sombre dans la caricature audiophile, à tel point que j'en suis ressorti avec l'impression que les nouvelles Triangles (il y a deux ans) ne correspondait plus à la philosophie de la marque (celle qu'incarnent à mon sens les Lyrr). Mais non, j'ai pu constater par la suite que ce n'était pas les Triangles qu'il fallait incriminer mais le lecteur.
J'avais écouté Miles Davis, So What : superbe de (sur)réalisme, la salive dans la trompette, la cohésion du quartet, la chaleur de la basse, le fruité du piano. Convaincant, typiquement jazzophile comme vous le soulignez dans votre post.
Puis je suis passé à Norah Jones, Come away with me, et là... démonstration de placement d'instrument, l'orchestre spatialisé en 3D. Sauf, sauf, la chanteuse, placée étrangement en "hauteur", comme flottante au dessus du groupe. Bref, une belle, très belle, totale artificialité - ce que j'appelle une caricature audiophile.
Pour terminer :
yijing a écrit:Moi ce que je trouve franchement injuste dans tout ça, c'est CAIRN : c'est tellement bien que la boite a fait faillite.
Naim c'est tellement coloré que la boite n'a jamais aussi bien marché !
Je ne reviens pas sur Focal/Naim et le pourcentage de chacun dans la nouvelle holding. Mais je constate que l'un ou l'autre, voire les deux, ont sauvé leur chemise en réinventant un nouveau modèle économique.
Pour en avoir discuté un peu avec Gilles Bélot, il est arrivé la même mauvaise aventure à Cairn : ce n'est pas la qualité intrinsèque des électroniques qui ont poussé Cairn a déposer le bilan, c'est le modèle économique qui n'était pas viable. Selon les mots de Bélot, il n'y a pas en France de place pour de l'artisanat de qualité : il faut faire du bon marché et vendre en quantité (c'est la "hifi" chez Darty... japonaise/chinoise) ou faire dans le luxe à prix prohibitif (voir le succès de Devialet par exemple). Au milieu point de salut : Cairn, mais aussi YBA en on fait les frais. Et Triangle délocalise aujourd'hui.
Sinon, la lecture de votre signature est éclairante.