lolo7602 a écrit:Conclusion :
Comme souvent dit ici et là , toujours faire des écoutes , pour ne pas être déçu de ce que l'on achète sachant que les produits les plus chère ne sont pas forcément les meilleur .
lolo
Sans vouloir remettre en cause le sage conseil de prendre la précaution de s'assurer avec ses propres oreilles que le matériel qu'on acquiert correspond à ce qu'on en attend, j'aimerais témoigner de la situation singulière que mon insatisfaction de propriétaire fut, il y a plus de onze ans à compter d'aujourd'hui, imputable au fait que j'avais... écouté par moi-même les produits mais pas que les produits...
J'achetais en effet de petites enceintes colonne Davis Acoustics, longuement écoutées et comparées avec de petites colonnes Klipsch, en fin de compte parce qu'elles rentraient dans un budget malheureusement déjà bien entamé par des électroniques dont je m'étais entiché : lecteur de CD Rega Planet (1er modèle) et amplificateur intégré Rega Elex. Rétrospectivement, se fut une lourde, très lourde erreur que d'engloutir, sur les conseils du vendeur, la plus grosse partie de mon budget (presque les 3/4 !) dans les électroniques ! M'eut-on fait écouter plutôt de meilleures enceintes alimentées par des électroniques moins chères que mon parcours de hifiste en eût probablement été changé !
Toujours est-il que je ne pouvais me départir de l'envie d'acquérir ces électroniques Rega, que j'avais elles aussi longuement écoutées et comparées, en leur trouvant à chaque fois des qualité de naturel de restitution introuvables avec d'autres électroniques, que je jugeais plus artificielles. J'acquis donc les Rega et les ennuis commencèrent. Après une courte période de lune de miel, l'ambition d'obtenir mieux encore me fît acquérir de la même marque mais de plus haut de gamme, un amplificateur, un syntoniseur, .... Mais l'insatisfaction commençait à poindre. D'abord, je changeais les enceintes et en acquérais d'autres, beaucoup plus performantes, des Cabasse Iroise SCS d'occasion, après les avoir longuement et minutieusement écoutées elles aussi. J'aurais dû commencer par elles... car je les ai toujours onze ans plus tard !
Mais les électroniques m'insatisfaisaient de plus en plus. J'essayais tout pour améliorer un son qui ne correspondait pas à ce que je voulais, un son fidèle à ce que je pouvais entendre dans la nature, dans les concerts... Un lecteur de DVD en toc vendu 700 francs de l'époque par un supermarché produisait un son plus épanoui que mon coûteux lecteur de CD Rega
Pour tenter de pallier des défauts qui me devenaient de plus en plus insupportables, j'achetais câble sur câble, je modifiais le lecteur pour y mettre des composants de plus haut de gamme, etc...
Et puis un jour, quelque chose me décida à suivre une voie que plusieurs forumeurs me suggéraient : j'achetais un lecteur de SA-CD Sony, un des tout premiers. Ce ne fut pas de l'avoir préalablement écouté qui me décida. Non. Comme la passion pour la hifi m'avais incliné assez naturellement à m'intéresser à l'électronique (comment marchent nos appareils ?), j'avais glané sur le net des informations techniques sur ce lecteur. Je fus stupéfié par sa sophistication, la qualité de sa réalisation et surtout (à l'époque, j'étais encore un peu dans l'audiophilie), je fus impressionné par la qualité des composants passifs mis par Sony dans son lecteur. Il y avait là-dedans beaucoup,
beaucoup plus d'argent que dans les lecteurs de CD audiophiles très chers que j'avais envisagé d'acheter. J'achetais le Sony sans l'avoir écouté. La première fois que je le branchai à la place du Planet, un sourire se dessina sur mon visage jusqu'aux oreilles. Ce sourire ne m'a jamais quitté jusqu'à aujourd'hui.
Puis, je me mis en quête d'un nouvel amplificateur. J'en essayais beaucoup chez moi. Des meilleurs, des moins bons que le Rega. Des amplis à tubes comme à transistors. Des amplificateurs très audiophiles, provenant de marques très en vue. Et assez coûteux, comme de bien entendu. Et puis je remarquai sur le forum des petites annonces un amplificateur qui avait du mal à se vendre, malgré un prix très attractif : un gros Denon au nom bizarre qui ne ressemblait pas à ceux des amplificateurs de cette marque qu'on trouvait en général. Un Denon ! Je pris des renseignements sur lui. Ses spécifications étaient tout à fait alléchantes : lourd, volumineux, solidement construit, gros transfos et gros radiateurs, double sa puissance de 8 à 4 ohms et la double encore quasiment de 4 à 2 ohms. Un site internet asiatique évoquait un type de schéma électronique plutôt inusité, suscitant la curiosité. Je me dis que cet amplificateur, sous des dehors plutôt ordinaires, né d'une marque regardée à l’époque comme étant plutôt quelconque par la rumeur publique du forum, que celui-là devait bien cacher son jeux. J'achetais le Denon sans l'avoir écouté. Quand je le découvris pour la première fois, je fus ébahi : tant d'ampli pour un si petit prix ! Une fois branché sur les Cabasse, celles-ci se mirent à chanter. J'ai pourtant changé cet amplificateur par la suite : j'ai acheté des amplificateurs Cabasse. Achat mûrement réfléchi sans la moindre écoute préalable, simplement motivé par le fait que Cabasse avait construit ces amplis pour alimenter mes enceintes. C'est tout. Le Denon est aujourd'hui chez un ami qui, lui aussi, cherchait parmi les marques audiophiles un amplificateur qui le satisferait. Des années plus tard, il a toujours le Denon, qui fonctionne aussi souverainement sur ses enceintes qu'il fonctionnait sur mes Cabasse.
La morale - toute personnelle- de cette histoire, c'est que cette écoute des électroniques Rega, écoute qui m'avais tant séduit et incité à l'achat, n'était en réalité pas tout à fait la mienne. J'entendais, je percevais en réalité ce que les avis des essayeurs autorisés des revues de hifi m'avait inculqué au fil des lectures de bancs d'essai. L'écoute de Rega, pleine de naturel : ce n'était en réalité pas mon opinion, mais une opinion par procuration. Qui m'a fourvoyé dans l'erreur.
The end.