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Breaking bad - saisons 1,2,3,4,5.

Message » 30 Sep 2013 22:49

Arsenic
 
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Message » 01 Oct 2013 1:22

Arsenic a écrit:Un final d'une grande classe, incroyablement filmé. Chaque scène est d'une force et d'une intelligence incroyable.
Au revoir Mister White, vous allez beaucoup nous manquer à tous.
Comment succéder à pareil chef d'oeuvre ? :(


Regarde "Eastbound & Down".

http://www.slate.com/articles/arts/cult ... d_and.html
Sledge Hammer
 
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Message » 01 Oct 2013 1:45

Merci pour l'info. Sur le papier, j'aime déjà ! :D
Mahler
 
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Message » 01 Oct 2013 2:12

La scène de la cuisine avec skyler relève d'un coup de génie, quelle saison et quelle série !! C'est parti pour quelques jours de déprime, une série que je me referai mais cette fois ci comme il se doit : en blu ray sur grand écran. En tout cas, encore Viligan, encore.
metallicam
 
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Message » 01 Oct 2013 4:00

Première impression : un peu mélancolique, Breaking Bad c'est terminé.
J'aime bien cette fin, rien à critiquer, je préfère rester sur une bonne impression. Dire que ça c'est bien, ça moins bien, la fin est ratée etc... ça ne changera rien, c'est comme ça. Il faut plutôt féliciter ceux qui ont contribué à cette série.

Pour ma part, l'épisode le plus réussi ou mon préféré restera le 514. La série s'est bonifiée de saisons en saisons et c'est rare pour le souligner.
sevenweb
 
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Message » 01 Oct 2013 10:56

Sledge Hammer a écrit:Breaking Bad était une série qui a toujours vécu dans la relance perpétuelle. Chaque action débouchait immédiatement sur des conséquences et ça ne s'arrêtait jamais. Le final de The Shield était un des plus forts moments de télévision de ces dix quinze dernières années, mais la série elle-même était plus inégale avec parfois quelques intrigues un peu pataudes.

Montrer la mort de Walter ne me gêne pas. Le type était de toute façon mourant, en phase terminale quand il part faire son raid (l'alliance qui ne tenait plus au doigt). S'il meurt au milieu du labo, ça permet d'ailleurs d'accréditer la thèse pour la police que c'était lui le préparateur des Aryens, ce qui contribue encore plus à faire passer Jesse entre les mailles du filet.

Quant aux Soprano, je n'ai jamais été un partisan de la théorie comme quoi la dernière scène, le dernier épisode ou la dernière demi-saison sont un grand jeu de piste dans lequel il faut trouver les signes cachés permettant de comprendre que Tony meurt quand l'image devient noir et que le spectateur qui met les indices bout à bout mérite un bon point.
C'est en fait une hypothèse assez réductrice, qui néglige les côtés métaphoriques et allégoriques de la série. Il est possible que Tony soit exécuté par le type en blaser mais il est possible que ça soit une fausse alerte (ils ont des tueurs à gages qui s'amusent à reproduire les scènes du Parrain ????). L'important, c'est de donner une idée de ce que sera désormais l'état d'esprit de Tony Soprano, un névrosé confronté en permanence à l'hypothèse d'une mort violente, qu'elle survienne deux secondes plus tard ou qu'il meurt de vieillesse bien après. Le personnage est dans sa mentalité définitive, il n'évoluera plus. Son sursaut, sa volonté de s'en sortir a fait long feu. Son histoire ne peut plus que se répéter ("It goes on and on and on"), le personnage est désormais épuisé pour son auteur. Quand la série s'achève, tous les personnages, des constructions fictives, meurent forcément. Ils ne génèreront plus d'histoire.
Ce que David Chase a refusé c'est tout sauf la vulgarité de montrer une dernière exécution, celle du personnage principal. Il refuse au spectateur la solution de facilité de connaître le destin du personnage, qui est toujours un reflet du jugement divin (ou plutôt du jugement moral porté par l'auteur). On ne peut pas faire rentrer in extremis Tony dans une case, on en sera toujours réduit au questionnement sur ce qui était sa vraie nature.

The Shield avait fait très fort en permettant à Vic de se tirer apparemment d'affaire mais en l'enfermant dans ce qui était sans doute le pire enfer pour lui, une vie sédentaire dans un bureau sans possibilité de revenir un jour sur le terrain. Au fond, en taule, il aurait pu facilement devenir un caïd et un meneur. Là, il est coincé, il n'a plus sa femme et ses gosses et ses amis sont morts ou en taule par sa faute. C'est certainement un des dénouements les plus forts possibles, et il y a bien un jugement moral porté sur Mackey, qui est certainement plus retors et plus riche que la fin de Walter White.

Un truc très intéressant relevé par la chroniqueuse de l'épisode pour The A.V. Club, c'est que Walter arrive finalement à "gagner" (c'est une victoire relative) et à retrouver un peu de sympathie, parce qu'il se met à raisonner en dehors d'un système et de ses automatismes où tout est très prévisible. Il arrête de se la jouer Heisenberg, il arrive à embobiner Elliott et Gretchen parce qu'ils tiennent à leur image et à leur fortune, il réussit à empoisonner Lydia parce qu'elle avait des habitudes et des manies prévisibles, il admet enfin pourquoi il s'est lancé dans cette activité après s'être menti tout le temps à lui-même, et on se retrouve à la fin avec un fauteuil électrique et un moteur de porte de garage qui continuent de tourner à vide parce que la bande d'Uncle Jack n'avait pas soupçonné qu'il avait pu changer.

Et sinon, "El Paso" de Marty Robbins, bitch !


Je trouve personnellement Breaking Bad plus inégale que The Shield sur beaucoup de points, y'a des coups de mou aussi énormes dans BB (notamment dans la saison 1 au milieu). Malgré ses audaces, Breaking bad ça reste à mon sens une série un peu trop "hollywoodienne" dans ses effets, dans sa volonté notamment d'accès trop les effets chocs sur les rebondissements à foison, les twists, les comptes à rebours. Justement cet effet de relance perpétuelle a aussi ses travers, puisqu'elle a trop cette tendance à vouloir être spectaculaire ce qui entache à mon avis parfois la profondeur de la série.
A l'image d'ailleurs de toute la séquence finale chez les nazis qui est pour moi une solution de facilité dans la construction même du gunfight. Fallait en finir et on fait ça d'une manière très "hollywoodienne" si je puis me permettre avec la réaction du nazi qui refuse de le buter à cause de son ego + le suspense sur les clés. Là ma suspension d'incrédulité en prend un petit coup. C'est trop "gros", assez too much. La série a souvent été comme ça parfois un peu grossière dans la façon d'amener des nouveaux éléments ou de conclure certaines choses avec emphase. J'aurais voulu que ça découle plus naturellement, là j'ai du mal à y croire même si on comprend la logique narrative.
Le final des Sopranos, ça ne m'intéresse pas vraiment de savoir si Tony meurt ou pas dans la scène concrètement. Comme tu le dis, c'est une fin avant tout très théorique et morale. Finir sur le "don't stop" du morceau avec l'écran noir, c'est surtout une façon de dire que la série ne s'arrêtera jamais. Comment marquer les gens, comment finir une oeuvre mais qu'elle perdure dans le temps ? Montrer la mort de Tony, c'est fermé à tout jamais la série. Ne pas montrer sa mort, c'est continué à s'interroger sur sa nature. Malgré 6 saisons à suivre ce personnage quand même assez détestable de Tony Soprano mais qu'on arrive à aimer et comprendre, Chase ne peut se résoudre à le voir mort ou à montrer sa mort, même si on sait qu'elle arrivera probablement. C'est quand même la rare fin que j'ai vue plusieurs fois avec délice, à force je la trouve bouleversante. L'émotion vient après. C'est ça qui est grand là-dedans.

Ici on sait que Walt va mourir, justement c'est clairement programmé limite depuis le début. Finir sur sa mort en elle-même, c'est vraiment pour moi trop évident. J'aurais voulu voir autre chose, au fond je reproche surtout ce ce soit une fin un peu "consensuelle" dans le sens qu'elle arrive à tout bien conclure (souvent de manière très belle notamment avec le passage chez Skyler), mais qui ne propose rien de stimulant derrière pour que je puisse y revenir. Rien qui dépasse au fond le programme parfaitement huilé de l'ensemble qui cherche un peu à satisfaire tout le monde. J'aurais voulu un truc un peu plus "osé" qui marque durablement au lieu d'être juste excellent et "dans les rails". Ça joue trop la carte de la sécurité.
Nikolai
 
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Message » 01 Oct 2013 12:57

Sledge Hammer a écrit:
Arsenic a écrit:Un final d'une grande classe, incroyablement filmé. Chaque scène est d'une force et d'une intelligence incroyable.
Au revoir Mister White, vous allez beaucoup nous manquer à tous.
Comment succéder à pareil chef d'oeuvre ? :(


Regarde "Eastbound & Down".

http://www.slate.com/articles/arts/cult ... d_and.html


J'ai beaucoup de mal avec les comédies :(
Arsenic
 
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Message » 01 Oct 2013 22:29

C'est fini :cry:
Unjeff
 
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Message » 02 Oct 2013 0:00

Nikolai a écrit:Je trouve personnellement Breaking Bad plus inégale que The Shield sur beaucoup de points, y'a des coups de mou aussi énormes dans BB (notamment dans la saison 1 au milieu). Malgré ses audaces, Breaking bad ça reste à mon sens une série un peu trop "hollywoodienne" dans ses effets, dans sa volonté notamment d'accès trop les effets chocs sur les rebondissements à foison, les twists, les comptes à rebours. Justement cet effet de relance perpétuelle a aussi ses travers, puisqu'elle a trop cette tendance à vouloir être spectaculaire ce qui entache à mon avis parfois la profondeur de la série.


Je ne dis pas, parce que j'en suis qu'au 4x04, mais sans vouloir faire le fan boy, j'ai du mal à te rejoindre sur ce dont tu parles ici.

Les rebondissements sont certes de plus en plus nombreux à partir de la saison 3, mais sont rarement des twists à la mords-moi le noeud ou d'effets choc (peu d'action, peu de fusillades / sang / meurtres etc). Il y a peu de temps morts (même si je te rejoins sur le milieu de saison 1, mais perso, je trouve que c'est toute la saison 1 qui place sur quand même 7 épisodes la série, ce qui est bien long), hormis les fameux épisodes-épreuves comme Fly.
Dans l'ensemble, je trouve la série assez anti-spectaculaire, et au contraire profondément atmosphérique. Et c'est d'ailleurs une qualité rare pour une série : avoir une mise en scène pareille. Breaking Bad est aussi un régal des yeux et des oreilles de chaque instant.
tenia54
 
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Message » 02 Oct 2013 10:06

BB présente indéniablement un côté pop corn ascendant trash. Filière d'inspiration Leoniene oscillant entre tout les genres passant allègrement du drame au burlesque, en passant par tout le reste. Un côté divertissant et spectaculaire donc (ou "cacahuète" pour les habitués de la section ;) ) qui déjoue, allège le drame : assurément. La direction artistique de BB n'est pas celle de la "profondeur".
Ca la différencie par exemple des Sopranos évidemment plus Scorcesien. Je n'ai pas vu The Shield.

Le débat n'est pas Hollywoodien ou pas Hollywoodien qui (a) produit des chefs d'œuvre, littéralement, en tout genre.

La question pour moi est donc la qualité du divertissement. La finesse du diamètre des ficelles et non leur nombre, les rebonds imprévisibles et non les secousses vomitives, les émotions provoquées et non extorquées, l'empathie avec les personnages, les rires au milieu des tempêtes, la truculence des dialogues, l'atmosphère (Tenia) signature, les tensions extrêmes jusqu'au claquage tant espéré.

La perfection des chefs d'œuvre du divertissement est là. Tout ce qui manque aux longs métrages du divertissement actuels, aussi pesant que leurs budgets est là. BB rend la plume lourde comme un piano.
Unjeff
 
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Message » 02 Oct 2013 14:40

tenia54 a écrit:
Nikolai a écrit:Je trouve personnellement Breaking Bad plus inégale que The Shield sur beaucoup de points, y'a des coups de mou aussi énormes dans BB (notamment dans la saison 1 au milieu). Malgré ses audaces, Breaking bad ça reste à mon sens une série un peu trop "hollywoodienne" dans ses effets, dans sa volonté notamment d'accès trop les effets chocs sur les rebondissements à foison, les twists, les comptes à rebours. Justement cet effet de relance perpétuelle a aussi ses travers, puisqu'elle a trop cette tendance à vouloir être spectaculaire ce qui entache à mon avis parfois la profondeur de la série.


Je ne dis pas, parce que j'en suis qu'au 4x04, mais sans vouloir faire le fan boy, j'ai du mal à te rejoindre sur ce dont tu parles ici.

Les rebondissements sont certes de plus en plus nombreux à partir de la saison 3, mais sont rarement des twists à la mords-moi le noeud ou d'effets choc (peu d'action, peu de fusillades / sang / meurtres etc). Il y a peu de temps morts (même si je te rejoins sur le milieu de saison 1, mais perso, je trouve que c'est toute la saison 1 qui place sur quand même 7 épisodes la série, ce qui est bien long), hormis les fameux épisodes-épreuves comme Fly.
Dans l'ensemble, je trouve la série assez anti-spectaculaire, et au contraire profondément atmosphérique. Et c'est d'ailleurs une qualité rare pour une série : avoir une mise en scène pareille. Breaking Bad est aussi un régal des yeux et des oreilles de chaque instant.


Ça reste une série qui cherche à "impressionner" dans ses effets, marquer le coup. Je ne dis pas que c'est mal, je dis juste qu'elle a trop tendance parfois à chercher des effets spectaculaires de retournements et de révélations avec ce déterminisme/fatalisme qui m'énerve un peu "actes entraînent des conséquences" (cf saison 2).
Une série anti-spectaculaire c'est The Wire pas Breaking bad. Breaking bad est constamment spectaculaire même dans ses moments calmes, après évidemment il faut nuancer un peu, mais pour moi cette façon qu'elle a de relancer tout le temps sa machine par une dramaturgie parfois un peu trop grosse et voyante dans les ficelles entache la série sur pas mal de points. C'est limite quelque fois du 24 en grossissant un peu.
Je préfère quand une série découle naturellement sa dramaturgie (the wire, sopranos) au lieu de chercher à créer des "wouah" sans que ça se justifie forcément. J'ai toujours trouvé ça un peu forcé à certains endroits.
Je critique durement parce que la série a d'énormes qualités, mais dans le fond j'ai toujours été un peu gêné par certaines choses qui ont empêché la série d'être réellement grande à mes yeux.
Nikolai
 
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Message » 02 Oct 2013 15:03

:ohmg: Comparer BrBa et 24, fallait oser... :mdr:
Vermel
 
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Message » 02 Oct 2013 15:57

Nikolai a écrit: C'est limite quelque fois du 24 en grossissant un peu.
Je préfère quand une série découle naturellement sa dramaturgie (the wire, sopranos) au lieu de chercher à créer des "wouah" sans que ça se justifie forcément. J'ai toujours trouvé ça un peu forcé à certains endroits.
Je critique durement parce que la série a d'énormes qualités, mais dans le fond j'ai toujours été un peu gêné par certaines choses qui ont empêché la série d'être réellement grande à mes yeux.


Alors que tu vois pour ma part BB m'a toujorus donné l'impression d'une série écrite entièrement dès le départ (même si cela n'a clairement pas été le cas), sans avoir continuellement besoin de relances pour que les scénaristes puissent continuer à bosser (au contraire justement d'un 24 ou d'un Dexter ...)
yann-
 
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Message » 02 Oct 2013 17:32

yann- a écrit:BB m'a toujours donné l'impression d'une série écrite entièrement dès le départ (même si cela n'a clairement pas été le cas), sans avoir continuellement besoin de relances pour que les scénaristes puissent continuer à bosser (au contraire justement d'un 24 ou d'un Dexter ...)


C'ets pour ça que je ne suis pas tout à fait d'accord sur la sensation d'un spectaculaire amené par des rebondissements à la pelle. Il y en a une tonne, c'est évident, mais ce n'est pas de la montagne russe comme 24, plutôt une sensation de progression crescendo.

Mais je ressens que très peu cette sensation de "Wow, bon dieu !" devant BB. Plus une question de sensation de logique devant l'évolution des événements, qui, du coup, me paraissent pas forcés vers un penchant choc. Alors c'est clair que c'est pas The Wire mais je trouve que Breaking Bad fonctionne fortement sur sa dramaturgie et l'évolution de ses personnages, que ce soit Skyler ou Jesse en particulier.
tenia54
 
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Message » 02 Oct 2013 17:34

Breaking Bad relevait dès le départ de la fiction "pulp", avec des touches de comique, ses méchants (ou ses avocats...) forts en gueule et soucieux de leur look, les bricolages très malins de Walter, des scènes d'action très découpées et spectaculaires, et puis à côté de ça des instants tragiques, qui s'étaient accrus vers la fin.
Maintenant, avec le recul, je ne regrette pas que le final soit resté fidèle à l'esprit de la série, qu'on n'ait pas eu des rebondissements particulièrement glauques et que tous les éléments qui avaient été auparavant été mis en place aient été utilisés.
Breaking Bad, c'était aussi ces instants totalement délirants comme la pub de Saul Goodman, le clip à la gloire d'Heisenberg, Badger écrivant un épisode de Star Trek, la publicité pour "Los Pollos Hermanos" version longue, Hank convaincu qu'il ne sentira plus rien en dessous du bassin ou qui collectionne les minéraux, ou bien Walter qui voudrait être un mec cool qui ne se retourne même pas au bruit d'une explosion quand il veut faire exploser sa voiture de luxe, sauf que la voiture n'explose pas.

[youtube]Sqz5dbs5zmo[/youtube]

[youtube]qySB-DBGmVM[/youtube]

Donc heureusement qu'on ne nous a pas fait le coup de "Je vais faire noir pour finir pour bien montrer que ma série était très PROFONDE". Breaking Bad était une série qui jouait sur toute une palette d'émotions. La saison 4 a été plus psychologique (le duel à distance avec Gus), la fin de la saison 5 plus sombre mais ça n'a pas été non plus l'exploration des cercles de l'enfer de l'âme humaine.

Côté écriture, BB et 24 mettaient peut-être toutes les deux l'accent sur le rythme et les retournements mais la méthode d'écriture est on ne peut plus différente. 24 multipliait les obstacles sur la route des protagonistes, les fausses pistes, les intrigues factices pour avoir de quoi faire 24 épisodes. Howard Gordon le reconnaît lui-même vu qu'il préfère la nouvelle formule avec 12 épisodes. Tous les procédés étaient bons pour retarder Jack Bauer qui, s'il avait tout pouvoir, règlerait tout en 24 minutes.
BB, c'était l'inverse. Les situations étaient réglées beaucoup plus vite qu'on ne pouvait le supposer. Les Cousins mexicains qui semblaient le "boss de fin de saison" ? Dégommés au 6ème ou au 7ème épisode. La confrontation Hank-Walter qui aurait pu être le centre des huit derniers épisodes après le cliffhanger de l'an dernier ? Expédiée au bout d'une heure...
Quand je regardais 24 (j'ai craqué pendant la saison 6), j'avais hâte de savoir quand untel ou untel allait enfin pouvoir démasquer et affronter son adversaire. Avec Breaking Bad, je voulais savoir ce que les scénaristes avaient imaginé pour remplacer ce qui semblait être jusque là le moteur de l'action et qui allait fatalement trouver une solution assez rapide. Et je n'ai presque jamais été déçu.

BB, c'était un univers esthétique très différent du style pseudo-reportage de guerre caméra à l'épaule de The Shield, composite de plusieurs influences, avec des confrontations à la western spaghetti, des plans en caméra subjective depuis des objets (l'aspirateur robot de Jesse), des scènes en accéléré façon Godfrey Reggio, des montages musicaux. Du coup, on a évité quelques uns des côtés pesants de The Shield, qui était très fort pour balancer des péripéties limitées à un épisode avec des arcs narratifs beaucoup plus longs mais qui sombrait parfois dans le trash pour le plaisir de faire sombre et antihéros. Et puis il y a eu quand même un épisode où des dealers avaient décidé de refourguer leur héro auprès d'un marché encore peu prospecté : les élèves d'école primaire... Mais à part une petite baisse de régime dans la saison 6 (surtout due au fait que tout ce qui impliquait Franka Potente ne serait pas repris dans la 7 parce qu'elle n'était pas libre pour le tournage), les grands éléments de l'histoire (les rapports entre la bande de Mackey et le reste des flics, les rapports entre les quatre hommes) a toujours progressé de façon naturelle et impitoyable.
Sledge Hammer
 
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