Je relate ici une petite expérience sans prétention, qui consiste à comparer le son d'un instrument réel avec le son d'un instrument enregistré. Cela devrait en principe constituer le test de fidélité ultime, mais nous savons que dans la pratique, beaucoup de choses peuvent venir compliquer le problème, en particulier la qualité de l'enregistrement, et l'acoustique de la pièce.
Je possède un yangqin (un instrument de musique chinois). Le son de l'instrument réel est généralement bien différent de ce qu'on entend dans les enregistrements, mais j'ai remarqué sur Youtube une vidéo où le son de l'instrument était particulièrement bien rendu.
J'ai donc placé mon instrument à un endroit où l'acoustique est assez bonne et j'ai joué quelques notes en alternance avec la vidéo ci-dessus. Comme ceci :
http://3141592.pio2001.online.fr/pictur ... G_7711.JPG
J'ai en particulier fait la comparaison avec l'égalisation de mes enceintes activée, et sans l'égalisation, afin de savoir si ce test permettait de confirmer le gain obtenu.
Première impression : la fidélité est excellente. Le son n'est pas déformé.
Mais pas au point de les confondre. Il y a une sorte de brillance, de présence, je ne saurais pas comment le décrire, dans l'instrument réel, qu'il n'y a pas dans l'enregistrement. Ca se passe dans les hautes fréquences. Et peut-être dans la dynamique.
Mais dans l'ensemble, je peux être content. Il y a moins de différence entre l'instrument et l'enceinte qu'entre deux enceintes !
Je n'ai pas été gêné par l'acoustique. En tout cas je n'en ai pas eu l'impression.
Ensuite, lorsque j'active ou que je coupe l'égalisation... eh bien le son me semble plus proche de l'original sans correction !
Pourtant, les mesures sont sans appel, aussi bien les miennes que celles d'ASR au sujet de ces enceintes. L'égalisation est nécessaire pour ces enceintes.
Serait-ce une question de position ? On dit que l'égalisation ne fonctionne que pour un point d'écoute seulement. Vérifions. Je mesure la réponse du système avec et sans égalisation, avec le micro qui balaye la zone où j'étais assis pour jouer :

http://3141592.pio2001.online.fr/pictur ... Chaise.png
Notez que la position d'écoute n'est pas la bonne.
Malgré tout, la correction fonctionne entre 800 et 2000 Hz. même ici, en dehors du point d'écoute.
J'ai aussi enregistré le spectre de l'instrument, avec le côté normal des maillets :

http://3141592.pio2001.online.fr/pictur ... angqin.png
Et avec le côté bambou (quelques notes à 7 minutes 53 dans la vidéo) :
.png)
http://3141592.pio2001.online.fr/pictures/homecinema-fr/20211009_Yangqin/Yangqin%20(bambou).png
Sans surprise, le spectre en fréquence est très réduit. Or la correction agit peu sur ces fréquences.
Cela rejoint les résultats de tests en aveugle dont il est question ici : https://www.audiosciencereview.com/foru ... testing.6/
La conclusion de cette étude est que le style musical le plus discriminant après le bruit rose est le pop-rock, car c'est celui dont la bande passante est la plus étendue.
Mais attention, discriminant ne veut pas dire naturel. Cela veut dire qu'il est plus facile de détecter une différence, mais sans nécessairement pouvoir dire ce qui est mieux et ce qui est moins bien.
En conclusion, une grande difficulté de l'exercice est d'avoir un instrument dont la bande passante est assez étendue pour que les résultats soient utilisables. Un disque avec des instruments variés et des fréquences d'un bout à l'autre du spectre permettra d'entendre plus de choses qu'un instrument solo réel, mais avec un spectre en fréquence réduit.
Ce qu'il faudrait faire pour aller plus loin :
Tester avec des enceintes qui sont moins bonnes dans les hautes fréquences.
Enregistrer l'instrument lui même avec un micro à réponse en fréquence plate (mais il faut une pièce traitée acoustiquement, pour ça).
Utiliser un instrument avec plus de grave.