Modérateurs: Modération Forum Haute-Fidélité, Le Bureau de l’Association HCFR • Utilisateurs parcourant ce forum: eyelike, Google [Bot], JO95, yotpe et 429 invités

Discussions sur le matériel Haute-Fidélité

Ecouter du classique

Message » 10 Juin 2018 11:30

Igor Kirkwood a écrit:Une très bonne chaine Haute Fidélité reproduisant la Musique Classique , serait elle très différente d'une chaine THG reproduisant la musique électronique ?

Mais une vraie excellente chaine Haute Fidélité (comme la tienne Olivier :wink: ) doit normalement pouvoir reproduire tous les styles de Musiques. Et avec un niveau d'au moins 105 dB.....et le local qui va avec, et surtout les voisins.


J'ai l'impression que l'on mélange plusieurs choses ce qui entraine des confusions.

Tout d'abord il faudrait peut-être faire le distinguo entre : reproduction de sons "naturelles" (instruments acoustiques, sons de la nature et de l'environnement) versus sons électroniques ou utilisant de l'électronique.

Bien sûr qu'une installation de haut niveau, parfaitement réglé, au sein d'une acoustique architectural optimisée (comme, semble-t-il celle de Le Daim) est capable de reproduire n'importe quelle type de sons (acoustique ou électronique), la question n'est pas là !
Mais la reproduction, optimum, de l'ensemble de ces différents sons et du rapport entre eux, recouvre un large spectre de paramètres, en vrac : respect des timbres (attaque et décroissance harmonique), dynamique, reproduction 3D d'un espace, volume et ponctualité de la source du son, respect des silences, niveau spl (instantané et continu), etc … j'en omets beaucoup !
Or, la question, très intéressante, que me semble poser Le Daim, c'est que, suivant le type de musique (ou type de sons) que l'on privilégie, est-ce que c'est toujours les mêmes paramètres avec la même hiérarchie ?
La question est, me semble-t-il, fondamentale, car permettant de prendre un peu de recul par rapport à ce qui fait l'essence même de notre hobby et passion commune !

Est-ce que l'enregistrement d'un Steinway dans une petite chapelle nécessite, pour être bien reproduit, les mêmes contraintes que celle nécessaire à un sunthé Roland relié directement à la console d'enregistrement ?
Est-ce la guitare de Jimi Hendrix ou Carlos Santana nécessite la même qualité de reproduction de la caisse de résonnance que celle de Paco de Lucia ou Julian Bream ?
Est-ce que la bonne reproduction de l'orchestre du Covent Garden ou de Clark Terry a besoin des mêmes paramètres avec la même hiérarchie qu'un enregistrement de J. M. Jarre où les différents instruments sont directement connectés à la console ?

Je pense que la réponse est non, d'ailleurs quand on écoute différentes installations, on retrouve des caractéristiques qui sont lié à la personnalité de leur concepteur, c'est à dire au type de musique qu'il privilégie, à part surement de très grande installation comme celle de Roggero et d'autres ..

Je rejoint Igor sur le panneau Quad (j'ai possédé l'ESL63 + caisson Gradient pendant près de 25 ans) extraordinaire enceinte pour les voix et la musique de chambre mais peu adaptée pour Metallica, sauf peut-être à l'utilisée comme super casque ! Dans mon souvenir, seul les grands Soundlab (A1 ?) ou l'Apogée Diva avaient l'impact nécessaire.

BIen sûr Pio2001, qu'il faut un bon niveau de grave et sa bonne descente, pour bien reproduire l'espace sonore associé à un enregistrement de chant grégorien dans une église, si tu coupe le grave et l'infra tu perd les infos de réverbération. D'autre part, si tu es contraint de baisser le niveau de celui-ci pour écouter de la techno ou du synthé cela veut juste dire que ta pièce d'écoute n'accepte pas le niveau, par saturation, en produisant une bouillie sonore à ces fréquences et, malheureusement, toutes corrections électroniques, aussi sophistiquées soient-elles, ne changeront pas les caractéristiques acoustiques de la pièce, donc il faut faire quelques impasses !

Pour finir et par curiosité sonore, essayer de reproduire, de façon parfaitement réaliste, le bruit des vagues venant s'écraser sur des rochers, vous allez voir la largeur de bande fréquences et la descente dans l'infra qui est nécessaire !!

Bonnes écoutes et merci Jean GROS pour avoir crée ce fil passionnant !

Jean
jyval
 
Messages: 145
Inscription Forum: 01 Avr 2009 9:37
Localisation: région lyonnaise
  • offline

Message » 10 Juin 2018 12:35

jyval a écrit:J'ai l'impression que l'on mélange plusieurs choses ce qui entraine des confusions.
Tout d'abord il faudrait peut-être faire le distinguo entre : reproduction de sons "naturelles" (instruments acoustiques, sons de la nature et de l'environnement) versus sons électroniques ou utilisant de l'électronique.
Jean


C'est bien cela il me semble aussi. Je rajouterais que les instruments acoustiques d'une même famille ont parfois des timbres proches mais un peu différents suivant la nature de leur construction, mécanique, matériaux, suivant le fabricant etc..
Dans ce cas il faut faire probablement une comparaison en dispatchings.
wuwei
 
Messages: 5309
Inscription Forum: 05 Jan 2006 10:58
  • offline

Message » 10 Juin 2018 12:48

jyval a écrit:est-ce que c'est toujours les mêmes paramètres avec la même hiérarchie ?

Je ne vois rien qui puisse indiquer que les paramètres seront différents.
L'oreille fonctionnera de la même manière pour identifier les timbres, percevoir les niveaux, localiser, etc.

Effectivement, la hiérarchie peut être différente, notamment sur le grave car la musique électronique ou le rock vont, plus facilement que le classique, mettre en avant un problème de phase ou de niveau dans le grave car dans ces musiques on recherche un grave puissant mais "dégraissé", qui a de l'impact. Et une ligne de basse va mettre plus facilement en défaut des problèmes de résonance dans le grave que des nappes de contrebasses plus ou moins "noyées" avec les violons et violoncelles.

Même si rien n'empêche dans l'absolu que certains morceaux de classique soient très exigeants à ce niveau , disons que c'est plus rare.

Pour le medium/aigu, les critères sont normalement les mêmes.

La hiérarchie ne dépend d'ailleurs pas uniquement du type de musique écoutée mais aussi tout simplement des goûts et de l'entrainement.
JAVA Alive
 
Messages: 2888
Inscription Forum: 12 Jan 2010 22:53
Localisation: Mayenne
  • offline

Message » 10 Juin 2018 14:01

Oui, un système bien conçu et bien mise en œuvre devrait en théorie tout reproduire avec le même bonheur !

Malheureusement, bcp de contrainte de la vie quotidienne viennent gâcher cette possibilité !
Et même dans les démos. de salon ou d'audito. on entend souvent les mêmes CD ! (ceux qui passent bien) et très peu de classique !
c'est pk en début de post j'avais souligné la démo Cabasse :)

Je ne pense pas qu'il faille à tout prix essayer de reproduire ce qui a été joué....
je m'explique, on ne connait pas (sauf exception) les conditions d'enregistrements... mixage, micro etc...
il y a donc un CD dont on doit tirer le maxi. et cela doit nous plaire ! nous donner "l'illusion" d'assister à l'enregistrement..

certains système assez simple, comme la démo. Pylon au dernier salon arrive à un consensus ! bcp d'auditeurs (dont moi :) ont été surpris du résultat que certains autre système bcp plus cher ne parvenaient pas à être aussi "crédible" ...

je pense (encore une fois :) qu'il faut prendre du plaisir avec son système !!! quand on voit dans les PA le nombre de matériel THDG en ventes, il y a de quoi se poser des questions !!!!

Perso. je n'ai pas encore trouvé LE système qui me fasse vibrer sur tous les CDs, peu y arrivent...c'est donc peut être un souci d'enregistrement :)
jean GROS
 
Messages: 3351
Inscription Forum: 16 Aoû 2002 11:23
Localisation: PARIS
  • offline

Message » 10 Juin 2018 14:49

jyval a écrit:Tout d'abord il faudrait peut-être faire le distinguo entre : reproduction de sons "naturelles" (instruments acoustiques, sons de la nature et de l'environnement) versus sons électroniques ou utilisant de l'électronique.


Je ne suis pas sûr que cela aiderait beaucoup. Dans les deux cas, l'objectif est exactement le même : retranscrire le signal fourni. La façon dont ce signal a été créé à l'origine n'a en principe pas d'importance.

Une distinction qui m'intéresse davantage est celle entre une reproduction fidèle, et une reproduction à un niveau suffisant pour fracasser les vitres. Là on a bien deux choses différentes.

jyval a écrit:Mais la reproduction, optimum, de l'ensemble de ces différents sons et du rapport entre eux, recouvre un large spectre de paramètres, en vrac : respect des timbres (attaque et décroissance harmonique), dynamique, reproduction 3D d'un espace, volume et ponctualité de la source du son, respect des silences, niveau spl (instantané et continu), etc … j'en omets beaucoup !
Or, la question, très intéressante, que me semble poser Le Daim, c'est que, suivant le type de musique (ou type de sons) que l'on privilégie, est-ce que c'est toujours les mêmes paramètres avec la même hiérarchie ?


D'un point de vue purement technique, on peut diviser ces critères en quatre ou cinq catégories : courbe de réponse, courbe de phase, distorsion, bruit, et éventuellement pleurage et niveau maximum. Mais cela ne nous aide pas beaucoup non plus.

Il est plus intéressant de regarder quelles sont les caractéristiques des appareils. Ce sera plutôt :

Courbe de réponse ET indice de directivité des enceintes (c'est-à-dire courbe de réponse dans toutes les directions).
Distorsions (liées au niveau maximum des amplis et enceintes, car généralement insignifiante à niveau d'écoute faible).
Bruit ambiant dans la pièce (on n'y pense pas assez).
Niveau maximum par fréquence (avoir du niveau à 30 Hz sans distorsion est très difficile).

A partir de là, on peut faire des correspondances avec les styles de musique :
Le bruit ambiant dans la pièce est un moindre souci pour toutes les musiques à dynamique compressée (métal, pop...)
Le niveau dans le grave sous 40 Hz n'est guère utile pour la musique pop antérieure aux années 2000, et pour l'ensemble du rock / métal.
Par contre, les courbes de réponses (dans toutes les directions) sont importantes pour tous les styles de musique.
Distorsions et niveau maximum sont à adapter à la taille de la pièce et à la distance d'écoute, plutôt qu'au style de musique (sauf si on est un monomaniaque de récitals de guitare classique ou d'épinette).

jyval a écrit: si tu es contraint de baisser le niveau [du grave] pour écouter de la techno ou du synthé cela veut juste dire que ta pièce d'écoute n'accepte pas le niveau, par saturation, en produisant une bouillie sonore à ces fréquences et, malheureusement, toutes corrections électroniques, aussi sophistiquées soient-elles, ne changeront pas les caractéristiques acoustiques de la pièce, donc il faut faire quelques impasses !


Oui, je pense c'est ce qui se passe chez moi.
D'un autre côté, j'ai aussi une longue habitude de l'écoute au casque Sennheiser HD600, et ce casque n'a pas du tout d'excès dans le grave. Je ne cherche donc pas la "bosse dans le grave" que certains utilisent chez eux. Non pas parce que ma pièce ne le supporterait pas, mais d'abord parce que ce n'est pas à mon goût.
Mon réglage final est même étonamment proche de la courbe de réponse brute du HD600 mesurée par headphone.com. Il n'est donc pas exclu que mon réglage ne soit pas dû aux limitations de ma pièce, mais à une volonté de retrouver exactement le grave auquel j'ai été habitué pendant des années.

jyval a écrit: Pour finir et par curiosité sonore, essayer de reproduire, de façon parfaitement réaliste, le bruit des vagues venant s'écraser sur des rochers, vous allez voir la largeur de bande fréquences et la descente dans l'infra qui est nécessaire !!


Mais a-t-on un enregistrement fidèle de cela quelque part ?

Il y a aussi une question que je m'étais posée dans le sujet sur la directivité: est-ce que, pour une reproduction complètement fidèle d'un instrument de musique, il ne faudrait pas une surface d'émission identique afin d'avoir exactement le même diagramme de diffraction que l'instrument original ?
C'est-à-dire une enceinte de la taille d'une tête humaine pour reproduire une voix, une enceinte de la taille d'un piano pour reproduire un piano, etc.

D'un point de vue physique, cela se justifie par la directivité en fonction de la fréquence, qui dépend de deux choses : la surface à l'origine du son, car plus elle est petite, plus elle est omnidirectionnelle, et le volume de l'instrument : plus il est grand, plus il masque le son du côté opposé à la surface émissive.
Et ce qui est valable pour un instrument l'est aussi pour une enceinte. Un haut-parleur sera d'autant plus directif qu'il est grand.

Ce phénomène aurait un impact nettement plus élevé dans nos pièces réverbérantes que dans des studios où l'impact de l'acoustique est réduit au minimum.
Pio2001
Contributeur HCFR 2019
 
Messages: 8988
Inscription Forum: 07 Oct 2003 12:50
Localisation: Neuville-sur-Saône
  • offline

Message » 10 Juin 2018 19:05

J'ai cru comprendre que le front d'ondes des enceintes était le même que celui arrivé sur les micros. Pourrait t'il en être autrement ?
Quand les conditions sont remplies il est impossible de différencier la restitution d'un instrument faites en stéréo par les enceintes de celle en directe.
De quoi discutez vous si ces conditions ne sont pas réunies ?
wuwei
 
Messages: 5309
Inscription Forum: 05 Jan 2006 10:58
  • offline

Message » 10 Juin 2018 19:23

wuwei a écrit:J'ai cru comprendre que le front d'ondes des enceintes était le même que celui arrivé sur les micros. Pourrait t'il en être autrement ?


L'onde en un point pourrait l'être si on utilisait des microphones complètement neutres (ce qu'on ne fait pas, car on ne veut pas capter les bruits qui viennent d'ailleurs).

Mais le front d'onde, c'est-à-dire l'ensemble de la surface, prise tout autour de la source en une infinité de points, elle ne l'est pas.
Par exemple, autour d'une corde de piano ou de contrebasse, le front d'onde est grossièrement cylindrique : l'onde sonore part de la corde et se déplace en s'éloignant de la corde perpendiculairement à celle-ci.
Sur une enceinte plus petite, le front d'onde est plutôt sphérique que cylindrique. Ce n'est pas la même forme. A 40 cm à la verticale au-dessus de l'enceinte, l'onde s'éloigne en tournant le dos à l'enceinte, c'est-à-dire en direction du plafond.
Mais si une contrebasse était située là, alors à la même place au-dessus de l'enceinte, il y aurait encore la corde, qui est très longue. L'onde émise à cet endroit ne partirait donc pas en direction du plafond, mais en direction de l'auditeur. D'où une certaine différence dans le son produit.

C'est la question que je me pose : est-ce que cette différence de géométrie dans les ondes sonores est importante ou pas importante.

Audible, elle l'est certainement, il est connu que des enceintes de même courbe de réponse, mais de directivité différente, produisent au point d'écoute un résultat très différent, simplement parce que l'onde qu'elles émettent n'a pas la même forme géométrique : même contenu au point de départ, mais faisceau plus étroit ou plus large.
Pio2001
Contributeur HCFR 2019
 
Messages: 8988
Inscription Forum: 07 Oct 2003 12:50
Localisation: Neuville-sur-Saône
  • offline

Message » 10 Juin 2018 20:00

Je comprends la forme d'onde :wink: mais alors comment expliquer pour l'auditeur avec la "Live Music" de la non différentiation entre l'enregistrement diffusé en stéréo de la contrebasse et celle jouée en directe ?
De la magie ?
wuwei
 
Messages: 5309
Inscription Forum: 05 Jan 2006 10:58
  • offline

Message » 10 Juin 2018 21:02

Il y a une forme d'illusion dans le procédé de démonstration publique de la Live Music, c'est évident. C'est une mise en scène.

Entendons-nous bien, je rêverai que les fabricants d'enceintes multiplient ce type de démo lors des salons plutôt que de nous passer Sonny Rollins et Diana Krall ad nauseam. Toutes les enceintes sont bonnes avec ce type de disques car ils sont peu exigeants ; aucune prise de risque.

Pour en revenir à la Live Music, là encore et comme toujours, la vue nous joue des tours. Le principe de la Live Music consistait à capter un front d'onde à 3 ou 4 mètres des musiciens et de leurs instruments en Live avec une paire de micros écartés de 3,2 mètres. Ces micros envoyaient ce qu'ils captaient dans deux enceintes respectives, situées à proximité et écartées comme les micros. L'enceinte devenait le pendant émissif du micro réceptif. Les rayonnements des deux étaient le plus similaire possible. A tel point que c'est ce qui a conduit Cabasse à développer les SCS, les HP concentriques, afin que l'enceinte reproduise du mieux possible ce qui avait capté par la petite et unique capsule du micro. Pour prendre une image, imaginons un entonnoir qui est le micro, puis une enceinte qui est un entonnoir dans l'autre sens.

J'ai assisté à une démo "similaire" chez un autre constructeur (Devialet/Magico). Ca fonctionne bien en ce qui concerne les timbres des instruments. En revanche concernant la scène sonore, c'est très perfectible. Je suis bien obligé de constater que bien peu de personnes sont sensibles à ce second critère, sans doute pour des questions d'apprentissage. Lors de cette soirée, les spectateurs avaient tendance à crier au miracle alors que la scène sonore faisait des sauts latéraux lors des bascules Live/Enregistrement ; ils se concentraient sur le seul paramètre des timbres.

Les amateurs de musiques jouées sur des instruments acoustiques ont un peu plus l'habitude de ce qu'est une scène sonore réaliste. Les amateurs d'enregistrements de musiques amplifiées n'ont pas cette référence au réel. Une chanteuse avec une voix trafiquée et une bouche plus grosse que la batterie peuvent ne pas les déranger du tout car c'est la pratique usuelle de ce type de production.
syber
 
Messages: 12476
Inscription Forum: 30 Juil 2005 15:07
  • offline

Message » 10 Juin 2018 21:23

syber a écrit:Toutes les enceintes sont bonnes avec ce type de disques car ils sont peu exigeants ; aucune prise de risque.


Aucune prise de risque ? Voire !

Moi quand je vais dans une démo faite par une grande marque, je suis le candide de service. Je n'écoute jamais ce genre de matériel.

Je m'attends donc d'emblée à un résultat dépassant tout ce que je connais. Une transparence exceptionnelle. Aucun voile entre moi et les musiciens. Je me dis que je vais entendre un ensemble jouer en entrant dans la pièce, et qu'en tournant la tête je vais découvrir, surprise, que ce sont des enceintes haut de gamme qui jouent, et pas des musiciens, comme je l'avais cru.

Mais dans le monde réel, quand je passe la porte, ce que j'entends, c'est une sono de 20000 Watts avec un mur d'amplis. Et en tournant la tête, je découvre, surprise, que ce ne sont que deux enceintes avec 4 haut-parleurs chacune. C'est juste ça qui fait ce raffut digne du stade de France ?

Et de me dire "alors c'est ça, la très haute-fidélité" ?
Pio2001
Contributeur HCFR 2019
 
Messages: 8988
Inscription Forum: 07 Oct 2003 12:50
Localisation: Neuville-sur-Saône
  • offline

Message » 10 Juin 2018 23:27

Discussion très interessante !
La live music n'est qu'une reproduction symétrique STEREO de la réalité..

Il ne faut pas oublier que la stereophonie est une reproduction.simplifiée (et pourtant formidable!) d'un.front d'onde sonore omnidirectionnel diffusé en deux points, elle sera de fait toujours artificielle, heureusement notre cerveau est intelligent et se charge de décoder l'illusion. Les tests effectués ont fonctionnés par pure effet psychoacoustique.
La technique grand AB puisque c'est de ça dont il s'agit est une technique interessante mais limitée à l'écoute aux enceintes et dans une configuration très précise. En outre l'usage de capteurs omnidirectionnels a des avantages (linearité fréquencielle, excellente captation du grave) et des inconvenients, captation d'onde arrière reproduite en front d'onde percu comme devant.
Bref pas la panacée si on s'attache à une methode la plus realiste possible.
La meilleure reproduction acoustique de la realité serait la prise binaurale... mais elle aussi limitée... au casque.

Pour le reste tout a été dit. La musique classique est très délicate a reproduire car comme toute captation acoustique elle est indirecte.. en electro, la captation est directe (j'entends par là qu'elle ne fait pas intervenir de lieu acoustique), l'illusion d'espace et la cohérence spatiale est un pur artifice de post production. La captation acoustique fait intervenir le lieu de captation et un signal très complexe de son direct et indirect qui détermineront le timbre et l'image et la dynamique. Autant de challenge donc à la captation et à la reproduction.

La configuration dans mon profil


Quand la musique exprime l'intelligence du cœur…
Quand elle résonne comme un rempart contre la barbarie…
cleriensis
Membre HCFR
Membre HCFR
 
Messages: 5898
Inscription Forum: 23 Juin 2010 1:22
Localisation: Rennes
  • offline

Message » 11 Juin 2018 15:54

Pio2001 a écrit:
'un point de vue purement technique, on peut diviser ces critères en quatre ou cinq catégories : courbe de réponse, courbe de phase, distorsion, bruit, et éventuellement pleurage et niveau maximum.

Je ne te suivrai pas sur ce point, je pense que la complexité de l'environnement sonore dans lequel on baigne et qu'on essaye d'enregistrer et reproduire au mieux, dépasse de très loin les quelques paramètres du champ métrologique que tu évoque !
Comme l'écrit Cleriensis, l'enregistrement de musique, classique ou jazz, employant des instruments acoustiques, recouvre un ensemble de paramètres imbriqués d'une grande complexité.

Mais a-t-on un enregistrement fidèle de cela quelque part ?

J'en connais au moins 2 : un enregistrement Denon repris dans un disque démo HiFi Vidéo et un CD Soundrama (?), The Pulse, qui ne présente rigoureusement aucun intéret artistique, si ce n'est des enregistrements divers, dont les niveaux vont de -60dB (très cruel pour les lecteurs !) à 0dB ! (en espérant ne pas me tromper dans les références étant actuellement éloigné de ma discothèque.)

D'accord avec Syber sur l'illusion et l'aspect mise en scène des démos live music de Cabasse auxquel j'avais assisté, il y a fort longtemps à Paris et qui m'avait laissé un peu dubitatif par le côté spectacle !
D'accord aussi sur le fait que pour les démos publiques et, pour paraphraser une femme politique "Diana Krall et autre Patricia Barber … raz le bol !". Il est extrèmement rare d'entendre un chœur important ou une symphonie de Mahler, cela serait trop périlleux !!
Effectivement, et comme j'ai déjà eu, plusieurs fois, l'occasion de l'écrire, la bonne reproduction et cohérence de l'espace sonore est, pour moi, particulièrement fondamental au même titre que le réalisme des timbres. Je n'ai jamais trouvé, en démonstration publique, cette cohérence et cela n'a effectivement pas l'air de géner grand monde !

Dommage, Pio, de régler son installation à partir d'une écoute au casque, serait ce le HD600 (que je connais bien étant un de ceux que je possède) qui est assez neutre, honnète et sans chichi. Rien ne vaudra jamais la musique vivante, avec instruments acoustiques, comme référentiel !

Jean
jyval
 
Messages: 145
Inscription Forum: 01 Avr 2009 9:37
Localisation: région lyonnaise
  • offline

Message » 11 Juin 2018 19:12

Le choeur est sans aucun doute l'exercice le plus périlleux... le moindre déséquilibre sera douloureux ;)

La configuration dans mon profil


Quand la musique exprime l'intelligence du cœur…
Quand elle résonne comme un rempart contre la barbarie…
cleriensis
Membre HCFR
Membre HCFR
 
Messages: 5898
Inscription Forum: 23 Juin 2010 1:22
Localisation: Rennes
  • offline

Message » 11 Juin 2018 21:25

C'est contre intuitif, mais les sons naturels ne sont pas forcément les plus difficiles à reproduire.
Certes, ils sont les plus complexes (j'entends par là un spectre plus torturé, irrégulier) mais ça ne veut pas dire plus faciles à être reproduits.
Souvent, ce sont des sons artificiels qui mettent le plus facilement les défauts d'une chaîne en exergue.
Dans un son naturel, les défauts sont plus facilement masqués.

Tentez cette expérience : jouez un sweep au casque, puis sur votre chaine, genre 30-15000 hz.
Plus simple que le sweep comme onde, tu meurs.
Bah écoutez : le volume monte et descend dans tous les sens, la phase part en couille et donne l'impression que le son vous tourne autour, par moment on dirait que le son traverse l'intérieur de la tête.
Essayez de faire ça avec un son naturel.

Une simple onde carrée a une infinité d'harmoniques (en pratique non, mais disons qu'il monte très haut). Un tweeter vénère, un ampli coloré sur l'aigu pour faire plus "détaillé" et aïe les tympans.

Vous avez déjà entendu une guitare accoustique mal sonner sur votre chaîne ? Moi non. Par contre, une guitare électrique, avec une disto qui écrête, va solliciter électroniques et mécaniques bien autrement et ça peut vriller.

Attention, je n'ai pas dit que le classique est plus facile à reproduire que les autres musiques. Grands ensembles, grands coeurs, orgue, etc. Ca peut aussi être compliqué.

Bref, pour moi, hormis un éventuelle tolérance sur une fréquence de coupure plus haute, la chaîne hifi pour du classique n'existe pas plus que pour n'importe quel autre style de musique.
JAVA Alive
 
Messages: 2888
Inscription Forum: 12 Jan 2010 22:53
Localisation: Mayenne
  • offline

Message » 11 Juin 2018 21:38

jyval a écrit:
Pio2001 a écrit:d'un point de vue purement technique, on peut diviser ces critères en quatre ou cinq catégories : courbe de réponse, courbe de phase, distorsion, bruit, et éventuellement pleurage et niveau maximum.

Je ne te suivrai pas sur ce point, je pense que la complexité de l'environnement sonore dans lequel on baigne et qu'on essaye d'enregistrer et reproduire au mieux, dépasse de très loin les quelques paramètres du champ métrologique que tu évoque !
Comme l'écrit Cleriensis, l'enregistrement de musique, classique ou jazz, employant des instruments acoustiques, recouvre un ensemble de paramètres imbriqués d'une grande complexité.


Ah mais courbe de réponse et courbe de phase recouvrent une complexité effroyable. Dans cette liste, plus mathématique que métrologique, il ne s'agit pas de poser son micro et de dire voilà la courbe de réponse.
Il y a une infinité de courbes de réponses et de phase, aussi bien en amont de l'enregistrement, en fonction de la position des micros, qu'en aval, autour de l'enceinte dans toutes les directions.
Et le pire, c'est qu'elles contiennent toutes les informations sur l'acoustique du lieu, mais cryptées dans la forêt de pics qui ne sont visibles que lorsqu'elle n'est pas lissée. Les réflexions primaires, secondaires, le flutter echo, tous ces points sont désintégrés et éparpillés dans les micro-détails de chacune des deux courbes.

Totalement illisible et inutilisable. C'est ce que je voulais dire en écrivant que cette classification, purement formelle, ne nous aide pas beaucoup.

jyval a écrit:Dommage, Pio, de régler son installation à partir d'une écoute au casque, serait ce le HD600 (que je connais bien étant un de ceux que je possède) qui est assez neutre, honnète et sans chichi. Rien ne vaudra jamais la musique vivante, avec instruments acoustiques, comme référentiel !


Ce n'est pas du tout fait exprès. J'ai utilisé le casque à certains moments pour avoir en quelque sorte un grave de référence, mais je l'ai vite abandonné pour régler l'équilibre en faisant défiler un grand nombre d'enregistrements différents.
Je me suis demandé si inconsciemment, je n'avais pas eu l'oreille déformée par l'habitude de l'écoute avec ce casque. Mais j'ai été assez rassuré aujourd'hui : deux amis sont passés me voir, un guitariste et un audiophile, qui ne connaissaient pas du tout mon système. L'audiophile l'a trouvé "équilibré", et le guitariste a trouvé "un vrai grave" pas boursouflé comme c'est trop souvent le cas à son avis chez les français (c'est lui qui l'a dit, pas moi :siffle: ).
Pio2001
Contributeur HCFR 2019
 
Messages: 8988
Inscription Forum: 07 Oct 2003 12:50
Localisation: Neuville-sur-Saône
  • offline


Retourner vers Discussions Générales

 
  • Articles en relation
    Dernier message