Denis31 a écrit::mdr: c'est un peu rapide comme conclusion, en effet. Ce qui cloche, c'est qu'une écoute en aveugle devrait permettre de retrouver les différences évoquées par "ceux qui les ont écoutés", les "pros" auxquels ont fait confiance. Hors, ce n'est presque jamais le cas. Enfin, je suppose que tu n'ignores rien de tout ça.
La seconde chose qui cloche, c'est qu'une source "correcte sans plus" comme peut l'être un lecteur BR équipé de DAC 24/192 correctement mis en oeuvre, offre des performances incomparablement supérieures à celles d'une paire d'enceinte dans une pièce d'écoute. On imagine mal (bien que cela reste théoriquement possible) comment des différences infîmes en regard de la dégradation due au restant de la chaine de reproduction, pourraient rester discernables: C'est comme vouloir lire le texte d'un billet de banque à travers un verre granité.
Tout cela n'a pas force de preuve, mais ce sont des faits, qu'il faut expliquer.
Tout d'abord, je comprends ton scepticisme. Et, j'avoue que ça m'arrive de simplifier mes comparaisons de matériel et de classer naturellement des appareils en bas-moyen-etc rien que sur le soin apporté aux circuits. Toutefois, je trouve que tu généralises beaucoup plus vite que moi, sur ce point.
Les tests en aveugle dont tu parles j'en connais un paquet, et c'est une querelle sans fin depuis (... voyons voir...) le rapport le conférence de l'AES (American Engineering Society) en 1990 ? Il s'intitulait "The Sound of Audio". Avec à la tête le très honorable David-all-amplifiers-sound-the-same-Clark. Un type très bien qui prônait que tous les amplis sonnaient pareil. Lui, il les testait en écoutant des sinusoïdes et du bruit rose. Sympa, le mec. Secondé de Stanley Lipshitz (un prof de math) qui prônait que si un appareil mesurait mieux, alors il sonnait mieux. Magnifique. J'ai les rapports ("des pros") de l'époque, assez édifiants je dois dire. Mais je m'égare....
En réalité, la querelle remonte depuis l'invention du compact disc. Et les tests (aveugles, bien entendu) qui ont permis à notre vénérable industrie des sono-dollars à déterminer avec grande précision ce qui est audible, discernable, possible d'entendre et d'arriver à nous pondre notre livre rouge adoré (redbook) qu'on lit avant de dormir la nuit. Et à nous préparer psychologiquement à tout re-acheter, lecteurs ET disques. A l'époque, pourtant, un DAC 16/44 suffisait aussi. Pas comme aujourd'hui où il nous faut un 24/192... mais je digresse encore.
Alors, tu me demandes, pourquoi peut-on discerner des différences entre deux lecteurs (infimes) avec des enceintes (avec des taux de distorsion énormes) dans une pièce d'écoute largement perfectible du point de vue acoustique ?
Aha ! Voilà une question qu'elle est bonne ! En réalité, j'en sais rien pourquoi... je les entends, c'est tout. Plein de gens les entendent, même. D'ailleurs, tout le monde les entend s'il sait ce qu'il faut écouter ou s'il a l'habitude d'écouter de la musique ou -mieux- s'il sait jouer de la musique.
Donc, je ne sais pas pourquoi. Et la science ne sait pas non plus. Mais faut pas pousser mémé dans les orties en essayant de nous prouver qu'on ne les entent pas. La "science" ferait mieux de chercher une explication. Mais, j'imagine, c'est toujours plus simple de dire qu'on est tous victimes d'une hallucination collective, mise en place par "les vendeurs du temple" comme croient certains (qui ont le scepticisme sain mais les généralisations faciles). Pourquoi pas. Mais ça fait pas avancer le shmilblick, et la science quand elle fait pas avancer la pensée, eh bien, elle la fait reculer... Je suis bien placé pour le savoir.
Tu as également raison de dire que les convertisseurs 24/192 ont fait des progrès, je me tue à le répéter (à qui veut l'entendre) que les amplis A/V dernière génération (comme mon Denon 3808) ont des dacs au son comparable à ceux du milieu-haut de gamme audiophile d'il y a 10 ans (pas si vieux, donc). Ce qui a été amélioré, comme je disais plus haut, c'est le timbrage et la spatialisation. En gros, aujourd'hui on peut dire que les lecteurs
récents à 200-300€ ont le timbrage et la spatialisation des lecteurs de prix presque dix fois plus élevé d'il y a quinze ans. Est-ce le besoin de reproduction des nouveaux formats haute définition (Dolby TrueHD et consorts) qui ont poussé à cette avancée ? Possible. Possible aussi que l'avancée est constante et que l'arrivée de ces formats n'a fait qu'accélérer l'inévitable. L'histoire le dira. Après tout, ça m'est égal : les faits sont là.
Alors, si le timbrage et la spatialisation suffisent, pas la peine d'investir plus pour acheter un lecteur. Ce qui -de fait- inclut tous les "casual listeners".
Mais, mais, mais... ça a toujours été comme ça, non ? Les "casual" ont toujours été la cible du bas-milieu de gamme.... Alors, qu'est-ce qu'il a changé finalement ?
Probablement rien. Ah si, une chose: l'industrie musicale est au bord de la faillite.
Mais ceci est une autre histoire....