Salo ou les 120 journées de Sodome

» 16 Nov 2011 12:26

Ben en fait j'ai déjà expliqué mon topo sur la page précédente

...tu m'a même cité, sans rien répliquer derrière d'ailleurs.

» 16 Nov 2011 13:00

Je t'ai cité comme j'ai cité tous ceux qui avaient évoqué ce film, pour les rassembler sur ce topic. Le but n'était pas pour moi de commenter les avis de chacun mais de les porter à la connaissance de tous au sein d'un même sujet.

Mais je n'ai pas trouvé dans ton avis d'explication quant à la naïveté de Pasolini. Sont-ce les constats qu'il fait? Sa réaction? Sa déception? Le "tout fout le camp" ? Voilà le pourquoi de ma question.
Je trouvais intéressant de creuser, parce que n'ayant pas le même avis, je pouvais apprendre quelque chose de ton point de vue.
Mais là, je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que ce n'est pas le moment :mdr:

Bon, je vais relire ton avis, j'ai peut-être loupé un truc. :hehe:

(pour la compréhension de tous, je te re-cite)

lag@uffre a écrit: (...)
Et oui, tout résonne différemment chez chacun. Ce qui est sûr, c'est que Salo se veut un film politique, et dans la revendication, une certaine surenchère est toujours de mise. Il ne faut pas non plus totalement négliger certaines facilités.
Pour moi Salo est en fait très naïf. Je n'ai pas eu besoin de sa vision pour réaliser ce qu'il tentait de dire. C'est quasi réactionnaire à l'envers en fait. Pasolini déçu de tous les espoirs fondés dans la révolution sexuelle et de sa génération, réagit violemment et déverse son fiel, à raison, sur le pouvoir quel qu’il soit. Si tôt qu'on vieillit on est corrompu, la libération des pulsions devient incontrôlable, on fait faire ce qu'on veut aux générations futures...donc tout fout le camp. C'est pas du Mozart non plus.
Pasolini n'est pas tout blanc face à cette perversion et le disait lui-même, il est quand même aller creuser chez lui. Et c'est là que la "nécessité" de l'horreur devient tendancieuse. La psychanalyse personnelle se mêle à ce discours politique et je pense que c'est plus là que le film perd la moitié de ses spectateurs. Cela reste une vision personnelle forte, soit, mais on est en droit de désapprouver, voir de trouver ça dégueulasse.
Utilité publique...pour qui?

» 16 Nov 2011 13:23

Yo Fabi, pas de problème, je te passais juste l'info, pas de sous-entendu.
Je pensais ce commentaire parlant. Pasolini est passé d'un utopisme euphorique (naïf) à un cynisme revanchard parce qu'il a connu une grande désillusion.
N'étant ni d'un extrême ni de l'autre, son film me paraît bien vain dans mon cas personnel. Voilà tout.

» 16 Nov 2011 13:50

Clair, direct, précis, et j'ai tout compris :mdr:

Merci pour cette précision.
Ta position me pousse à me pencher plus attentivement sur la vie de Pasolini, je trouve intéressant de découvrir en détails la désillusion qui a pu donner naissance à un film aussi puissant.
Par ailleurs, je suis en train de me dire qu'oscillant très souvent entre un idéalisme peut-être utopique et un cynisme désabusé, j'ai peut-être trouvé une explication à mon engouement pour ce film. :mdr:

» 16 Nov 2011 14:01

» 16 Nov 2011 15:26

Il n'y a rien de plus puissant qu'un humaniste qui perd un peu la foi en l'homme. Il n'y a aucune naïveté à voir ses idéaux ou ses convictions se désagréger avec le temps, ça arrive à tout le monde. Pasolini n'a jamais été naïf mais avant tout un profond humaniste malgré sa lucidité sur ce qu'il l'entoure. Pasolini cherche encore un peu de poésie dans la m erde, c'est le but du film. Salo pour moi c'est pas une thèse mais un film avant tout bouleversant sur la déception d'un homme sur l'Homme.

» 16 Nov 2011 15:44

Nikolai a écrit:Il n'y a rien de plus puissant qu'un humaniste qui perd un peu la foi en l'homme. Il n'y a aucun naïveté à voir ses idéaux ou ses convictions se désagréger avec le temps, ça arrive à tout le monde. Pasolini n'a jamais été naïf mais avant tout un profond humaniste malgré sa lucidité sur ce qu'il l'entoure. Pasolini cherche encore un peu de poésie dans la m erde, c'est le but du film. Salo pour moi c'est pas une thèse mais un film avant tout bouleversant sur la déception d'un homme sur l'Homme.

Je voyais moins cette amertume de l'homme déçu, mais j'envisageais plutôt ce film comme un regard lucide de l'homme sur l'Homme. Mais au vu de la puissance du propos, nul doute qu'il puisse son intensité dans une déception plutôt que dans une constatation lucide :mdr:

Ce qui est génial, c'est que des tonnes de choses ont été écrites sur lui et sur ce film, avec des regards différents. C'est inépuisable et passionnant.

» 16 Nov 2011 16:05

Nikolai a écrit:Il n'y a rien de plus puissant qu'un humaniste qui perd un peu la foi en l'homme. Il n'y a aucun naïveté à voir ses idéaux ou ses convictions se désagréger avec le temps, ça arrive à tout le monde. Pasolini n'a jamais été naïf mais avant tout un profond humaniste malgré sa lucidité sur ce qu'il l'entoure. Pasolini cherche encore un peu de poésie dans la m erde, c'est le but du film. Salo pour moi c'est pas une thèse mais un film avant tout bouleversant sur la déception d'un homme sur l'Homme.

Il n'a pas toujours été lucide...c'est lui-même qui le dit, regarde ses interviews.

C'est pas grave en soit, mais n'en fait pas dieu le père non plus.

» 16 Nov 2011 16:43

Non c'est simplement un grand metteur en scène avec des idées de cinéma brillantes. Salo est d'une ampleur inouïe où tout est brassé dans un maelstrom d'images à jamais marquantes. Les questionnements sont nombreux et puissants, après faut y être sensible mais je trouve pas du tout ça naïf dans le traitement en tout cas.