Salo ou les 120 journées de Sodome

[Fabi]

Bon, faut le voir ou pas?

Quelle drôle de question
C'est toi qui vois, Fafa. Comme tu le sens.
Personne ne peut décider à ta place.
Rien ne vaut l'expérience personnelle, c'est tout ce que je peux te dire.

[IAC]

Bon, faut le voir ou pas?

Quelle drôle de question
C'est toi qui vois, Fafa. Comme tu le sens.
Personne ne peut décider à ta place.
Rien ne vaut l'expérience personnelle, c'est tout ce que je peux te dire.

En tout cas, vous m'avez motivé pour le commander. Ma femme va me haïr...

[Fafa]

Faut le voir en couple, avec ses secrétaires ou seul avec son paquet de kleenex?

(remarquez, c'est une question assez sérieuse en fait)

[Scytales]

Prépare plutôt un sac en plastique, comme lorsque tu voyages en avion, mais en bien pire...

[Fafa]

A ce point-là???
Ca attise beaucoup ma curiosité....

Le seul film où je me suis senti mal à l'aise, c'est Irréversible (la scène du début avec les coups d'extincteur, puis également la scène du viol bien sûr).
Salo a quelque chose en rapport avec cela?

[papinova]

C'est un peu ça, mais en bien pire... à moins que ce film ait beaucoup vieilli... entre le moment où je l'ai vu et maintenant... euh... les moeurs ont beaucoup évolué. A l'époque, c'était un choc, j'avoue avoir eu du mal à rester jusqu'à la fin, je saturai... aujourd'hui, peut-être un malaise. Tu nous diras...

[Fafa]

Bon, faut que je le voie alors.
Mais j'ai Serbian Film sur le feu également.
Je devais le voir ce soir, et finalement, je me suis fait Juno. Pas franchement le même style, je pense!

Mais dans le style de film choc qui fait plouf quand j'ai voulu le voir, fut Orange Mecanique.
J'ai voulu le voir ado, en recherche de "sensations". Ben... Me suis fait chier. Je l'ai passé en accéléré du coup!
(ben oui, à l'époque, j'avais ni le netbook, ni Internet, pour passer le temps devant un film chiant!)

[Guernouille]

Orange Mécanique a malheureusement été rattrapé par la réalité

[Nikolai]

Faut pas juger non plus un film seulement sur son aspect "choc", Orange mécanique a un peu vieilli mais ça reste un grand film passionnant. C'est comme les jeunes qui disent "shining c'est nul, ça fait pas peur", c'est un peu limité comme avis...

[lag@uffre]

j'ai même plutôt plus apprécié Orange mécanique que ce que je pensais car ce n'était absolument pas un film "choc". (Ca date quand même de mes 15 ans ).

[takeshi29]

Bon, faut que je le voie alors.
Mais j'ai Serbian Film sur le feu également.
Je devais le voir ce soir, et finalement, je me suis fait Juno. Pas franchement le même style, je pense!

Mais dans le style de film choc qui fait plouf quand j'ai voulu le voir, fut Orange Mecanique.
J'ai voulu le voir ado, en recherche de "sensations". Ben... Me suis fait chier. Je l'ai passé en accéléré du coup!
(ben oui, à l'époque, j'avais ni le netbook, ni Internet, pour passer le temps devant un film chiant!)

Ah je vais enfin bientôt savoir ce que tu en penses...

[Fafa]

Mais j'ai un peu peur en fait...
Et puis, y'a les Harry Potter à faire d'abord. Ca fait moins peur!

[rann]

Bon, faut que je le voie alors.

Alors ne quitte pas la route

[Fafa]

[tenia54]

"Je peux comprendre les réactions premières : dégoût et rejet de ce film. Ce sont de saines réactions, finalement.
Mais il est important que suive le questionnement, essentiel que naisse la réflexion."

Je pense que Fabi résume avec ces 2 lignes ce que devrait générer Salo.

Je pense qu'il ne faut pas oublier de replacer le film dans son contexte socio-politique, ni au sein de la filmographie de Pasolini.
Au fond, Pasolini aura été un peu le Buñuel italien, l'agitateur de la bourgeoisie chrétienne locale. Le film, comme une Dernière tentation du Christ, n'aura fait que resurgir certaines réactions extrêmistes de tout bord qui ne peuvent concevoir que l'on brise des tabous au cinéma, notamment la coprophagie, dont c'est, il me semble, une des toutes 1eres représentation sérieuse au cinéma.

Enfin, le film a été tourné à une époque où, comme le raconte Hélène Surgère dans un documentaire sur le film, les néo-nazis défilaient au pas à Rome, ce qui ne s'était pas vu depuis la chute du régime Mussolien.

Rabaisser Salo à ses seules images, en plus d'en faire une lecture plus superficielle à la frontière de la malhonnêteté intellectuelle, c'est aussi caricaturer le film au-delà du ridicule, à un point où on peut décemment se demander si l'on a réellement regardé le film, ou si l'on s'est contenté de voir défiler 24 images par seconde pendant 1h50.

Alors que le film possède un propos fort, comme l'explique Fyper, sur l'humain, l'humanité, la dés-humanité, l'horreur de la victimisation.