jbpfrance a écrit:raouf a écrit:Allez je me lance, premier post.
Pour commencer, je voulais proposer l'une des meilleurs prises de son de piano que j'ai pu entendre : les sonates de Beethoven par Andras Schiff chez ECM (label qui s'est mis au classique depuis peu je crois ?).
L'intégrale sort petit à petit (je crois que toutes les sonates sont maintenant dispo).
ici les volumes 7 et 8
L'enregistrement est réalisé en concert ; on sent l'acoustique de la salle, sans être gêné par aucun bruit parasite, et on bénéficie à la fois de beaucoup d'aération, de naturel, comme si on était bien placé dans le public, et de beaucoup de clarté et de lisibilité dans le jeu.
Mention spéciale pour les timbres qui ressortent comme jamais. L'enregistrement n'est nullement chirurgical, on n'a pas l'oreille collée sur les cordes, on a de l'espace pour respirer.
Pour couronner le tout, la prise de son est totalement en harmonie avec la philosophie de l'interprétation, qui insiste sur la poésie, le relief des harmonies, les couleurs sonores, plutôt que sur l'aspect théâtral des sonates.
je donne 4,9 parce que seul D.ieu mérite 5.
Mérite du très beau matos !
Et le corsaire, tu as donné ton avis sur celui-ci ?
Non, parce que j'aurais encore été désagréable
J'ai le volume 5, et ça ne me donne pas envie d'écouter les volumes 7 et 8, ni pour la prise de son (réverbération trop importante, qui tue les aigus) ni pour l'interprétation (ouh là là).
J'aimerais bien savoir à quelles prises de son des sonates le sieur Raouf a comparé celle-ci pour la trouver digne d'être à 4.9 (juste en dessous de dieu de surcroit), parce que là, bon.... En plus il semble sous-entendre que toute la série est de qualité égale. Faudrait préciser un peu.
J'ai fait un peu de recherches :
- Classica, mars 2006 ( à propos du volume 1) : (la critique est de Philipe van den Bosch, le monsieur "audiophilie" de Classica depuis des années). note technique 2/4 "Live silencieux, mais son sec, monochrome et cassant, plutôt en adéquation avec l'interprétation".
Il sait être cassant le van den Bosch quand il s'y met Au moins il est d'accord avec Raouf : la prise de son est en harmonie avec l'interprétation.
Voici maintenant la critique elle-même (je sélectionne la partie relative à la prise de son aussi) : note artistique 6/10 : "Le jeu manque de variété, se contentant d'opposer systématiquement le piano et le fortissimo. Tout se déroule de manière très doctorale, comme une démonstration professorale austère qui ne réserve aucune surprise. (...). Andras Shiff paraît en outre desservi ici par une sonorité assez laide, sèche et aigrelette, avec des aigus de crécelle dans les forte, ce qui achève d'éliminer toute apparence de charme."
Voilà, ce n'est pas moi qui le dit
- Diapason, septembre 2008 (à propos du volume 6) : Note technique : 5.5/10. Note artistique : 3 diapasons (sur 6).
"Une prise de son réalisée en plublic implique-t-elle qu'un disque doive mal sonner ? Confuse et pointue, elle est ici nimbée d'une réverbération qui donne un caractère glauque à certaines notes du piano. Schiff semble cloué au sol, sans vitalité rythmique ou dynamique. Son manque d'aisance gêne parfois. Non la manière d'un vieux pianiste qui aurait perdu de sa superbe, et dont on admire encore les restes, mais à celle de quelqu'un à qui semble toujours faire défaut une certaine maîtrise, quelque soit la difficulté du morceau (main gauche pataude et accents détonants). Schiff déploie, en plus de cela, une expressivité insistante, sentimentale, et porte une attention excessive à quelques effets de dynamique. Toutes choses qui destructurent un jeu déjà marqué par une problème notable de projection. (...). Cette intégrale en cours ne s'impose vraiment pas face à celles, récentes, de Paul Lewis (HM) et Stephen Kovacevich (EMI)."
Assez cassant également, hein ?
Vous en avez assez ? Attendez, j'en ai encore, les volumes 7 et 8 justement :
- Diapason, janvier 2009 (à propos des volume 7 et : (la critique est faite par Emmanuel Moreau)
Note technique : 7/10. Note artistique : 3 diapasons (sur 6).
"Fin d'une intégrale qui n'aura pas marqué son temps (...). Même en concert comme ici, sur des instruments minutieusement préparés, même aidé par une prise de son ample et aérée, Andras Shiff ne parvient pas toujours à communiquer l'émotion. (...) La diction et la sonorité d'Andras Shiff ne lui permettent pas de s'exprimer autrement qu'en (bon) professeur ou en (bon) père de famille, ce qui est tout sauf ce que réclament ces ultimes sonates".
On notera que là où P. van den Bosch pense que Shiff est desservi par la prise de son (vol. 1) E. Moreau trouve que Andras Shiff est aidé par une "prise de son ample et aérée". La prise de son s'est-elle par magie améliorée sur les deux derniers volumes après les désastres des volumes 1, 5 et 6 (pour ce que nous en savons) ? Je n'en sais rien, et pour tout vous dire, je m'en fiche
Voilà