haskil a écrit:Et les gars :
la petite musique de nuit est un des chefs d'oeuvres de Mozart
C'est pas parce qu'elle a ete celebrissime et que le premier mouvement est archi connu qu'il faut la deprecier.
OK. + 100.
Loin de moi l'idée de déprécier quoique ce soit chez Mozart ou Ravel (surtout ces deux là)… Ce n'est pas des œuvres que je discute, mais pour certaines, parfois de leur effet de masquage du reste des œuvres de leurs auteurs.
haskil a écrit:idem du Bolero : …une oeuvre dans laquelle il est impossible de dissocier l'orchestration de l'oeuvre elle meme.
C'est évident.
haskil a écrit:Dans chacune de ses oeuvres Ravel se posait un probleme a resoudre et chaque fois il en a triomphe. La aussi et avec quel culot et quelle maestria : la meme phrase repetee toujours identique et toujours differente jusqu'a la modulation et la peroraison finale. Mais l'idee et la realisation sont geniales. Un tel raffinement, une telle puissance conceptuelle debouchant sur une oeuvre immediatement au hit parade et ne le quittant jamais... tous les compositeurs revent de ca tout en le craignant car ils peuvent en etre prisonniers... Et ravel en a eu un peu peur...
Là, Alain, je suis beaucoup moins d'accord sur pas mal de point…
1) l'idée n'est pas géniale… la période Dada avait vu encore beaucoup plus gonflé… avec les "Vexations" de Satie (et autres pièces du même Satie). Le concept est plutôt basique, le culot c'est de l'avoir traité recto et dans une durée conséquente jusqu'à la modulation. Le talent de Ravel est évidemment dans l'orchestration et dans la progression et l'articulation entre les pupitres et ensuite dans leurs superpositions. Quand on est un génie de l'orchestration, cela rend tout de même quelque chose d''intéressant. Ravel n'a jamais eu l'impression de créer quelque chose d'originale à travers cette pièce. Je ne suis pas si sûr même qu'elle fut penser pour le concert…
2) qu'elle soit au hit-parade n'est pas une preuve du génie… (et là je ne te ferais pas l'affront même amical, d'argumenter cela). (voir plus bas : Riley, Glass)
3) Tous les compositeurs ont des œuvres repères à travers toute l'histoire de la musique. Le Boléro n'est sûrement pas l'œuvre qui dans le monde des compositeurs soit considérée comme une œuvre de référence essentielle… loin de là. C'est une œuvre que l'on étudie effectivement en orchestration, mais Ravel a beaucoup d'œuvres qui font le support d'études dans cette discipline…
haskil a écrit:Le Bolero est la premiere et la plus grande oeuvre repetitive de la musique occidentale. Pauvres Glass, Riley...
Désolé, Alain, ce n'est pas la première (voir Satie plus haut, et cela n'a d'ailleurs pas beaucoup d'importance) et quant à savoir si c'est "la plus grande" œuvre répétitive de la musique occidentale…
Laissons Glass et Riley… quoiqu'ils aient eu de très belles réussite eux aussi dans le genre hit-parade… et à ce compte là, à la hauteur du Boléro, il y a des œuvres à connaitre chez ces compositeurs là. Par ailleurs, la répétition est un artifice d'écriture dont tu connais l'effet puissant sur l'auditeur et surtout sur le mouvement des pieds sans que le niveau musical soit très élevé.
haskil a écrit:
Bref, c'est un chef d'oeuvre de la musique du XXe siecle et chez Ravel il n'y a pas une oeuvre publiee de son vivant qui n'en soit pas un.
Tout l'Œuvre de Ravel est un chef d'œuvre… C'est pour cela (et nous sommes d'accord) qu'il faut écouter toute l'œuvre de Ravel… (c'était cela l'idée de départ de ma première intervention).
Pour moi les chefs d'œuvres sont les concertos (sol et main gauche), Daphnis et Chloe, L'enfant et les sortilèges, le quatuor, Gaspard de la nuit… sans parler de Tzigane… bon, j'arrête la liste, il y a tellement à écouter !
Cordialement pour toi, Alain.
Gilles