poilau a écrit:Faut savoir, y a pas assez de médecins, ils sont pas assez payés ...
C'est les deux drames de la médecine actuelle, on ne s'imagine pas à quel point ces deux choses sont liées. Désolé pour les gauchistes du forum mais c'est une illustration parfaite de ce qu'un système social peut donner à terme:
- numerus closus de première année et places d'internats définis par arrêté, sans aucun rapport avec les besoin réels du "marché" mais par politique politicienne.
- priorité au traitement "social" de la maladie, libre accès de n'importe quel malade à n'importe quel médecin, dans n'importe quelle condition (on peut vous attaquer de ne pas vous être déplacé pour à peu près tout et n'importe quoi, même si ce que fait le medecin n'a aucun rapport avec le problème en question).
- ce qui entraîne bien sûr beaucoup de consultations, donc peu payées (car nombreuses, peu utiles, et pas de participation pécunière du patient)
- donc des medecins devant faire des journées à rallonge pour avoir un revenu correct (qui passera en Urssaf et Carmf mais c'est un autre problème) donc qui n'ont plus le temps et l'energie de se former correctement ou de faire de la prévention (le plus utile à mon sens).
- de plus à force de voir des examens normaux on en oublie le vrai pathologique et on abaisse son seuil de vigilance.
Aux USA par exemple le nombres de consultation par jour est plus réduit (pour un "salaaire" à quelques zero de plus), les gens se forment, les patients sont en général mieux pris en charge.
Beaucoup de medecins peuvent se permettre alors de travailler quasi non rémunérés dans des centres pour défavorisés. La médecine américaine est devenue notre référence en medecine ces 30 dernières années et ce n'est pas pour rien.
En France on veut (re)créer un parcours médical cohérent mais on a toujours pas compris qu'il ne pourra pas se réaliser sans deux conditions préalables: un paiement digne de ce nom (et qui profitera directement au patient par une consultation qui sera sereine) et des médecins en quantité suffisante et surtout en qualité adaptée aux réels besoins.
On va continuer à privilégier une medecine sociale à une medecine performante, tout simplement parceque les gens ne veulent pas payer et que les politiciens ont besoin d'une medecine surtout sociale, nous serons tiers-mondisés dans 20 ans.
Les medecins qui ont beaucoup appris au cours de leurs études et de leurs expériences continueront à voir une majorité de "tout venant" pour la plupart, sans aucune rentabilité pour le système, avec peu de transfert de tâche et toujours beaucoup de paperasse.