oso a écrit:Merci Scytales pour ces informations si précises! Elles me rappellent 2 choses:
1) Au début des années 90, Sony a proposé une première génération de lecteurs 1 bit avec un argument publicitaire au sujet de la fréquence du convertisseur: 45 MHz; la seconde génération avançait comme un progrès une fréquence doublée; Cependant la génération suivante est revenue à 45 Mhz. A vrai dire, je ne sais pas exactement ce que désignait ce chiffre, mais j'en avais déduit que la vitesse d'opération des circuits n'était pas nécessairement liée aux performances globales de l'appareil.
Il existe une très bonne vulgarisation du système de conversion Sony de cette époque dans une revue américaine de hifi disponible en ligne. Il faut que je retrouve le lien.
45 MHz est la fréquence du quartz maître qui cadence les fonctions numériques des circuits audios. Effectivement, Sony a placé des quartz allant jusqu'à 90 MHz dans certains lecteurs de CD dans les années 90.
45 MHz et 90 MHz ne sont certainement pas des fréquences choisies au hasard : la période d'un signal de fréquence 45 MHz (et des poussières : la fréquence précise comporte plusieurs chiffres après la virgule) est seize fois plus petite que la période d'un signal d'environ 2,8 MHz, la fréquence d'échantillonnage du DSD. Ce qu'on appelle aujourd'hui du DSD64, puisqu'on réalise maintenant du DSD avec des fréquences d’échantillonnage du double, du quadruple, voire de l'octuple de la fréquence d’échantillonnage originelle du DSD. La période d'un signal de fréquence 90 MHz (et des poussières) est seize fois plus petite que la période d'un signal d'environ 5,6 MHz, la fréquence d'échantillonnage d'un DSD "à double vitesse". Ce qu'on appelle du DSD128, un format qui était manipulé depuis l'origine par Sony au stade de l'enregistrement et de la production, comme en témoigne les appareils de son catalogue pro de l'époque :
general-haute-fidelite/histoire-premiers-equipements-dsd-pro-par-sony-1999-t30073955.htmlCela doit faire écho à ce que j'écrivais plus haut au sujet de la présence, dans certains lecteurs de CD ou de Minidisc Sony, de puces de filtrage numérique incorporant des circuits capables de traiter du DSD bien avant que le SA-CD ne soit lancé sur le marché.
Ce rapport de seize entre la fréquence d'horloge maîtresse et la fréquence d’échantillonnage du DSD est la clef pour bien comprendre comment, techniquement, Sony s'y est pris pour convertir en analogique un signal DSD 1 bit à partir de convertisseurs numériques-analogiques faits pour traiter des mots de 4 bits (format de sortie du modulateur delta-sigma qui suit le filtre de suréchantilonnage en lecture de CD) et pour imaginer en DSD un réglage de gain analogique à contrôle numérique. C'est l'une des choses que je veux m'efforcer de décrire du mieux possible.
En reprenant à l'occasion de cette discussion les plan du SCD555ES, je me suis souvenu que contrairement aux SCD 777/1 ES, le SCD 555 ES ne disposait pas du circuit de synchronisation du signal d’horloge entre les circuits de décodage et de traitement du signal (ce que tu expliquais dans la description du lecteur). C'est étonnant puisque les générations précédentes (CDP XA50ES ou XA555) disposaient de cette synchronisation. Aucune idée des raisons et des conséquences de ces choix.
Je pense que nous ne parlons pas de la même chose, car il n'y a rien d'équivalent dans le CDP-XA50ES ou le CDP-XA555ES à ce qui se trouve dans le SCD-1 et je crois que c'est dû à ma faute. L'expression "synchronisation du signal d’horloge entre les circuits de décodage et de traitement du signal et la carte de décodage et de gestion de la mécanique" est plutôt vague et imprécise, parce qu'elle décrit un circuit dont le fonctionnement me paraissait assez obscure à l'époque. Il s'agit de deux timers (IC305 et 307 sur les schémas, pour ceux qui les ont) qui sont attaqués par un signal d'horloge provenant du convertisseur numérique-analogique pour générer deux signaux d'horloge de fréquences plus basses, une de 44,1 kHz (pour les CD) et une de 2,8 MHz (pour les SA-CD). Chacun de ces signaux est dupliqué par un troisième circuit (un circuit de logique booléenne, IC305). Un signal de chaque paire ainsi obtenue sert à piloter l'entrée du filtre numérique, l'autre, à travers un optocoupleur qui réalise un isolation galvanique de la ligne d’horloge, la mécanique de lecture. C'est à dire qu'il n'y a aucune liaison directe des horloges liées respectivement aux données à 44,1 kHz et à 2,8 MHz entre la partie mécanique et la partie traitement numérique du signal audio, comme on le voit dans d'autres lecteurs. La mécanique d'un côté et le filtre numérique de l'autre sont donc l'une et l'autre pilotés directement à partir du convertisseur numérique/analogique au lieu de voir, comme souvent, un pilotage "en chaîne" où ces signaux d'horloge en particulier sont transmis d'une puce à une autre et remontent jusqu'à la mécanique.
Dans le CDP-XA50ES, il y a deux horloges, chacune avec son propre oscillateur : une qui cadence le DAC (autour de IC604, puisque tu as les plans) et une qui cadence la partie mécanique (IC602), même si elle est asservie à la première par l'intermédiaire du convertisseur.